Le Canadien de Montréal a libéré le défenseur Francis Bouillon.

Cette décision ouvre notamment la porte à des jeunes défenseurs comme Jarred Tinordi et Nathan Beaulieu qui tentent de se tailler une place avec l'organisation. Pour Bouillon, qui a aujourd'hui 38 ans, c'est le cours normal des choses dans la LNH et il n'est pas surpris du verdict qui est tombé lundi matin.

« Il y a beaucoup de talent ici à la défense. Je pense que Tinordi et Beaulieu sont deux excellents défenseurs. Ils ont un bel avenir avec l’organisation et j’étais conscient que le CH voulait prendre un virage jeunesse. Ils ont pris la meilleure décision pour eux. »

« C'est sûr que de mon côté j'aurais aimé rester, mais je comprends la situation. Ce n'était pas une décision facile à prendre. »

Bouillon a confié que l'annonce de son départ par l'entraîneur Michel Therrien, qu'il connaît depuis ses jeunes années dans le hockey, et le directeur général Marc Bergevin a été très émotive pour tout le monde. Au final, le Québécois se dit très serein et il retient de nombreux bons souvenirs de son passage dans la métropole, dont un en particulier.

« Mon premier match à Toronto en 99. Alain Vigneault, qui était le coach, m’a fait confiance. Je le remercie lui et Réjean Houle, qui était le DG à l'époque. »

« Treize saisons, c’est quelque chose. C’était un rêve pour moi quand j'étais petit comme c'est le cas pour plusieurs autres jeunes, mais peu de gens y arrive. »

Quelques options se présentent maintenant au défenseur. En attendant de voir si une autre équipe du circuit nord-américain lui offrira un contrat, le projet d'aller poursuivre sa carrière en Europe n'est pas à exclure. Bouillon a confié à l'analyste de RDS Vincent Damphousse qu'il souhaite poursuivre sa carrière en Suisse avec Fribourg-Gottéron ou Ambri Piotta. Il prendra deux à trois jours pour y réfléchir.

« En fait j’y pense depuis toujours. À ma sortie du junior, je ne m’attendais pas à jouer 14 ans dans la Ligue nationale, explique humblement Bouillon, qui admet aussi avoir eu des pourparlers avec quelques équipes européennes avant le camp. J’ai mangé mon pain noir et ç’a été difficile par moment. Je ne pensais pas jouer aussi longtemps. Le désir est encore là, mais ce sera une décision familiale. »

« Je tourne une page avec le Canadien, mais j’ai encore le goût de continuer à jouer. [...] Si des équipes se manifestent, ce sera à considérer. »

En 52 matchs avec le CH en 2013-2014, le vétéran a cumulé deux buts et quatre mentions d'assistance. Il a ensuite ajouté deux buts en neuf parties éliminatoires tout en maintenant un différentiel de +4.

Depuis ses débuts dans la Ligue nationale de hockey en 1999, Bouillon a totalisé 149 points (32 buts, 117 passes) en 776 matchs de saison régulière. En plus du Tricolore, il a aussi endossé l'uniforme des Predators de Nashville pendant quatre saisons.

Bouillon a effectué un retour avec le Canadien en tant que joueur autonome le 2 juillet 2012.

Un petit guerrier apprécié de tous

Tinordi et Beaulieu se plaisent tous les deux à dire que Francis Bouillon les a bien épaulés dans leur apprentissage.

« Il était génial. C’est bien d’avoir pu lui dire au revoir, se console Tinordi. Quand je suis arrivé ici, il a été mon partenaire à la défense pendant longtemps et c’était bien. Il est un bon vétéran qui a aidé tous les jeunes joueurs. »

« C’est difficile de le voir partir, c’est une personne spéciale, souligne pour sa part Beaulieu. Je lui souhaite tout ce qu’il y a de meilleur, j’espère qu’il pourra continuer à jouer. Je l’ai remercié de m’avoir aidé, j’ai appris beaucoup en regardant son éthique de travail. Je crois que tout le monde a pu apprendre un peu de lui. »

Beaulieu et Tinordi ne sont pas les seuls à avoir apprécié la présence du combatif défenseur, le gardien no 1 du CH aussi. Maintenant que Bouillon n’est plus dans les parages, Tomas Plekanec et Andrei Markov sont désormais les seuls qui étaient de la formation au moment où Price a fait ses premiers pas dans la LNH en 2007-2008.

« C’est difficile. Boo est le genre de joueur de caractère qu’on aime côtoyer. Je le connais depuis quelques années. Je crois qu’il est l’un des rares à avoir joué ici pendant ma saison recrue. C’est triste de le voir partir. »