MONTRÉAL – Kent Hughes a été l’agent de Vincent Lecavalier pendant plus de 15 ans et il a été le partenaire de Philippe Lecavalier durant près de 22 ans. Ils détiennent de nombreux arguments pour affirmer que cette décision relancera l’organisation montréalaise incluant celui de pouvoir courtiser des joueurs comme Kristopher Letang et Patrice Bergeron. 

Philippe Lecavalier n’a pas du tout été surpris de l’intérêt de Hughes pour le poste de directeur général et il savait depuis longtemps que Gorton, le vice-président des opérations hockey, voulait l’attirer dans l’état-major d’une équipe. 

« Si quelqu’un peut relever ce défi, c’est lui. Le Canadien est vraiment entre bonnes mains, je peux vous l’assurer », a maintenu l’agent de joueurs en entrevue à l’émission On Jase

Cela dit, Philippe Lecavalier n’était pas convaincu que Hughes accepterait de faire ce saut à Montréal. Après tout, Hughes demeure depuis de nombreuses années dans la région de Boston où ses deux fils jouent pour l’équipe de l’Université Northeastern. 

« Le défi hockey a gagné à la fin », a expliqué Philippe Lecavalier en soulignant que Hughes a bâti son agence pendant plus de 25 ans en partant de zéro. 

L’information a déjà amplement circulé, mais Hughes et Gorton se connaissent très bien. En fait, leur relation dépasse le lien professionnel comme le confirme Vincent Lecavalier.  

« Ça fait longtemps qu’ils sont amis, mais il y avait un comité de sélection, la décision aurait pu aller dans une autre direction. Sauf que Kent est très brillant, il connaît ses affaires et je n’étais pas inquiet qu’il allait impressionner monsieur Molson en entrevue », a mentionné Vincent Lecavalier que Hughes voudrait attirer dans l’organisation selon les informations publiées par Guillaume Lefrançois de La Presse. 

Pour l’ancien joueur, c’est judicieux d’avoir opté pour un agent et pas uniquement pour son profil de fin négociateur et ses connaissances des rouages de la LNH. 

« Il m’a tellement aidé lors de ma carrière et pas juste du côté contractuel. Je pense à de petits moments durant lesquels ça allait moins bien. C’était la personne que j’appelais. Il était capable de me dire ‘Vincent, tu travailles fort, mais peut-être que tu devrais faire ça aussi’. Il regardait tous les matchs et il est très impliqué auprès de ses joueurs. Je trouve que le Canadien a fait un choix extraordinaire d’aller chercher un gars comme lui », a-t-il raconté au RDS.ca. 

« Le Canadien a une équipe avec un bon noyau de jeunes, mais ils doivent encore apprendre. Ils ont quelques bons vétérans, mais Kent pourrait peut-être en attirer d’autres ou lui-même aider ces jeunes pour qu’ils fassent les bonnes choses, à 20 ou 21 ans, afin de devenir de bons joueurs », a ajouté celui qui a parlé quelques fois avec Hughes au cours des dernières semaines.

Hughes est justement devenu l’agent de Lecavalier quand il avait 20 ans. Il rit aujourd’hui en se rappelant qu’il avait dit à Hughes qu’il aurait seulement besoin de s’occuper de son contrat et de lui parler environ une fois par mois. Rapidement, il a compris que c’était bénéfique de plutôt lui parler une à deux fois par semaine et ils sont devenus de grands amis. 

Un argument de taille pour Letang et Bergeron?

Évidemment, les noms de Letang et Bergeron refont surface quand Vincent Lecavalier évoque l’ajout de vétérans chez le Tricolore. Les deux anciens clients de Hughes pourraient devenir joueurs autonomes ce printemps. Alors, croit-il que ces deux Québécois deviennent des candidats encore plus intéressants pour Montréal?

« C’est sûr que oui!, réagit Lecavalier en riant. J’imagine qu’ils devraient avoir des discussions quand le temps viendra. »

D’un autre côté, ce changement de cap effectué par Hughes pourrait aussi provoquer des malaises chez certains joueurs. Dans le sens que le nouveau directeur général connaît une tonne d’informations privilégiées sur des athlètes de la LNH. 

« Vraiment pas, les joueurs comprennent ça. À titre d'exemple, Patrice Bergeron ou Kris Letang ne vont pas penser que Kent utilisera des choses contre eux. En fait, je vois plutôt le côté positif, ça pourrait l’aider à obtenir des joueurs (en sachant qu’ils sont malheureux de leur sort) », a rétorqué Vincent Lecavalier qui a disputé 1212 matchs dans la LNH. 

Son frère Philippe s’est aussi dirigé dans cette direction. Il se dit convaincu qu’il pourra assembler l’exigeant casse-tête d’une équipe gagnante à Montréal. 

« C’est une excellente tête de hockey, il va surprendre bien des personnes dans l’organisation que ce soit des recruteurs professionnels ou amateurs. Je pense qu’il sera capable de monter toute une équipe de hockey au fil des prochaines années », a soutenu Philippe Lecavalier en rappelant aux partisans que ça exige de la patience car ça ne peut pas s’effectuer en cliquant des doigts. 

Avant d’embaucher Hughes comme agent en 2000, Vincent Lecavalier avoue que, comme bien des joueurs, il était plutôt attiré par une relation avec un agent influent. À cette époque, l’agence de Hughes était beaucoup plus modeste. 

« Quand je l’ai rencontré, ça m’a vraiment fait changer d’idée. Je suis allé vers la personne avec laquelle j’avais le plus d’affinités et il m’a tellement aidé dans mon parcours. Ce ne sont pas tous les agents qui s’occupent de leurs joueurs comme lui. Il va tout donner pour que l’équipe devienne celle que tout le monde souhaite à Montréal, celle qui gagne la coupe Stanley. Je trouve que c’est le candidat parfait pour y parvenir », a conclu Vincent Lecavalier.