MONTRÉAL – Le Canadien s’est incliné par la marque de 3-2 devant les Bruins de Boston samedi au Centre Bell. Voici cinq observations à la suite de cette quatrième défaite consécutive pour le Bleu-blanc-rouge.

Drouin l’étincelle, Drouin qui se flagelle  

Jonathan Drouin aurait pu rentrer au vestiaire en héros. C’est lui, en quelque sorte, qui a sonné le réveil du Canadien et permis aux siens de combler un déficit de deux buts en troisième période. D’abord de façon un peu plus subtile, en vissant Brad Marchand dans la bande avec une solide mise en échec dès le début du dernier engagement. Ensuite avec cette irrésistible poussée au cours de laquelle il s’est infiltré entre trois joueurs des Bruins, a contourné avec panache Torey Krug et a inscrit son neuvième but de la saison, son quatrième en cinq matchs.

Le but de Tomas Tatar, quelque trois minutes plus tard, allait permettre au Canadien de créer l’égalité. Mais Drouin s’est donné le rôle du bouc-émissaire en écopant d’une pénalité de quatre minutes pour avoir porté son bâton au visage de David Backes en fin de période. Les Bruins en ont profité : John Moore a dénoué l’impasse avec trois minutes à faire au match et le Tricolore ne s’en est pas remis.

Le bon vieux temps

C’était le genre de match où on décide de porter ses vieilles épaulettes JOFA à ses risques et périls. Si la vieille rivalité entre les Bruins et le Canadien s’était quelque peu atténuée ces dernières années, elle s’est engraissée d’un nouveau chapitre samedi. Ça sentait le bon vieux temps au Centre Bell.

Marchand a bien sûr été l’un des premiers à mettre le feu aux poudres. Il a écopé de deux pénalités mineures en première période, la première pour un double-échec servi à Karl Alzner et la deuxième pour une embrassade avec Drouin après un sifflet. Alzner s’est gâté, lui aussi, en incrustant David Pastrnak dans la bande. Il y a eu ce coup de Sherwood de Brendan Gallagher dans l’entrejambe de Kevan Miller, qui a passé sa frustration sur un Drouin qui ne se méfiait plus en deuxième période. Max Domi, qui avait vraisemblablement déjà oublié le pétrin dans lequel il avait mis son équipe la veille, y a mis son grain de sel. Le match s’est terminé dans le brasse-camarade, Noel Acciari réglant ses comptes avec Gallagher.

Le jeu robuste n’est pas votre tasse de thé? Jurez-nous que vous n’avez pas apprécié. C’est ça le hockey, bébé.

Il faut que jeunesse se fasse

Backes avait déjà l’âge de posséder son permis de conduire quand Jesperi Kotkaniemi est né, au début des années 2000. Samedi, le vétéran a fait un lift à la recrue du Canadien. Direction : la petite école.  

Il faut bien que Kotkaniemi ait l’air d’une recrue une fois de temps en temps. En première période, le jeune Finlandais s’est bêtement fait soutirer la rondelle par Backes pendant qu’il faisait demi-tour à la ligne bleue du Canadien. Le colosse des Bruins a filé seul vers Carey Price, qu’il a déjoué d’un tir du côté de la mitaine pour marquer son premier but de la saison à son 18e match.

La bonne nouvelle, c’est que Kotkaniemi n’a pas semblé s’apitoyer sur son sort et a joué un match honnête au centre d’Artturi Lehkonen et Charles Hudon – ce dernier a été réinséré dans la formation à la place de Matthew Peca. Avec un peu plus d’agilité, Lehkonen aurait probablement fait fructifier un beau relais de son jeune compatriote en deuxième période.

Le diable est dans les détails

Après une période, les statistiques fournies par la Ligue nationale nous apprenaient que le Canadien avait donné la rondelle quatre fois à l’adversaire et que les Bruins avaient provoqué deux revirements supplémentaires. À cela, on a le goût de répondre : LOL.

Kotkaniemi n’est pas le seul à avoir péché par nonchalance dans son camp. Trop souvent, le Canadien a facilité la vie des visiteurs en négligeant de prendre soin de la rondelle. Un moment de confusion de Michael Chaput en désavantage numérique a allumé un feu inutile devant Price. Jordie Benn, David Schlemko, Philip Danault... la liste des coupables s’est vite allongée. Aucune de ces bourdes ne s’est avérée dramatique, mais là n’est pas le point. Jouer un deuxième match en 24 heures est déjà assez compliqué sans qu’on se permette de se tirer dans le pied.

Mete la fusée

Victor Mete a joué l’un de ses bons matchs de la saison dans la défaite. Le défenseur de 20 ans a multiplié les incursions en zone ennemie, flirtant avec ce premier but dans la LNH qui continue de lui échapper.

En première période, Kenny Agostino a livré une dure bataille dans le coin de la patinoire avant d’alimenter Mete qui appuyait l’attaque. Son tir a toutefois été gobé par Tuukka Rask. Mete a aussi bien failli créer l’égalité après le but de Backes, mais c’est avec son plastron que le gardien a dit non.

Au début de la troisième période, Mete a servi qui semblait être une passe décisive sur le but d’Artturi Lehkonen, but qui a toutefois été refusé en raison de l’obstruction causée par le Finlandais.

De nouveau utilisé à la droite d’Alzner, Mete a donné 16 minutes de qualité au Canadien dans la défaite.