BROSSARD, Qc – S’il est rapidement passé maître dans l’art d’être une petite peste sur la patinoire, Brendan Gallagher n’était pas perçu comme un éventuel marqueur de 30 buts, un plateau qu’il a franchi pour une deuxième saison d’affilée.

 

À pareille date l’an dernier, même en sondant les irréductibles du Tricolore, on présume que peu de partisans auraient cru que Gallagher allait répéter son exploit de la saison précédente.

 

Ce qui revient moins souvent dans les discussions par rapport à sa production offensive, c’est que Gallagher avait été limité à 10 buts en 64 parties en 2016-2017. Pour une deuxième année de suite, le petit ailier avait été ralenti par une blessure sérieuse à la même main, la gauche.

 

L’athlète originaire d’Alberta venait tout juste de renouer avec l’action, en février 2017, lorsque Claude Julien a été engagé par Marc Bergevin pour redevenir l’entraîneur du Canadien.

 

Ce serait exagéré de prétendre que c’est uniquement l’arrivée de Julien qui a relancé son rendement offensif, mais Gallagher a révélé une information intéressante à ce sujet.

 

« Quand Claude s’est amené derrière le banc, je connaissais des ennuis (en attaque) et il a essayé de développer une chimie avec des joueurs autour de moi. Au départ, c’était avec (Tomas) Plekanec au départ et je me suis rendu compte que cette approche a vraiment aidé mon jeu. Ça m’a permis de parler en détail avec des joueurs et développer des trucs. Le but est que ça devienne ensuite instinctif. Cette saison, j’ai pu évoluer avec Phil (Phillip Danault) et Tomas (Tatar) qui sont parmi les joueurs les plus intelligents de la LNH », a expliqué Gallagher qui s’est tenu très loin des clichés dans sa dernière rencontre avec les médias avant la pause estivale.

 

Sa langue était toutefois moins déliée pour parler de lui-même alors qu’il a été le meilleur buteur du club tout comme l’an passé.

 

« Ça fait partie de mon travail et ma vie a été plus facile en jouant avec de très bons joueurs. L’ambiance était plus amusante cette année, mais tu veux en faire encore plus », a simplement réagi Gallagher tout en admettant qu’il était content d’avoir marqué davantage de buts plus loin du demi-cercle des gardiens, un aspect sur lequel il a investi bien des efforts.

 

Le numéro 11 se sentait nettement plus à l’aise pour répondre à une question à propos de Danault, son partenaire de centre avec lequel il a développé une belle complicité grâce à des atouts complémentaires.

 

Brendan Gallagher« Phil est vraiment devenu un joueur complet, il peut tout accomplir sur la patinoire. C’est une personne très motivée et tous ceux qui l’ont côtoyé peuvent en témoigner. Il souhaite vraiment progresser en tant que joueur et je dois dire que je suis emballé de voir ce qu’il pourra réussir la saison prochaine. C’est fascinant de voir qu’il n’y a pas un élément dans son jeu qui est une faiblesse. C’est cool de l’avoir vu devenir ce joueur », a confié Gallagher coiffé d’une autre casquette de ses casquettes des Blue Jays.

 

En plus d’avoir retrouvé une touche offensive – il avait notamment réussi des saisons de 19, 24 et 19 buts auparavant – Gallagher a participé aux 189 derniers matchs des siens. Sa durabilité était d’ailleurs sa marque de commerce avant les deux blessures malchanceuses à sa main.

 

« Je retire beaucoup de fierté à jouer 82 matchs, c’est bien de pouvoir aider l’équipe sur une base régulière », a-t-il rappelé.

 

Conséquent dans ses dires, Gallagher a choisi de sauter de nouveau son tour pour les Championnats du monde malgré une autre invitation du Canada.

 

« Comme l’an passé, je veux avant tout gagner des matchs avec le Canadien. J’aurais été très bien traité, mais ça enlève du temps de préparation et je préfère retourner à la maison en voulant me préparer pour la saison suivante », a justifié le choix de cinquième ronde 2010.

 

Sans avoir peur de se tromper, on peut avancer que Julien et Bergevin n’ont pas à réciter une longue liste de faiblesses avant de le renvoyer dans son coin de pays. Il n’est pas un élève modèle, mais il s’en approche.

 

« Il y a toujours des choses sur lesquelles on peut progresser. On apprend et on veut se faire enseigner », a tout de même soutenu Gallagher.

 

Le dossier de l’avantage numérique a probablement été au cœur de la discussion. Gallagher a vu sa production chuter de huit à quatre buts dans de telles circonstances en l’espace d’une saison. Il emploie un ton de voix différent quand on le questionne sur ce dossier. Nul doute, le piètre rendement collectif le dérange profondément.

 

« C’est vraiment l’un des aspects qu’on veut corriger pour la saison prochaine. C’est comme bien des choses, quand ça ne fonctionne pas, c’est difficile de renverser la vapeur. Je trouve que ça doit surtout s’expliquer par notre niveau de confiance qui a chuté. On ne parvenait pas à accomplir nos jeux aussi vite qu’il le fallait. J’ai l’impression qu’on pensait un peu trop au lieu d’agir de manière plus naturelle. On veut vraiment corriger ça », a-t-il conclu.