MONTRÉAL – On se doutait bien qu’on aurait affaire à un collectif furieux, convaincu d’avoir été floué par des décisions arbitrales défavorables après la défaite de 4-3 subie aux mains des Stars de Dallas, samedi.

 

On avait vu Joel Armia plaider sa cause, sans succès, en prétendant avoir été victime d’une tactique illégale en prolongation. On avait vu Max Domi savonner l’un des arbitres après avoir reçu un coup de coude en pleine tête dans un coin de la patinoire. On avait vu Brendan Gallagher rentrer au vestiaire en fracassant son bâton après une discussion qui, clairement, ne lui avait pas donné les réponses souhaitées avec l’arbitre Dean Morton.

 

ContentId(3.1361633):LNH : Stars 4 - Canadiens 3 (Prolongation)
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Entre les quatre murs de la « chambre » des joueurs, cette frustration accumulée était l’éléphant dans la pièce dont personne ne voulait reconnaître la présence.

 

La lèvre inférieure mutilée, Domi s’est sagement retenu pour se limiter à un « pas de commentaire ». Carey Price s’est retiré du débat en disant que personne n’était à l’abri d’une erreur.

 

« Tu peux demander au coach », a suggéré Marco Scandella, trop occupé à déplorer sa propre performance pour critiquer celle des autres.

 

C’est ce qui a été fait, bien sûr. Et Claude Julien, on l’a vite réalisé, avait décidé qu’il se ferait le porte-parole officiel de son groupe. Au diable les conséquences.

 

« Je te dirais que c’est très gênant. C’est très gênant, honnêtement, a répété le coach au sujet de l’arbitrage. À un moment donné, tu te frustres parce qu’il n’y a rien qui fonctionne. [...] C’est assez évident qu’on aurait dû avoir des avantages numériques. Je ne sais pas, je pense qu’il y a des gens qui auraient des comptes à rendre après ce match. »

 

La frustration de Julien découlait d’une accumulation de petites incompréhensions. Parmi celles-ci :

 

  •  Une séquence où le bâton d’Ilya Kovalchuk a été sectionné en deux par un rival. « C’est supposé être automatique », a relevé l’entraîneur;
  •  La décision de punir Ben Chiarot pour avoir asséné un coup de bâton à Blake Comeau, mais d’ignorer le geste posé préalablement par ce dernier pour faire trébucher le défenseur;
  • La décision de punir Joel Armia pour un accrochage en deuxième période, mais de gracier Jason Dickinson pour un geste jugé similaire, aux dépens d’Armia de surcroît, en prolongation;
  • Le traitement réservé à Domi, qui a été atteint au visage successivement par Jamie Oleksiak et Mattias Janmark en prolongation.

 

Au final, Morton et son partenaire Garrett Rank ont décerné deux pénalités mineures au Canadien. Les Stars ont profité de leur deuxième jeu de puissance pour inscrire leur deuxième but du match et réduire l’avance du Canadien à 3-2.

 

L’avantage numérique du Canadien, le 28e de la LNH à domicile, n’a jamais eu l’occasion de se déployer.

 

« C’est une soirée où il aurait fallu qu’on batte deux équipes », a lancé Julien pour exprimer son désarroi.  

 

Lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il avait eu des explications pour le geste qui était resté impuni aux dépens d’Armia en prolongation, Julien a indiqué qu’un dialogue respectueux et constructif n’avait pas fait partie de sa dynamique avec le groupe d’officiels samedi.

 

« Il n’était pas question de parler à l’arbitre, il criait après nos joueurs. Il a démontré de la frustration dans lui-même, ça fait que je n’ai pas discuté avec lui. Je n’ai pas dit un mot. La seule chose que je lui ai dite, proche du banc, c’est : « J’espère que vous prenez le temps de regarder vos matchs vous aussi ». Et il m’a envoyé promener. Ça fait que c’est ça qu’on a. »

Une soirée à l'image de la saison du Tricolore

 

Défait à ses quatre derniers matchs, le Canadien prendra la route pour un voyage de trois parties cette semaine au cours duquel il visitera Detroit, Washington et Ottawa. 

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