BROSSARD - Noah Juulsen et Jesperi Kotkaniemi reviennent de loin.

 

Miné par les contrecoups d’une commotion cérébrale qui l’a chassé de la LNH le 17 décembre 2018, Juulsen n’a disputé que 13 matchs depuis cette blessure, tous avec le Rocket de Laval dans la Ligue américaine.

 

Débarqué au camp du Canadien l’automne dernier handicapé par les conséquences d’une opération à un genou, Kotkaniemi n’a jamais été mesure de prendre son envol dans le cadre de sa deuxième saison dans la LNH. Pour éviter qu’il ne s’enlise davantage, l’état-major a décidé de rétrograder son espoir numéro un au centre au sein du club-école pour qu’il retrouve sa touche, son sourire qui était disparu en plus de solidifier une confiance qui s’était dangereusement étiolée.

 

Une récolte de sept passes lors de ses premiers matchs dans l’uniforme du Rocket a servi de tremplin à Kotkaniemi qui semblait en voie de tirer largement profit d’une rétrogradation difficile à accepter. Mais voilà : après avoir ajouté un but et six passes aux sept points récoltés lors de son arrivée, Kotkaniemi a été victime d’une rupture de la ratte qui a mis fin à son expérience avec le Rocket le 6 mars dernier. Une semaine avant que la COVID-19 stoppe la saison avant d’entraîner son annulation.

 

Quatre mois plus tard, remis des blessures qui les hantaient, Kotkaniemi et Juulsen frappent à nouveau à la porte du vestiaire du Canadien.

 

Juulsen confiant, KK beaucoup moins

 

Repêchés en première ronde – 3e sélection en 2018 et 26e sélection en 2015 – Kotkaniemi patine au centre d’un troisième trio qui devrait être complété par Paul Byron et son compatriote Artturi Lehkonen, alors que Juulsen vise rien de moins qu’une place au sein du top-6 lorsque le Canadien croisera les Penguins dans le cadre du tournoi de qualification qui donnera le coup d’envoi à la reprise des activités dans la LNH.

 

« Il y a une place disponible au sein du troisième duo – sur le flanc droit derrière Shea Weber et Jeff Petry – et je vais prendre tous les moyens nécessaires pour l’obtenir », a lancé Juulsen avec une confiance qui l’honore.

 

Bien que ragaillardi par un entraînement hors glace qui a donné de très bons résultats – le Finlandais affiche une carrure qui tranche énormément avec la frêle stature qu’il affichait depuis son arrivée à Montréal il y a deux ans – Kotkaniemi était moins convaincant. De fait, il semblait même manquer de confiance.

 

« Je me sens bien. Je suis certainement un peu rouillé, mais les choses vont s’améliorer avec le temps. J’espère simplement être de la formation lorsque la saison reprendra », que Kotkaniemi a laconiquement lancé deux fois plutôt qu’une.

 

KK a pourtant été plusieurs fois louangé par l’entraîneur-chef Claude Julien qui a souligné à quel point son coup de patin s’était amélioré. Mais il semble comprendre plus que quiconque que sa place au sein d’un éventuel troisième trio tient davantage à la décision finale de Max Domi qui jongle toujours avec l’idée de prendre part ou non à la reprise des activités en dépit du diabète de type-1 dont il souffre. Une maladie qui pourrait le rendre plus vulnérable face à une possible infection à la COVID-19.

 

« Je vais faire de mon mieux et espérer qu’ils vont me garder. On verra en temps en lieu. Si je ne le suis pas, je me rangerai derrière l’équipe et j’encouragerai mes coéquipiers », a poursuivi Kotkaniemi lorsqu’on lui a demandé d’élaborer sur ses chances de se tailler une place.

 

Refusant de commenter la nature de la blessure à la ratte qu’il a subie à Laval, Kotkaniemi est demeuré évasif sur les bienfaits de son séjour dans la Ligue américaine.

 

« Je tente d’oublier tout ce qui n’a pas bien été l’an dernier. Je veux davantage penser à ce qui s’en vient, qu’à ce qui est arrivé. J’ai profité de la pause pour travailler sur plusieurs facteurs. Il est clair que mon coup de patin était une de mes principales lacunes. J’ai travaillé en gymnase pour améliorer cet aspect de mon jeu. Sur le plan physique, je me sens très bien. »

 

Questionné sur le «nouveau» Kotkaniemi, Brendan Gallagher a indiqué qu’il était trop tôt pour établir de grande conclusion. «Nous savons tous à quel point KK a du talent. Il avait perdu un peu de confiance l’an dernier et parfois un séjour dans les mineures comme celui qu’il a vécu permet de comprendre ce qu’il faut faire pour maintenir le niveau de performance lorsque les choses sont plus difficiles sur la patinoire. Nous savons qu’il est et sera un rouage important pour nous», a indiqué Gallagher.

 

Quant à Claude Julien, il s’est refusé à dresser une corrélation entre la décision finale de Max Domi et l’utilisation de Jesperi Kotkaniemi.

 

« Max n’est pas avec nous pour le moment. Je ne sais pas s’il sera avec nous lorsque la saison reprendra. On ajustera en conséquence lorsqu’on en saura plus. Pour le moment, Jesperi est là et on travaille avec lui pour obtenir les meilleures performances possible de sa part », a plaidé l’entraîneur-chef.

 

Juulsen enfin sorti de l’ombre

 

Si Jesperi Kotkaniemi est demeuré évasif sur les conséquences des blessures qu’il a subies, Noah Juulsen a reconnu avoir plusieurs fois traversé des passages à vide. Des passages à vide qui se sont parfois prolongés bien plus longtemps que prévu.

 

« J’ai vécu plusieurs des déceptions au fil des mois », a indiqué Juulsen dont les ennuis ont découlé de l’impact d’une rondelle qui l’a atteint au visage lors d’un match avec le Canadien.

 

« Le plus difficile est de se sentir en forme pendant quelques semaines et de se réveiller un matin alors que tu es de retour à la cause départ. C’est cette incertitude et les nombreux reculs qui m’ont le plus compliqué la vie. J’ai eu la chance d’être très bien entouré par mes coéquipiers à Laval. J’avais la chance de les voir tous les jours, de faire partie du groupe. Cela m’a grandement aidé. L’appui des coéquipiers, les thérapies que j’ai suivies et le travail soutenu de l’équipe médical m’ont vraiment aidé à m’en sortir », a indiqué Juulsen qui reconnaît avoir parfois cédé à des formes de découragement.

 

Depuis trois mois, le défenseur droitier va mieux. Il va même très bien. D’où sa confiance affichée face aux défis et aux opportunités qui se dressent devant lui.

 

« Depuis six mois, je vais bien. Je n’ai pas encaissé de recul. Je n’ai pas eu à composer avec des contrecoups de la commotion. Je n’ai que 23 ans, j’ai encore bien des années devant moi pour reprendre le temps perdu. Je suis très heureux d’avoir la chance de prouver que je peux aider l’équipe lors de la reprise des activités. J’ai eu la chance de disputer un match avant que la saison soit stoppée et cette partie m’avait fait beaucoup de bien. J’avais eu ma part d’ennuis en première période, mais les deux suivantes s’étaient bien déroulées. C’était un gros match pour moi et un gros match pour l’équipe contre un gros adversaire », a commenté Juulsen en parlant de la victoire (3-0) du Rocket aux dépens des Senators de Belleville.

 

Cette rencontre disputée le 11 mars – sa 13e de la saison – était la première de Juulsen depuis le 29 septembre.

 

« Je prends les entraînements un jour à la fois. Je sais que je reviens de loin alors je tiens à m’assurer d’afficher de l’intensité sur la patinoire et d’être solide avec la rondelle afin de retrouver ma confiance sur la patinoire. Mais le simple fait d’être avec l’équipe dans le cadre de l’entraînement représente un grand pas en avant pour moi. »