Kent Hughes : la tête en Floride, le cœur à Montréal
MANALAPAN - Kent Hughes est présent de corps et d'esprit en Floride où les 32 directeurs généraux et les dirigeants de la LNH débattent sur le bien-fondé des contestations réclamées à gauche et à droite par leurs entraîneurs-chefs.
Il a pris une part active aux discussions de lundi. Il sautera dans la mêlée encore mardi.
Mais si le corps et l'esprit du directeur général sont bel et bien en Floride, le cœur de Kent Hughes est à Montréal où la ville vibre au rythme des performances impressionnantes de son équipe. À Montréal, où les partisans ont déjà la fièvre des séries.
« Si c'était juste de moi, je troquerais le soleil pour être au Centre Bell afin d'assister au match contre les Sénateurs mardi soir », que Kent Hughes a lancé avec un sourire qui trahissait une satisfaction évidente.
« C'est vraiment formidable de voir ce qui arrive avec l'équipe et nos partisans en ce moment. On voulait disputer des matchs significatifs au mois de mars et on le fait. C'est bon pour tous nos jeunes joueurs qui progressent et acquièrent une expérience qui les servira dans les années à venir. C'est bon aussi pour nos partisans qui nous l'ont démontré – de longues ovations et des Olé! Olé! Olé! scandés en troisième période alors que le Canadien confirmait sa victoire aux dépens des Panthers de la Floride – lors du match de samedi », a défilé Kent Hughes.
Un club plus attrayant
Ce sera aussi très bon pour le directeur général du Canadien l'été prochain.
Car la progression des Suzuki, Caufield et Slafkovsky, l'entrée en scène remarquée et remarquable de Lane Hutson, et le fait que le Canadien sera bientôt considéré comme un club capable d'accéder aux séries dès le camp d'entraînement permettront à Kent Hughes de courtiser avec confiance des joueurs autonomes le premier juillet prochain.
Car oui, en dépit de la belle progression qui se confirme depuis quelques semaines, le Canadien a bien besoin de renfort, surtout au centre du deuxième trio, pour passer à la prochaine étape de la construction d'un club gagnant. D'un club potentiellement champion.
« C'est très important », a reconnu Kent Hughes lorsque je lui ai demandé de quantifier l'impact que les succès actuels du club auront sur ce qui l'attend au cours de l'entre-saison.
« Les joueurs autonomes analysent bien sûr le salaire qui leur est offert. Ils veulent aussi savoir quel rôle les coachs leur réserveraient. Mais ils analysent aussi leurs chances de gagner. Ce que l'équipe fait en ce moment va donner plus de poids aux propositions que je pourrais distribuer l'été prochain. C'est sûr. »
Mais pas juste une fois les portes du marché des joueurs autonomes ouvertes. Il en va de même sur le marché des transactions. Un marché pas évident pour le Canadien au fil des dernières années alors que les clubs perdants, les clubs de petits marchés et les clubs canadiens durement touchés par les taux d'imposition sont clairement identifiés sur les listes de destinations vers lesquelles des joueurs refuseraient de mettre le cap.
« Un joueur pourrait être convaincu de lever sa clause de non-échange pour venir à Montréal maintenant que l'équipe a pris de l'expérience », a acquiescé le d.-g. du Tricolore.
Passion contagieuse des partisans
Le retour de l'appui positif des partisans n'est pas à dédaigner non plus. Car autour de la LNH, tous les joueurs savent que s'il peut être difficile de perdre à Montréal en raison de la passion des amateurs, il n'y a pas meilleur endroit pour y connaître du succès. Pour y gagner!
Comme on l'a vu lors du printemps Halak en 2010, comme on l'a vu lors de l'ascension du Canadien jusqu'à la grande finale en 2021 alors que le Canadien surfait sur la passion contagieuse de ses partisans. Comme on l'a vu au fil des ans avec les 24 conquêtes de la coupe Stanley. Comme on l'a vu plus récemment lors des matchs disputés au Centre Bell dans le cadre de la Confrontation des 4 nations. Principalement lors de l'affrontement survolté entre le Canada et les États-Unis.
« La passion de nos partisans pour le Canadien et le hockey est certainement notre meilleur atout », a candidement reconnu Kent Hughes.
Le directeur général s'est ensuite permis une anecdote impliquant David Savard pour appuyer sa prétention.
« À la fin de ma première saison avec le Canadien (2022), on rencontrait, Gorts – le président des opérations hockey Jeff Gorton – et moi, les joueurs avant qu'ils ne quittent Brossard pour l'été. Lorsque David Savard est passé devant nous, on lui a fait remarquer qu'il venait de terminer deux saisons de suite en étant ovationné par les partisans. L'année d'avant, à Tampa, c'était après la conquête de la coupe Stanley. L'année suivante, à Montréal, c'était après une saison où son équipe avait terminé au dernier rang du classement général », a défilé Hughes pour illustrer l'appui inconditionnel des partisans du Canadien à l'endroit de leur club et des joueurs qui endossent l'uniforme tricolore.
À défaut de pouvoir assister au match Sénateurs-Canadien au Centre Bell, mardi soir, Kent Hughes pourra le suivre à la télé.
D'ici à la mise en jeu initiale, il débattra de différents sujets avec ses homologues.
L'ajout de deux matchs pour faire passer le calendrier à 84 rencontres de saison régulière n'a pas été abordé lundi.
Il le sera peut-être mardi ou mercredi lorsque viendra le temps de mettre les directeurs généraux au courant de l'allure des négociations avec l'Association des joueurs dans le but de signer la prochaine convention collective.