Parce qu’il ne cesse d’impressionner, parce qu’il est bon avec la rondelle, parce qu’il est encore meilleur sans la rondelle alors qu’il sait où aller de camper pour freiner les relances des adversaires, parce qu’il sort des coins avec la rondelle, parce qu’il trouve le moyen de voler des rondelles libres et qu’en prime il est déjà aussi solide en zone défensive qu’à l’autre bout de la patinoire, Jesperi Kotkaniemi s’accroche. Il est en train de forcer la main du Canadien.

 

Assez pour commencer la saison à Montréal?

 

Avec seulement deux matchs à faire, et malgré l’intention de disputer ces deux dernières rencontres contre les Maple Leafs et les Sénateurs avec les joueurs les plus susceptibles d’amorcer la saison avec le grand club, Kotkaniemi aura sans l’ombre d’un doute l’occasion de disputer l’une de ces parties – pourquoi pas deux? – afin de se rapprocher un peu plus du vestiaire du Canadien... ou de se rapprocher de la Finlande.

 

« Il continue de jouer du bon hockey. Quand il est sur la patinoire, des choses arrivent», a indiqué Claude Julien lors de son point de presse qui a suivi la victoire de 5-1 du club B du Tricolore face au club C des Maple Leafs. Mais une victoire quand même...

 

L’entraîneur-chef du Canadien aurait pu ajouter qu’il arrive de belles et bonnes choses quand Kotkaniemi est sur la patinoire. Et ce, peu importe avec qui il évolue.

 

Kotkaniemi a terminé sa soirée de travail avec une passe. Il a atteint la cible une fois sur les trois tirs qu’il a tentés au cours des 15 :38 d’utilisation qu’il a obtenue au sein d’un trio complété par Michael Chaput et Joel Armia. Il a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de plus-3. Seule ombre au tableau, si on peut parler d’ombre, il n’a gagné que cinq des 12 mises en jeu qu’il a disputées (42 %).

 

Au-delà les statistiques positives ou négatives, c’est par son sens du hockey que Kotkaniemi impressionne le plus. Il a toujours la tête haute. Il semble toujours bien comprendre ce que l’adversaire tente de développer en attaque et sait bien réagir. Dans les phases offensives, il est toujours en plein contrôle. Il semble toujours cinq secondes en avant sur les jeux orchestrés par ses coéquipiers. Cette anticipation lui permet de bien planifier ce qu’il entend faire lorsque la rondelle le rejoint. Cette anticipation mousse ses chances de réussite quand il passe, quand il tire, quand il décide de foncer la rondelle.

 

Le plus simplement du monde : Kotkaniemi est déjà un très bon joueur de hockey. Un excellent même.

 

Source d’optimisme

 

Ce que Kotkaniemi réussit sur la patinoire depuis le début des matchs préparatoires représente donc une source d’optimisme à l’aube d’une saison teintée de pessimisme.

 

Aux yeux de plusieurs, la question n’est plus de savoir si le Canadien doit lui donner la chance d’amorcer la saison à Montréal, mais bien : est-ce que le Canadien peut se permettre d’amorcer la saison sans lui ?

« Des choses se passent quand Kotkaniemi est sur la patinoire »

 

La réponse prudente est oui le Canadien peut se passer de lui. Et c’est peut-être ce qui devrait arriver. Ce qui arrivera. De fait, si Max Domi n’avait pas écopé quatre matchs de suspension parce qu’il a décidé de jouer au matamore au lieu de jouer au hockey lors de la visite des Panthers de la Floride la semaine dernière, j’ai vraiment l’impression que Kotkaniemi aurait déjà en poche son billet de retour vers la Finlande.

 

Mais parce que Domi a laissé un grand vide au centre du premier trio, Jesperi Kotkaniemi a d’autres chances de se faire valoir. Et il en profite pleinement.

 

Avec Drouin et Domi?

 

Bon! Disons que le Canadien décide de garder Kotkaniemi à Montréal et lui offre l’occasion d’amorcer la saison dans la LNH, où diable le faire jouer? Le confiner au sein d’un quatrième trio, voire d’un troisième, serait du gaspillage selon moi. Si Kotkaniemi ne peut se hisser au sein des deux premiers trios, aussi bien lui offrir une autre année en Finlande.

 

Le trio de Phillip Danault flanqué de Tomas Tatar et Brendan Gallagher me semble coulé dans le béton. Ça laisserait, selon moi, une place à Kotkaniemi entre Jonathan Drouin et Max Domi qui a raté l’occasion de prouver qu’il pouvait assumer le rôle de centre d’un des deux premiers trios.

 

Malgré tout son talent, et il en a tout plein c’est clair, Kotkaniemi n’a que 18 ans. Il a encore le corps d’un enfant. Il n’a pas le plus grand patin. Mais tant qu’à l’avoir à Montréal, pourquoi ne pas profiter des premiers matchs de la saison régulière afin d’en avoir le cœur net.

 

Contre John Tavares, Auston Matthews et les vrais Maple Leafs lors du premier match, contre Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Derick Brassard et les Penguins lors du deuxième match, contre Anze Kopitar, Jeff Carter et les Kings de Los Angeles dès la troisième rencontre qui coïncidera avec la grande rentrée du Tricolore au Centre Bell, on saura rapidement si Kotkaniemi peut déjà faire le saut dans la LNH.

 

Et s’il n’y arrive pas? Ce ne sera pas grave. Pas grave du tout. Car avec tout ce qu’il a prouvé jusqu’ici et ce qu’il prouvera sans l’ombre d’un doute encore s’il obtient encore une ou deux chances en match préparatoire, il est évident que ce ne sera qu’une question de temps avant que le jeune finlandais ne s’installe pour de bon à Montréal et qu’il soit en mesure d’assumer son rôle de fer de lance de l’attaque du Tricolore.

 

En bref

  • Xavier Ouellet a marqué deux buts lundi soir à Toronto. Il a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de plus4. Ça devrait lui valoir d’éviter la vague de coupures qui frappera plusieurs joueurs mardi afin de ramener le groupe le plus près possible du groupe qui amorcera la saison à Montréal. Sera-t-il du premier match à Toronto? Peut-être... mais sur la galerie de presse. Selon ma lecture, je crois que le premier duo sera composé de Mike Reilly et Jeff Petry. Je donnerais la chance à Victor Mete et Noah Juulsen d’amorcer la saison ensemble. Parce qu’il a un trop généreux contrat en poche, Karl Alzner sera à la gauche du troisième duo peut-être flanqué de David Schlemko qui peut jouer à droite. Parce que je craindrais de perdre Ouellet au ballottage et que je ne craindrais pas le moins du monde de perdre Jordie Benn, je garderais le Québécois plutôt que le vétéran venu de Dallas. Mais bon, c’est juste mon opinion... Cette promotion offerte à Ouellet lui permettrait de faire ses preuves avec le Canadien d’ici au retour au jeu de Shea Weber…
     
  • Artturi Lehkonen est déjà en mode saison. C’est une excellente nouvelle pour le Tricolore. Comme Paul Byron, Brendan Gallagher et quelques autres attaquants du Canadien, il peut jouer sur plusieurs trios. Je verrais très bien Byron et Lehkonen encadrer Tomas Plekanec au sein du troisième trio, ou Matthew Peca si Claude Julien devait décider de le préférer au vétéran qui atteindra le cap des 1000 matchs dans la LNH et ensuite des 1000 dans l’uniforme du Canadien...
     
  • Nick Suzuki était de retour au sein de la formation lundi à Toronto après avoir raté une partie en raison d’une blessure mineure. Suzuki est bon. Il est prometteur. Mais contrairement à Kotkaniemi, qui est pourtant un an plus jeune, il ne me semble pas prêt à faire le grand saut dès cette année. Un renvoi dans les rangs juniors semble être le meilleur scénario…
     
  • Charles Hudon me semble assuré d’une place à Montréal. Pour le moment, c’est au sein du quatrième trio qu’il serait confiné, avec Joel Armia alors que l’étatmajor devra décider qui de Jacob De La Rose, Nikita Scherbak, Michael Chaput et qui sais Joel Ward compléteront le groupe d’attaquants en attente des retours en santé et en forme de Nicolas Deslauriers et Andrew Shaw...
     
  • Difficile de prédire quel genre de saison Carey Price connaîtra. Quoi qu’il devrait être facile de faire mieux que l’an dernier. À la lumière de ses performances en matchs préparatoires, il semble toutefois acquis que Price pourra compter encore cette année d’un adjoint de qualité alors qu’Antti Niemi affiche le même aplomb qu’il a démontré devant le filet après son arrivée, à Montréal, par le biais du ballottage (Panthers de la Floride)...
     
  • Tous les scénarios élaborés plus haut sont bien sûr très aléatoires et sont susceptibles d’être balayés du revers de la main à la moindre blessure. C’est ce qui rend les camps d’entraînement intéressants...

 

ContentId(3.1289514):Les jeunes ont saisi l'occasion contre les Maple Leafs
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