MONTRÉAL – Son visage est déjà toujours souriant alors pouvez-vous imaginer la scène lorsque Jesperi Kotkaniemi a pu se joindre au groupe pour sa première photo officielle avec le Canadien? Rien ne garantit qu’il restera durant toute la saison à Montréal, mais ça semble de plus en plus plausible.

 

Dès le camp d’entraînement, on a senti que Claude Julien a appuyé l’espoir finlandais en ayant perçu des signes très intéressants de progression. L’entraîneur du Tricolore continue d’agir comme si Kotkaniemi ne retournera pas en Finlande de sitôt.

 

L’approche ne change pas alors que le numéro 15 pourrait disputer sa 10e et déterminante partie, samedi soir, à Boston.

 

« On n’a même pas parlé de ça », a répondu l’entraîneur sans hésiter.

 

« Ça doit être bon signe? », a rétorqué un confrère.

 

« Ça doit », a répliqué Julien en souriant.

 

Ce serait injuste de s’attendre à une grande constance d’un patineur qui devait être prêt pour la LNH uniquement dans une ou deux années selon plusieurs observateurs. La bonne nouvelle, c’est que Kotkaniemi parvient à se reprendre après une performance plus effacée. Ce fut le cas contre les Sénateurs après sa sortie plus difficile contre les Blues.

 

«  Il y a des vétérans qui ont eu de moins bons matchs aussi alors pourquoi la discussion serait différente avec lui? C’est ainsi que je regarde les choses. Tout le monde connaît des matchs difficiles », a commenté Julien avec pertinence. 

 

« Je ne vois pas un joueur qui n’est pas à sa place. Si les gens s’attendaient à ce qu’il soit notre premier pointeur, je ne crois pas que c’était bien réaliste. Il réussit à produire et il n’est pas le pire pour les mises au jeu (41,9%). C’est un jeune qui se familiarise avec la LNH. Plus il sera confortable, meilleur il sera. On a le feeling qu’il va devenir meilleur », a raconté Julien en parlant avec une vision à court et moyen terme.

 

On a bien essayé d’en apprendre davantage en bavardant avec Kotkaniemi, mais il sait que ce sujet est délicat. Avec intelligence, il a préféré répondre de manière très prudente.

 

« L’entraîneur me dit tous les jours de faire de mon mieux. J’espère qu’il est heureux, j’aimerais rester ici », a-t-il fini par admettre.

 

Cela dit, est-ce qu’il se sent plus prêt à s’établir en permanence dans la LNH?

 

« Je pense que je continue d’apprendre, ce n’est que ma première année », a jugé le centre aux excellentes qualités de passeur. 

 

Pendant que Kotkaniemi savourait cette journée spéciale au Centre Bell, Brendan Gallagher ne pouvait s’empêcher d’admettre que cet événement n’est pas le plus plaisant à ses yeux. Gallagher préfère investir ses énergies sur la patinoire et personne ne peut en douter.

 

En face de lui, dans le vestiaire, Xavier Ouellet voyait les choses d’un autre œil et on peut bien le comprendre. Ils étaient nombreux à douter de ses chances de s’établir comme un défenseur régulier avec le Canadien.

 

« Oui, c’est très spécial. Tous les jours, je tripe ben raide », a-t-il reconnu à propos de cette photo qui sera mémorable pour lui.

 

Des changements bénéfiques et une leçon au passage

 

Le contexte de la photo ramène toujours en avant-plan les changements effectués au sein d’une organisation. Le Canadien traverse une transition qui se déroule bien pour le moment.

 

« Oui, on souhaite de la stabilité et c’est vrai qu’il y a plusieurs nouveaux joueurs, mais on travaille bien ensemble », a déterminé Andrew Shaw

 

Hudon et Mete encore laissés de côté?

Le combatif attaquant a d’ailleurs parlé de la meilleure chimie qui existe au sein du groupe cette saison. Julien n’était pas pour le contredire à ce sujet.

 

« Bien oui et il fallait que ce soit le cas. On le sait que ce n’était pas facile l’an passé. Quand c’est le cas, plusieurs choses arrivent et ce n’est pas nécessairement parce que ce ne sont pas de bonnes personnes. On a essayé de bâtir ça dès le début du camp d’entraînement », a mentionné l’entraîneur.

 

Cette édition du Canadien découvre également au fil des semaines que chaque relâchement sera coûteux. Les Sénateurs ont bien exploité cette faille samedi.

 

« On a perdu le dernier match en raison d’erreurs mentales. On avait connu un bon départ et ça devient de l’apprentissage. On doit comprendre comment jouer sur les patinoires adverses pour ne pas permettre à nos adversaires de revenir dans un match quand on détient les commandes », a cerné Gallagher qui se méfie des Flames et leur dossier de 5-3.

 

« Il faut continuer à raffiner notre jeu, le message principal demeure d’utiliser notre vitesse. On devient une équipe ordinaire quand on ne le fait pas », a, pour sa part, rappelé Ouellet.

 

L’une des faiblesses du Canadien se situe au niveau des mises au jeu et c’est même gentil de le dire ainsi puisque la troupe de Julien se classe au dernier rang de la LNH (42,6%). C’est loin d’être seulement une préoccupation pour les partisans.

 

« C’est très important. Vous n’avez pas idée de la quantité de statistiques qu’on possède à ce sujet. Les résultats selon le côté ou la zone, on regarde tout ça. Au final, il y a plusieurs facteurs qui influencent les succès d’un joueur. Parfois, ça prend du temps à s’adapter à la LNH, il y a aussi la coordination exceptionnelle de certains joueurs et d’autres s’illustrent avec leur détermination. On continue de travailler là-dessus. D’ailleurs, nos joueurs regardent des vidéos de l’autre équipe avant le match. On comprend qu’on doit mieux faire », a conclu Julien qui s’attarde, comment n’importe quel entraîneur, beaucoup sur cet aspect.