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MONTRÉAL - Ilya Kovalchuk a fait bonne première impression dans le cadre de son premier match dans l’uniforme du Canadien.

Non il n’a pas marqué.

Il a toutefois récolté une passe et a surtout été un rouage important sur les deux buts de sa nouvelle équipe. Kovalchuk a obtenu quatre tirs sur les cinq qu’il a dirigés en direction de la cage des Jets; il a distribué six mises en échec, s’est fait insistant en échec avant et s’est même permis de bloquer un tir. Plus que tout ça, il a suivi le rythme donné par ses compagnons de trio Phillip Danault et Tomas Tatar. Mieux encore, il n’a pas été éclipsé par les rapides patineurs des Jets.

Bon! Kovalchuk, qui a toujours joué sur le flanc gauche bien qu’il soit droitier, s’est retrouvé plusieurs fois sur le côté de Tomas Tatar alors que le Canadien orchestrait des attaques vers la zone ennemie. Mais on va mettre ça sur le compte de l’habitude et du fait qu’il n’avait pas joué depuis plus d’un mois.

Mais voilà : au-delà tout ce que Kovalchuk a fait de bien et bon, son entrée en scène n’a rien changé à la triste réalité des dernières semaines : le Canadien a perdu. Il a encore perdu. Il a perdu 3-2 aux mains des Jets prolongeant ainsi à six sa série de revers consécutifs.

Encore une défaite au Centre Bell

Comme si ces six revers n’étaient pas déjà assez lourds à porter, c’était le cinquième de la série à survenir en temps réglementaire. Pas question donc d’ajouter un petit point prime qui aiderait à demeurer sur le même tour de piste que les autres équipes en avance dans la course aux séries.

Kovalchuk : une bonne première impression

Pour ceux et celles qui y croient encore...

Plus encore que le poids de cette deuxième séquence noire de la saison qui se prolonge et de la course aux séries qu’il faudra bientôt abandonner, la fiche du Canadien à domicile pèse bien plus lourd dans l’accumulation des déceptions essuyées par les partisans.

Le Canadien a encaissé lundi sa 14e défaite de la saison au Centre Bell. Sa dixième déjà en temps règlementaire. Ou si vous préférez, il n’a offert que huit victoires en 22 sorties devant ses partisans.

C’est pire que tout le reste.

Encore des gaffes coûteuses

Le Canadien n’a pas mal joué lundi face aux Jets. À l’image du match de samedi contre les Penguins, à l’image de plusieurs des six revers encaissés depuis la reprise du calendrier après la pause de Noël en fait, il a bien patiné, il s’est impliqué, il a travaillé, il n’a jamais abandonné.

Des indications qui témoignent du fait que Claude Julien est en mesure d’obtenir un effort soutenu de son équipe malgré des résultats qui pourraient lester de plombs les jambes de ses joueurs.

Mais les gaffes commises sont coûteuses. Elles offrent des descentes en surnombre, des tirs des qualités, des occasions dont les adversaires savent profiter.

En avantage numérique, Nick Suzuki a été mollasson avec la rondelle. Tomas Tatar n’a pas été meilleur. Résultat : les Jets sont partis à deux contre un et Nikolaj Ehlers a profité d’une belle passe de Blake Wheeler pour donner une avance de 2-0 aux Jets avec un but marqué en désavantage numérique.

C’était le troisième accordé par le Canadien cette saison. Chaque fois qu’il s’est rendu coupable d’une telle générosité, il a perdu : en temps règlementaire contre les Jets lundi et contre l’Avalanche du Colorado le 5 décembre dernier; en prolongation aux mains des Devils du New Jersey le 16 novembre. Les trois fois au Centre Bell.

Ayoye!

Plus tard dans le match, Cale Fleury a jonglé avec la rondelle à la ligne bleue des Jets. Andrew Copps en a profité pour partir en échappée au terme de laquelle il a déjoué Carey Price qui a partiellement stoppé la rondelle... avant qu’elle ne glisse derrière lui.

Price qui a réalisé un arrêt du désespoir sur un autre deux contre un impliquant Wheeler et Ehlers – ce dernier n’a pu soulever la rondelle au-dessus de la jambière tendue par le gardien du Canadien – a été déjoué par un tir dévié devant lui alors que trois joueurs, dont son défenseur Jeff Petry, lui voulaient la vue.

«Nous sommes rendus au-delà de la frustration», a candidement admis le gardien du Canadien.

Comment ne pas céder au mélange de frustration et de déception qui commence à neutraliser le Canadien?

«En tournant la page le plus vite possible et en se concentrant sur la prochaine partie», que le gardien a ajouté.

Cette prochaine partie c’est mardi que le Canadien la disputera. À Detroit, face aux Red Wings qui ont déjà battu le Canadien pas juste une, mais déjà deux fois cette saison en dépit le fait qu’ils n’affichent que 10 victoires cette année.

Il ne faudrait donc pas perdre une troisième fois contre la pire équipe de la LNH. Peu importe que ce soit Price ou Lindgren devant le filet.

«On n’est pas capable d’acheter un but. Je n’en peux plus de sortir la même cassette. On joue bien. On fait plein de bonnes choses à l’attaque, mais les buts ne viennent pas. Inversement, chaque gaffe nous fait mal», a admis candidement Phillip Danault qui se remontait le moral avec l’énergie déployée par son nouveau compagnon de trio.

«Il avait beaucoup d’énergie ce soir. Il s’est impliqué. Il était dans l’action. Il était efficace. Ça paraît qu’il a du talent et qu’il a eu du succès dans la Ligue. On peut bâtir sur ce qu’on a vu ce soir, c’est certain», a ajouté le Québécois.

S’il était prévisible que Kovalchuk serait survolté dans le cadre de son premier match, surtout qu’il le disputait au Centre Bell devant des partisans qui ont quelques fois scandé son nom en signe d’appréciation et de bienvenue, il sera intéressant de voir quel genre de performance il pourra offrir, ne serait-ce que sur le plan physique, dans le cadre d’un deuxième match en 24 heures mardi à Detroit.

Débuts de périodes coûteux

Vrai que les gaffes commises hier par Suzuki et Fleury – c’est l’expérience qui entre – ont fait mal au Canadien. Mais les débuts de période ont fait plus mal encore.

Une 6e défaite de suite

Josh Morrossey a marqué dès la 92e seconde du deuxième tiers. C’était la 21e fois cette saison que le Canadien accordait un but au cours des 120 premières secondes d’une des trois périodes en temps régulier ou en prolongation.

Le Tricolore n’a gagné que deux des 21 matchs (2-11-8) au cours desquels il a accordé un but hâtif lors d’une période. Il affiche un dossier de (0-4-5) lorsque ces buts hâtifs ont été marqués au cours des 60 premières secondes et de (2-7-3) lorsqu’ils ont été marqués au cours de la deuxième minute d’une période.

Depuis le début de la séquence de six revers consécutifs, le Canadien a accordé un total de sept buts au cours des deux premières minutes d’une période :  à Tampa Bay le 28 décembre (après 94 secondes en deuxième, et après 55 secondes en troisième) à Sunrise le lendemain (après 45 secondes en début de troisième), en Caroline le 31 décembre  (après 115 secondes en première période), le 2 janvier lors de la visite du Lightning (42 secondes après le début du match), le 4 janvier lors de la visite des Penguins (but gagnant marqué 109 secondes après le début de la prolongation) et encore lundi en début de période médiane.

En bref

-      Comme si les buts accordés en début de période n’étaient pas déjà suffisants pour miner le Canadien, les Jets ont ajouté un deuxième but avant la fin de la cinquième minute de jeu en deuxième plaçant le Canadien avec un recul de deux buts sur les bras…

-      C’était la 12e fois cette année que le Canadien était victime de deux buts accordés à l’adversaire en moins de cinq minutes de jeu dans un match. Sa fiche lors de ces 12 rencontres : un gain, 10 revers en temps réglementaire et un autre en prolongation…

-      C’était aussi la 21e fois qu’il se retrouvait avec un recul de deux buts à combler. Sa fiche en pareille situation : trois gains, quinze revers en temps réglementaire, deux en prolongation et un dernier en tirs de barrage…

-      Brendan Gallagher a fait le voyage en direction de Detroit avec ses coéquipiers. Claude Julien a toutefois balayé du revers de la main la possibilité qu’il soit en uniforme face aux Red Wings…

On devrait donc revoir Ilya Kovalchuk au sein du premier trio encore mardi…