L'échange pour Dobson : un grand coup que Bobrov et Lapointe endossaient à 100 %

Les codirecteurs du recrutement amateur des Canadiens de Montréal Nick Bobrov et Martin Lapointe n'ont pas été pris de court lorsqu'on leur a appris vendredi après-midi que les deux choix de première ronde du club, les 16e et 17e au total, ne seraient pas utilisés afin de garnir sa banque d'espoirs, mais bien afin de transiger pour faire l'acquisition d'un défenseur de premier duo en la personne de Noah Dobson.

Bien au fait de la réalité du directeur général Kent Hughes et de son intention de bouger en fonction d'amener le Tricolore à l'échelon supérieur, Bobrov et Lapointe se sont montrés solidaires à la démarche de l'état-major.

« C'est la grosse job à Kent. Il a pu accumuler beaucoup de choix au repêchage. C'est à lui de décider quand prendre ces choix-là [pour obtenir de l'aide immédiate], et il l'a fait, a mentionné d'emblée Lapointe devant des représentants des médias au Centre Bell, dans les minutes suivant la fin de la deuxième journée de l'encan amateur de la LNH..

« Quand tu as la chance d'aller chercher un Dobson et que ça prend deux choix de première ronde, il faut que tu le fasses. Nick et moi, nous étions absolument d'accord pour que Kent le fasse, et il fait un excellent boulot. Dobson n'a que 25 ans; il va jouer avec les Canadiens longtemps, et il a plusieurs belles années devant lui. »

C'est donc samedi après-midi que s'est passé le gros du travail du groupe de recruteurs, à commencer par l'échange permettant au CH de s'avancer du 41e au 34e rang afin de garantir qu'il pouvait réclamer l'ailier russe Alexander Zharovsky, un patineur issu de la MHL extrêmement doué dans la phase offensive du jeu.

« Le mandat était de trouver un talent digne du top-6 offensif. Généralement, ce genre de talent disparaît assez vite durant une séance, a fait remarquer Bobrov. Et lorsqu'un joueur présentant ce genre de profil chute quelque peu dans le repêchage, il y a des circonstances qui expliquent ça. Dans le cas de Zharovsky, nous l'avions dans notre première ronde. Nous n'aurions pas devancé notre choix si ce n'était pas notre évaluation de lui. Et nous avions une idée du marché à son endroit. Un peu comme dans la course aux services de Dobson, nous savions que nous étions opposés à d'autres équipes qui affectionnaient le même joueur. Ça devient un peu plus dispendieux pour sélectionner le patineur en question, mais c'était un prix que nous étions prêts à débourser », a résumé Bobrov, avant de noter que, comme plusieurs médias l'ont rapporté, « Zharovsky est un ami de longue date » de son compatriote et joyau du CH Ivan Demidov.

Bobrov a révélé que Lapointe, Vincent Lecavalier et lui se sont déplacés au camp d'évaluation d'espoirs russes organisé par l'agent Dan Milstein, en Floride. C'est là que les trois représentants des Canadiens ont pu valider les impressions qu'ils avaient au sujet du jeune porte-couleurs de la formation d'Ufa.

« Sur papier, Zharovsky est un choix de deuxième ronde. Mais sur notre liste, il aurait pu être un choix aux rangs de sélection que nous avions initialement (NDLR : les deux choix envoyés aux Islanders de New York, les 16e et 17e). Comme Nick l'a souligné, notre mandat était d'obtenir un attaquant au potentiel de jouer dans le top-6. Nous n'avions pas de problème à nous avancer pour nous assurer de l'avoir. »

« Alexander est un joueur très intelligent. Il a une bonne grandeur, et va se grossir physiquement. Il peut faire des jeux, le ralentir à sa cadence, et il est un gars qui gagne ses batailles. Ce n'est pas un gars qui va se laisser intimider. Il est compétitif, et ça se combine bien à son talent offensif », a élaboré Lapointe.

Lapointe a ensuite été amené à parler du gardien de but québécois de 19 ans Alexis Cournoyer, choisi par l'équipe après qu'il eut fait tourner les têtes durant un échantillon de 21 départs en deuxième moitié de saison, devant la cage des Eagles du Cap-Breton.  

« Vincent Riendeau l'a vu garder les buts souvent. Serge Boisvert, Donald Audette et moi l'avons aussi observé. Nous lui avons fait passer une entrevue, et si on met l'aspect hockey de côté pour un instant, nous avons été réellement impressionnés par sa personnalité. Il est un compétiteur. Il est un peu plus vieux, mais nous sommes contents de l'avoir avec nous. »

« Lorsqu'on discute avec Vincent, nous lui demandons de nous fournir des cibles approximatives qui représentent de bons moments pour sélectionner tel ou tel gardien. Nick et moi n'avons connu aucune difficulté à repêcher [Arseni Radkov (3e ronde, 82e au total) et Cournoyer (5e ronde, 145e)] aux moments qui convenaient. 

Au 113e échelon, l'état-major du CH n'a pu résister plus longtemps au diminutif attaquant L.J. Mooney. À 5 pieds 7 et à peine 160 lbs, l'Américain n'a pas le physique de l'emploi, mais joue avec une fougue peu commune. Cette combativité à toute épreuve, combinée à un talent offensif évident, ont fait en sorte que Bobrov et Lapointe ont mis fin à la chute de Mooney, que plusieurs voyaient comme un choix de deuxième ronde.

« Dans le cas de L.J. Mooney, c'est circonstanciel. En quatrième ronde, tu essaies de frapper des coups de circuit. Il est un joueur qui a énormément de caractère, très dynamique et capable de marquer des buts. À ce stade-là du repêchage, il n'y en avait plus, des joueurs de ce type. Et son gabarit, ça ne nous effraie, et c'est pour ça qu'on l'a fait. »

Bobrov a quant à lui offert quelques explications par rapport au choix de Carlos Handel, des Mooseheads de Halifax, le deuxième produit de la LHJMQ sélectionné par Montréal durant les rondes tardives.

« Nous avons repêché deux défenseurs droitiers que nous apprécions [en Bryce Pickford et Carlos Handel]. Comme vous le savez, il existe un élément de rareté entourant ces joueurs. Tout au long de l'année, nous avons regardé Handel et apprécié le boulot qu'il a accompli, tant avec son équipe de la LHJMQ que sur la scène internationale, en tant que défenseur important de l'Allemagne au U18. Nous n'avions aucun problème à nous tourner vers Carlos à ce stade du repêchage, compte tenu de l'évaluation que nous avions de lui. Il aura de belles options pour aller jouer en DEL, ce qui est prometteur pour son développement. »

Quelques-uns des espoirs repêchés par les Canadiens au cours des dernières heures pourraient être appelés à se déplacer vers la Belle Province pour la tenue de son traditionnel camp de développement, du 1er au 3 juillet.