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RÉSULTATS

Série CH-Capitals : La logique favorise Washington

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Consultez les prédictions des experts de RDS en vue du 1er tour des séries éliminatoires de la LNH.

 

WASHINGTON - À l'image de l'un de mes héros de l'information, l'Infoman Jean-René Dufort, j'amorce cette chronique en vous servant un AVERTISSEMENT :

 

À l'aube de la saison régulière qui vient de prendre fin, je vous avais suggéré avec grande conviction que ni le Canadien, ni les Capitals de Washington seraient des séries éliminatoires.

 

Non seulement les deux équipes se croiseront en première ronde, lundi, à Washington, mais les Capitals ont connu une saison de 111 points. Ils ont dominé la section métropolitaine. Ils ont même terminé au premier rang de l'association de l'Est; au deuxième du classement général.

 

Tout ça, même si cette équipe a épaulé Alex Ovechkin pour l'aider à rejoindre et dépasser Wayne Gretzky à titre de meilleur franc-tireur de l'histoire de la LNH.

 

Je vous avise donc de prendre avec prudence mes prédictions associées à ce duel Canadien-Capitals et aux sept autres qui se dérouleront aux quatre coins de la ligue.

 

La logique favorise les Capitals. Je crois même que cette série sera expéditive, alors que les Caps forment un club plus complet que le Canadien.

 

Les Caps ont des lacunes, cela dit. Ils sont plus lents que le Canadien. C'est sans doute pourquoi ils ont très cher payé – un choix de deuxième ronde lors du prochain repêchage est passé aux Penguins de Pittsburgh – l'acquisition d'Anthony Beauvillier à la date limite des transactions. Employé dans un rôle de soutien, le Québécois qui aura bientôt 28 ans a donné deux buts et cinq points à sa nouvelle équipe au fil des 18 rencontres disputées.

 

Je serais très surpris que Beauvillier soit un élément important favorisant les Caps aux dépens du Canadien.

Un autre Québécois, Pierre-Luc Dubois, pourrait toutefois être l'élément clef qui aidera les Capitals à envoyer le Canadien en vacances.

 

C'est bien clair qu'Alexander Ovechkin attirera toute l'attention. Et quand on regarde ce qu'il a accompli cette année, 44 buts marqués, 73 points récoltés tout ça en 65 matchs seulement et à bientôt 40 ans, le Canadien est bien mieux d'avoir le capitaine à l'œil. Sans quoi il pourrait bien venger avec éclat l'élimination encaissée aux mains du Canadien lors du printemps Halak de 2010.

 

Mais Ovechkin n'est plus seul chez les Caps. Les changements effectués l'été dernier ont permis de très bien l'entourer. De faire des Caps un club plus complet avec l'acquisition de Dubois pour solidifier le top-6. Flanqué de Tom Wilson, Dubois pilote un trio qui est gros, grand et fort. Un trio qui sait jouer au hockey dans les trois zones de la patinoire. Un trio qui, s'il est employé contre celui de Nick Suzuki, obligera le capitaine et ses compagnons de trio à trimer dur pour gagner des duels sur la glace.

 

Moins flamboyantes, les acquisitions de Taylor Raddysh, Andrew Magiapane en Brandon Duhaime pour donner plus de profondeur aux trios de soutien. L'ancien directeur général devenu président des Caps a donné un grand coup avec les embauches de Matt Roy et Jakob Chychrun qui ont renfloué une ligne bleue qui avait grandement besoin de l'être.

 

Et j'oubliais! Brian MacLellan a aussi fait l'acquisition d'un gardien numéro un en Logan Thompson.

 

Ajoutez à ça l'éclosion de Tom Wilson – 35 buts, 65 points – qui est maintenant bien plus qu'un simple matamore difficile à contrôler, de Dylan Strome, Aliaksei Protas et Connor McMichael et vous une série de motifs qui moussent les chances de victoire des Capitals en première ronde.

 

Qui poussent à s'appuyer sur une certaine logique – il n'y en a pas toujours dans le sport cela dit – pour favoriser Washington.

 

Mission loin d'être impossible

 

Ça ne veut pas dire que Martin St-Louis et ses joueurs ne soient pas en mesure de faire contrepoids à la logique. Qu'ils ne soient pas en mesure de faire mentir ceux et celles qui ne croient toujours pas en eux malgré tout ce qu'ils ont fait de bien et de bon pour accéder aux séries.

 

J'ajouterais même que les Capitals et les Maple Leafs de Toronto forment les deux clubs contre qui j'accorde le plus de chances au Tricolore de faire mentir la logique.

 

Mais pour y arriver, il faudra que le Canadien joue bien mieux qu'il ne la fait dans le dernier droit de la saison. Oui! Il a gagné sept de ses 10 dernières parties. Oui! Il n'a subi qu'un seul revers en temps réglementaire (7-1-1-1).

 

L'ennui, plusieurs de ces victoires ont couronné des performances qui auraient dû le condamner à des défaites… à la régulière.

 

C'est inquiétant? Oui, un peu. Cela dit, ce n'est pas comme si les Capitals ont bien terminé la saison eux aussi. Les festivités entourant l'exploit historique de leur capitaine et le fait qu'ils étaient assurés du premier rang depuis un bon moment ont contribué à une levée de pied collective dans le vestiaire et sur la glace. Mais ils forment malgré tout la meilleure des deux équipes.

 

Les Capitals seront-ils en mesure de remettre l'interrupteur à « on »? C'est une des grandes questions les concernant.

 

L'entraîneur-chef de l'année dans la LNH – oui j'accorde déjà le trophée Jack Adams à Spencer Carbery – a promis samedi, après l'entraînement de son équipe, que ses joueurs seraient en mesure de mettre la « switch à on ».

 

Plus facile à dire qu'à faire.

 

Autres sources d'inquiétude : si le gardien Logan Thompson et le géant Aliaksei Protas ne sont pas en mesure d'amorcer la série, les Capitals seront désavantagés.

 

C'est clair.

 

Car dans un duel Samuel Montembeault – Charlie Lindgren, il faut donner l'avantage au gardien actuel du Triciolore devant l'auxiliaire de carrière qui a disputé 24 matchs (10-12-2) avec le Canadien entre 2015 et 2020.

 

Logan Thompson s'est entraîné avec ses coéquipiers samedi. Protas, non!

 

À moins d'une grande surprise, Protas ne sera pas en uniforme lundi soir. Ça ouvrira la porte à Anthony Beauvillier qui l'a remplacé en fin de saison au sein du premier trio à la droite d'Alexander Ovechkin et Dylan Strome.

 

Comme quoi, Pierre-Luc Dubois pourrait finalement ne pas être le seul Québécois à remplir un rôle de premier plan aux dépens du Canadien.

 

La vague sur laquelle le Canadien et ses partisans surfent en ce moment pourrait aider la cause du Tricolore.

 

Prétendre le contraire serait ridicule.

 

En prime, le Canadien n'a pas la moindre pression sur les épaules. Oui, les joueurs de Martin St-Louis et le coach lui-même n'entendent pas se contenter de faire simplement acte de présence. Mais le simple fait qu'ils se préparent à affronter les Capitals au lieu de vider rapidement leurs casiers comme ils l'ont fait lors des trois dernières saisons représente une grande victoire. Une preuve irréfutable qu'ils ont tous effectué un grand pas en avant cette année. Qu'ils deviendront des candidats logiques à une présence en séries dès l'automne prochain et pour plusieurs autres à venir.

 

Quand un club joue sans pression, il peut faire mentir les prédictions. Renverser la logique. On l'a vu en 2010 alors que le Canadien a éliminé les Capitals d'abord et les Penguins de Pittsburgh ensuite en première et deuxième rondes.

 

Deux adversaires bien plus forts que le Canadien à qui personne – même les plus ardents partisans n'y croyaient pas – ne donnait de chance de gagner.

 

Et pourtant.

 

Je crois, à tort ou à raison, que les Capitals gagneront de manière expéditive.

 

Mais si le Canadien devait la prolonger cette série, la pression deviendrait rapidement un boulet aux patins d'Ovechkin et de ses coéquipiers. Au point de les empêcher de suivre le rythme du Canadien qui pourrait alors passer à la deuxième ronde au grand plaisir de ses partisans.

 

D'ici là, je m'en remets à la logique.

 

Prédiction : Washington en 5