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RÉSULTATS

La patience a ses limites

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MONTRÉAL - Martin St-Louis célébrait dimanche le troisième anniversaire de son embauche à titre d'entraîneur-chef du Canadien de Montréal.

Depuis cette embauche, St-Louis et ses patrons de l'état-major insistent sur l'importance d'afficher la patience nécessaire pour permettre aux jeunes et fragiles joueurs d'aujourd'hui de devenir les piliers d'un club solide et gagnant demain, après-demain ou un jour pas trop lointain! Ils insistent sur l'importance de jouer de la bonne manière d'abord et avant tout.

Dimanche, contre le Lightning de Tampa Bay, Martin St-Louis a décidé de mettre la patience de côté. 

À l'aube d'une pause de 12 jours afin de permettre la tenue de la confrontation des quatre Nations, l'entraîneur-chef tenait visiblement à freiner la glissade amorcée le 23 janvier dernier. Une glissade au cours de laquelle son équipe avait perdu sept de ses huit derniers matchs. Une glissade qui s'est toutefois prolongée à huit revers (1-7-1) lors des neuf dernières rencontres en marge du revers de 5-3 encaissé aux mains des « Bolts ».

St-Louis a rappelé Jakub Dobes au banc après qu'il eut accordé un troisième but en huit tirs seulement dès la 65e seconde de jeu en période médiane. Un but marqué en avantage numérique, c'est vrai. Un but enfilé à la suite d'un bel échange, c'est vrai aussi. Mais sur ce but, Dobes a perdu l'équilibre pour grandement faciliter le travail de Brayden Point qui n'en demandait pas tant.

St-Louis a aussi chassé Juraj Slafkovsky du premier trio.

Coupable de plusieurs revirements coûteux au fil des derniers matchs, loin de jouer à la hauteur de son potentiel et des espoirs fondés en lieu après la deuxième moitié de saison exceptionnelle qu'il a connue l'an dernier, Slafkovsky a ouvert la porte au premier but du match. Il a perdu la rondelle en tentant d'orchestrer une sortie de zone. Cette rondelle a ensuite été refilée à Nick Paul par Brendon Hagel et Paul a sorti Jakub Dobes de ses patins avec une feinte magistrale.

Changements salutaires

C'est Jake Evans qui a remplacé Slakovsky au sein du premier trio. Une mutation qui a bien servi le Canadien.

La vitesse et la fougue d'Evans ont donné des ailes à Nick Suzuki et Cole Caufield qui ont ensuite pris le filet du Lightning d'assaut. Des arrêts d'Andreï Vasilevskiy et des bons favorables au gardien russe ont privé le nouveau premier trio d'au moins un but.

La rétrogradation de Slafkovsky a semblé secouer le jeune joueur. Positivement! Au lieu de se prendre pour Mario Lemieux et de tenter de contrôler la rondelle aux quatre coins de la patinoire, un rôle qui ne lui va pas du tout, il a recommencé à se servir de son physique. À s'impliquer le long des bandes et devant le filet.

Cette implication a grandement aidé la cause de Brendan Gallagher sur son deuxième but du match. Un but qui a ravivé les espoirs des partisans alors que le Canadien s'est rapproché à un but (4-3) du Lightning à mi-chemin à faire en troisième période. Slafkovsky s'est imposé devant le grand et gros Victor Hedman qui, sans l'intervention du jeune Slovaque, aurait pu priver Gallagher du tir qui lui a permis de marquer son 14e but de la saison.

Du travail bien fait.

Slafkovsky est d'ailleurs revenu dans les bonnes grâces de son entraîneur-chef plus tard dans le match. Il a repris sa place au sein de la première attaque massive. Et on l'a vu sur la patinoire en fin de rencontre alors que Samuel Montembeault avait été rappelé au banc à la faveur d'un sixième attaquant.

À noter que Kirby Dach a également obtenu des présences au sein du premier trio en troisième période. Pas sûr qu'il méritait ce genre de récompense, mais il a été plus visible – pour les bonnes raisons – en quelques présences avec Suzuki et Caufield que lors des derniers matchs au sein des trios avec lesquels il évoluait.

L'impatience des partisans

Tout ça est bien beau.

Mais en dépit l'impatience qui a poussé Martin St-Louis a apporté un changement de gardien lui aussi salutaire – Samuel Montembeault a effectué quelques bons arrêts sur les 11 réalisés face aux 12 tirs qu'il a reçus – et à modifier ses trios, le Canadien a perdu.

Il a perdu parce que ses attaquants n'ont pas été en mesure de profiter des occasions qu'ils ont créées contrairement à leurs adversaires du Lightning qui ont su maximiser celles obtenues.

On peut le dire sans risque de se tromper : le Canadien a mieux joué que le Lightning dimanche. Les dominations de 35-21 au chapitre des tirs cadrés et de 83-44 au chapitre des tirs décochés reflètent la réalité du match.

Ce qui permettra d'éviter une trop grande fluctuation à la hausse du niveau d'impatience des partisans en manque de victoires.

Quoique cette impatience commence à gronder dans les gradins du Centre Bell...

Mais les trois petits buts enfilés qui n'ont pas fait le poids face aux cinq du Lightning reflètent avec autant d'exactitude le fait que le Canadien n'a pas le talent offensif pour faire contrepoids aux erreurs défensives qui ouvrent la porte à des buts de l'adversaire.

Tenez : Josh Anderson a obtenu six tirs au but sur les 10 qu'il a décochés. Non seulement a-t-il bousillé ces chances, il n'a pas même pu toucher la cible sur le tir de pénalité obtenu en fin de première période.

Cela dit, Cole Caufield a lui aussi été blanchi malgré les 11 tirs qu'il a décochés dont cinq ont été stoppés par Vasilevskiy qui a disputé un grand match.

Rien à voir avec sa tenue lors de sa dernière visite au Centre Bell le 21 janvier dernier. Il avait accordé un très vilain but à Juraj Slafkovsky permettant au Canadien d'infliger un revers de 3-2 au Lightning qui avait pourtant beaucoup mieux joué que le Tricolore.

« C'est la réalité du sport. Parfois tu gagnes des matchs que tu aurais dû perdre et perds des matchs que tu aurais dû gagner. Le Canadien a trimé fort cet après-midi. Nos buts rapides en début de première et deuxième périodes ont donné le ton. " Vasi " s'est occupé du reste. Avec le calendrier éreintant avec lequel tous les clubs doivent composer, tu n'as pas le droit de bouder une victoire et je ne le ferai certainement pas. Nous devions battre les Sénateurs et l'avons fait deux fois de suite pour consolider notre place en séries. Nous l'avons fait. Et avec l'aide de notre gardien, nous avons gagné hier (samedi à Detroit) et aujourd'hui contre le Canadien. Ce qui nous permet d'amorcer la pause sur le bon pied », a commenté l'entraîneur-chef Jon Cooper, dont l'équipe vient de signer quatre gains consécutifs et cinq lors des six derniers matchs (5-0-1).

La pause servira le Lightning alors qu'Andreï Vasilevskiy pourra profiter d'un long repos. Nikita Kucherov, qui a déclaré forfait avant le match contre le Canadien en raison d'une blessure mineure, pourra lui aussi reprendre des forces en vue d'un dernier droit difficiles et de séries au cours desquelles le Lightning voudra encore s'imposer.

Beck et Mailloux à Laval

Cette pause servira aussi la cause du Tricolore alors que Samuel Montembeault est le seul joueur à avoir été invité à prendre part à la confrontation des Quatre Nations.

Les autres pourront donc mettre le cap là où ils voudront d'ici au retour à l'entraînement fixé le 18 février afin de s'offrir des vacances et de se remettre des petits, moyens et gros bobos qui les tenaillent.

Pas tous les autres, non! Owen Beck et Logan Mailloux ont été cédés au Rocket de Laval après le match. L'état-Major a aussi le privilège de faire la même chose avec Jakub Dobes et les autres jeunes qui n'ont pas à être soumis au ballottage avant une rétrogradation.

On verra!

L'état-major peut aussi continuer à négocier avec ses joueurs autonomes afin de les mettre sous contrat, ou de négocier les paramètres de transactions qui pourraient aussi être conclues au cours de la pause.

Car contrairement à la pause de Noël – huit journées au cours desquelles les joueurs ne peuvent être échangés, soumis au ballottage ou cédés aux mineures – les activités administratives de la LNH suivront leur cours normal au cours de la pause des 12 prochains jours.