Il n’est pas toujours évident de procéder à une véritable et honnête prise de conscience dans le feu de l’action. Cela demande de rester calme, d’être à l’écoute de tout ce qui se déroule et surtout d’éviter de se laisser gérer par ses propres émotions, mais de plutôt apprendre à gérer celles-ci. Claude Julien semble l’avoir compris.

Après avoir vu son équipe conclure un séjour de trois matchs sur la route avec une défaite de 4-1 face aux Stars de Dallas, eux qui étaient déjà confrontés à l’urgence de coller quelques victoires question de rattraper un début de saison très brouillon, Julien a fait preuve de lucidité dans ses commentaires d’après-match.

Que l’on soit en accord ou non, l’objectif de Julien n’était pas de critiquer ou de froisser certains de ses joueurs sur la place publique suite à la contre-performance généralisée des siens. Après tout, le voyage de trois matchs a quand même a su apporter davantage de positif que de négatif.

Avec une fiche de 4-2-2 sur les patinoires adverses depuis le début du calendrier régulier, la Sainte-Flanelle a de quoi se satisfaire jusqu’à un certain niveau avec de tels résultats, et ce, contrairement à la précédente saison.

La LNH représente un long marathon de 82 parties, parsemé de longs voyages. Pour le CH, le mois de novembre ne sera pas de tout repos, mais un peu plus avantageux quand même, avec un calendrier de neuf matchs à domicile (endroit où le CH devra être beaucoup plus dominant) et seulement quatre rencontres sur les patinoires adverses. Ce mois d’activité pourrait influencer de façon significative la suite des choses pour Montréal.

Pour revenir au match contre Dallas, l’entraîneur a été très sélectif dans ses choix de mots après la rencontre, reconnaissant que cela aurait été fort possiblement inutile d’en rajouter davantage. On rappelle que Julien et son personnel avaient fait le choix de donner une journée complète de récupération à leurs joueurs la veille de cet affrontement.

Une décision, une lecture, une vibration que seuls les gens de l’intérieur peuvent bien sentir dans le moment présent, et ce, à tort ou à raison dans ce milieu des plus compétitifs. C’est ce que l’on peut considérer être à l’écoute de son vestiaire et développer une relation harmonieuse avec ses joueurs, autant sur le plan professionnel que sur le plan humain.

Une décision qui démontre une certaine sagesse lors des moments critiques, en espérant que cela rapporte éventuellement sur le moyen et le long terme, car la prise de conscience l’oblige.

D.J. Smith supporté par le 2e étage !

Bobby Ryan

D.J. Smith a définitivement la confiance de son deuxième étage. Évidemment, il serait difficile de prédire le contraire dans les décisions de retirer de l’alignement Bobby Ryan (7,25 millions $ par saison) et Mikkel Boedker (4 millions $ par saison) chez les Sénateurs d’Ottawa.

Pour plusieurs observateurs de la scène, les mots « enfin » et « imputabilité » reviennent en avant-scène lorsqu’il est question de ces décisions. Non pas qu’on se réjouisse du retrait des vétérans de la formation, mais plutôt qu’on veuille donner réellement une plus grande place à l’élément jeunesse dans cette phase de reconstruction.

J’ai l’impression que l’on a peut-être pris un certain recul afin de se recentrer sur l’objectif principal soit celui de reconstruire sur les bases du moyen et du long terme et non sur une certaine obligation de résultat. Les victoires dans le moment présent se mesurent davantage au niveau du plan de développement à long terme dans un processus d’essais-erreurs que dans la colonne des victoires du classement général.

Le fait de positionner des plus jeunes dans des chaises qui leur conviennent davantage en lien avec leur profil de joueur et de les placer dans des situations de performances sportives plus adéquates, sans nécessairement leur donner tout cuit dans le bec, représente le plus grand défi de Smith.

À la suite de son récent rappel, le joueur de centre Logan Brown semble avoir compris, dans son espace de 25 centimètres, après un court passage avec les Senators de Belleville (Ligue américaine) que d’arriver à la LNH c’est une chose, mais d’y rester c’est une tout autre chose.

Ce choix de première ronde (11e au total lors de la séance de sélection de 2016), du haut de ses 6 pieds 6 pouces, par une remise en question et un regard critique sur soi-même a su démontrer de belles choses. On a pu voir son réel potentiel et ses qualités de passeur, lui qui a su s’attarder aux petits détails dans les deux sens de la patinoire.

Par crainte de le voir passer du camp « projet » au camp « suspect » et face à un certain échec en lever de rideau, la confiance en soi semble de plus en plus présente pour ce jeune homme qui possède définitivement les outils nécessaires pour réussir dans la cour des grands.

Un jeune talentueux qui semble démontrer qu’il a besoin de se faire désirer (amour) pour être en mesure d’assumer les livrables qu’on attend de lui et non le contraire; un exemple parmi tant d’autres joueurs de cette nouvelle génération.

Ailleurs dans la Ligue nationale

Quel début de saison chez Islanders de New York de Barry Trotz! La preuve que les succès de la précédente saison ne sont pas un simple concours de circonstances ou tout simplement un feu de paille.

Dirigés de main de maître par un des meilleurs hommes de hockey de la profession, les Islanders, lentement mais surement, sont en voie de retrouver leurs lettres de noblesse dans un marché loin d’être acquis.

Aussi, il est intéressant de constater que certaines formations de l’Ouest canadien inspirent confiance en ce jeune début de saison.

On pense notamment aux Canucks de Vancouver, qui semble progresser à la vitesse « grand V », eux qui présentent une fiche de 9-3-2 depuis le début de la campagne.

Le directeur général Jim Benning a procédé à quelques acquisitions lors de la dernière période estivale qui rapportent présentement. Les nouveaux arrivants (J.T. Miller, Tyler Myers, Jordie Benn, etc.) sont venus solidifier un groupe qui compte d’excellents jeunes, incluant les Bo Horvat, Brock Boeser, Elias Pettersson, Quinn Hugues, Thatcher Demko, etc.

Comme quoi le soleil semble de plus en plus se pointer à l’horizon dans l’ère post-frères Sedin (Henrik et Daniel).

Par ailleurs, une autre formation qui n’a rien à envier à ses petits voisins ce sont les Oilers d’Edmonton qui avec leur début de saison canon suscitent curiosité et intérêt à travers la ligue.

La présence de ce monstre à deux têtes (Connor McDavid et Leon Draisatl) fait des ravages aux défensives adverses, sans sous-estimer le surprenant apport offensif du vétéran James Neal, qui semble vivre une résurrection qui était pourtant peu prévisible.

Enfin, on semble être en voie d’atteindre les attentes organisationnelles de la nouvelle culture que tente d’établir le duo Ken Holland (DG) et Dave Tippett (entraîneur-chef).

Voilà des moments de réjouissance tant attendus de la part des partisans, qui ont su faire preuve de grande patience au cours des dernières saisons. Le meilleur reste toutefois à venir.

Même si les Canucks et les Oilers sont encore loin de la coupe aux lèvres, il est tout de même intéressant de constater que certains marchés canadiens démontrent des indicateurs très positifs après seulement un mois d’activité, et ce, à leur grand mérite. C’est une bonne nouvelle pour le produit et pour la business de la Ligue nationale de hockey.