MONTRÉAL - Pendant que le Tout-Tampa se prépare à célébrer la deuxième coupe Stanley de l’histoire du Lightning, Marc Bergevin prépare le repêchage et jongle avec des transactions potentielles et des embauches possibles de joueurs autonomes afin de permettre au Tout-Montréal de célébrer un jour la 25e conquête du Canadien.
 

« Je garde toutes les portes ouvertes pour améliorer l’équipe le plus rapidement possible », a indiqué le directeur général du Tricolore lors d’un entretien téléphonique avec RDS mardi matin.
 

Après les acquisitions du gardien Jake Allen et du défenseur Joel Edmundson, des acquisitions qui aideront sans l’ombre d’un doute son équipe, après la mise sous contrat à long terme du vétéran Jeff Petry qui assurera de la stabilité à la ligne bleue, Bergevin aimerait frapper un autre grand coup. En fait, un plus grand coup encore.
 

En matière de grand coup, le nom de Patrik Laine a été plusieurs fois associé à des rumeurs de transaction au cours des dernières semaines.
 

Parce que les Jets tentent de renflouer leur ligne bleue et que le Canadien est bien nanti en fait de défenseurs, surtout sur le flanc droit, il est facile de se demander si Laine ne serait pas le gros attaquant dont le Tricolore a tant besoin.
 

« C’est bien évident que j’aimerais ajouter un gros attaquant capable de nous donner une trentaine de buts par année. Tous les autres DG de la Ligue aimeraient ça », a répondu Bergevin lorsque RDS lui a demandé s’il convenait avoir comme principal objectif de donner plus de punch offensif à son attaque. Principalement sur le flanc droit.
 

Est-ce que Patrik Laine pourrait régler ce problème?
 

Âgé de 22 ans, après quatre saisons dans la LNH, le Finlandais a déjà 138 buts et 247 points à son actif. Après une première saison de 36 buts et des campagnes de 44 et 30 buts, Laine s’est « contenté » d’une saison de 28 buts en 68 matchs l’an dernier.
 

À la dernière année d’un contrat qui accapare 6,75 millions $ sous le plafond – son salaire sera de 7,5 millions $ -- Laine qui peut jouer et marquer sur le flanc gauche comme sur le flanc droit fait saliver bien des amateurs.
 

Et c’est normal.
 

Prudence avant d’échanger KK ou Suzuki
 

Mais pourquoi diable, les Jets qui regorgent d’attaquants de premier plan semblent prêt à sacrifier Laine pour améliorer leur défense.
 

La ou les réponses à cette question sont essentielles à trouver avant de jongler sérieusement avec l’idée de conclure une transaction aussi importante. Car pour obtenir Patrik Laine ou un joueur de son envergure, il faudrait obligatoirement échanger un Nick Suzuki ou un Jesperi Kotkaniemi.
 

Le Canadien, comme n’importe quel autre club de la LNH, ne pourrait se permettre perdre un de ses deux jeunes joueurs de centre qui ferait les joies des Jets et de leurs partisans pour les 10 prochaines années et se retrouver les mains vides si Laine décidait de quitter Montréal à la première occasion. Ou pire, s’il n’était plus en mesure de marquer au rythme de ses trois premières saisons.
 

Marc Bergevin s’est gardé de parler spécifiquement de Laine. « Tu sais très bien que je n’ai pas le droit de faire des commentaires sur les joueurs des autres organisations », a plaidé le DG du Canadien afin de se ternir le plus loin possible de toute apparence de maraudage. Un « crime » grave dans la LNH.

Mais sans préciser de nom, Bergevin a candidement reconnu qu’il « étudierait sérieusement » une transaction qui lui permettrait de mettre la main sur un joueur d’impact.
 

« Tout est une question de prix. Je l’ai dit plusieurs fois sur plusieurs tribunes et je te le répète : je suis prêt à bouger pour aider mon équipe. Je l’ai fait quand j’ai acquis Shea (Weber). Je l’ai fait avec les autres gars qu’on est allé chercher depuis quelques années. Je suis prêt à sacrifier des joueurs, même des jeunes, pour aider l’équipe une fois encore. Je suis prêt à sacrifier des choix aussi. Mais je dois avoir la conviction que cette transaction aidera le club avant d’aller de l’avant. Sans oublier que je dois aussi avoir un club qui est lui aussi prêt à bouger avec moi. Mais si c’est possible, oui je le ferai », a assuré le DG du Canadien.
 

Le spectre de Sergachev
 

La victoire du Lightning de Tampa Bay en finale de la coupe Stanley et les performances du jeune défenseur Mikhail Sergachev sont justement susceptibles de refroidir les ardeurs des partisans et observateurs qui incitent Bergevin à un aller d’un coup d’éclat. Plusieurs amateurs et observateurs ont d’ailleurs remis en question la décision de Bergevin de sacrifier, il y a un peu plus de trois ans, un si bel espoir pour acquérir Jonathan Drouin.
 

Une critique avec laquelle le directeur général du Canadien compose sans problème.
 

« Quand nous avons acquis Jos Drouin, nos partisans étaient très majoritairement emballés par cette transaction. On savait qu’on donnait un bel espoir. On savait qu’on donnait un jeune qui avait le potentiel de devenir un très bon défenseur dans la Ligue. C’est d’ailleurs pour ça qu’on l’avait repêché. Mais on tenait à avoir Jonathan avec nous. Jonathan met peut-être un peu plus de temps qu’on anticipait pour atteindre son plein potentiel avec nous. Mais il est encore jeune. Il a les solutions entre ses mains, mais nous sommes encore très confiants qu’il va y arriver. Écoutes : on n’aurait pas obtenu Jos Drouin en retour d’un défenseur réserviste. Il fallait donner un solide espoir pour obtenir un gars qui connaissait déjà du succès dans la Ligue », a plaidé Bergevin.
 

Suivre les traces du Lightning
 

Parlant du Lightning, le directeur général du Canadien s’est assuré de féliciter son homologue Julien BriseBois pour la conquête de la coupe Stanley.

S’il n’a pas l’intention de faire un copier/coller des décisions prises et des gestes posés par son homologue, Marc Bergevin reconnaît que l’expérience des deux dernières années du Lightning peut servir de source d’inspiration pour son équipe.
 

« Le Lightning était bourré de talent l’an dernier et il a quand même perdu en quatre matchs dès la première ronde contre Columbus. Cette année, ils se sont rendus jusqu’au bout. Il n’y a pas de recette magique dans le hockey. Et je suis convaincu que l’expérience qu’ils ont vécue l’an dernier a beaucoup servi cette année. Nos 10 matchs à Toronto ont fait beaucoup de bien à notre club. Ils nous ont permis de faire un trait entre les performances insuffisantes de la dernière saison et celles que nous sommes en mesure d’offrir. Ça va nous aider l’an prochain », a commenté Bergevin qui trouve du réconfort dans la patience affichée par son homologue de Tampa Bay.
 

« Julien a fait du très bon travail. Il a amélioré son équipe en lui donnant des gars de soutien d’expérience. Il a aussi été patient avec son coach au lieu de l’envoyer en dessous du bus quand l’équipe s’est fait éliminer. C’est surtout ça que je retiens. Tu mets la meilleure équipe possible sur la glace, tu fais confiance à ton leadership, à ton talent. Tu apportes des améliorations quand c’est nécessaire et affiches la patience qu’il est essentiel d’afficher pour donner le temps nécessaire à ton groupe de bien se développer. De lui donner le temps de gagner. C’est la philosophie que je suis depuis mon arrivée à Montréal et c’est celle que je vais maintenir », a poursuivi Bergevin.
 

S’il entend prendre tous les moyens à sa disposition pour mousser les chances de succès de son équipe lors de la prochaine saison, Marc Bergevin assure être dans le néant le plus complet quant aux modalités qui encadreront la prochaine saison. À commencer par la date du coup d’envoi de la campagne 2020-2021.
 

« Je n’en sais pas plus que vous », a assuré le directeur général du Tricolore.
 

« La Ligue avait comme objectif d’amorcer la saison en décembre. J’ai bien peur que ça n’arrivera pas. Est-ce que ce sera en janvier? Est-ce qu’on jouera une saison complète? Je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux t’assurer, c’est que nous serons prêts. »