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RÉSULTATS

Le CH a fait mal paraître les Jets

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MONTRÉAL - Comme un peu tout le monde, un score final de 4-1 reflétait pas mal mes attentes en vue du duel de mardi soir au Centre Bell.

 

Entre deux bouchées de riz frit aux légumes et de morceaux de poulet général tao beaucoup trop salés, j'avais même poussé l'audace à prédire une marque finale plus généreuse pour les gagnants : un genre de 6-1.

 

Jamais, au grand jamais, je n'aurais songé à croire que c'est le Canadien qui sortirait gagnant de ce duel qui s'annonçait ô combien inégal.

 

Un duel qui a bel et bien été inégal. Sauf que c'est le Canadien qui a fait mal paraître les Jets et non le contraire.

 

Alors, les grandes questions :

 

Comment diable le Canadien, un club qui a plus de chances de gagner la loterie Connor Bedard que d'atteindre les séries a pu battre des Jets de Winnipeg qui ne se battent pas seulement pour une place en séries, mais aussi pour le tout premier rang de l'Association Ouest?

 

Comment diable le Canadien qui avait perdu 12 de ses 16 derniers matchs (4-11-1) a pu renverser les Jets qui avaient gagné huit de leurs neuf dernières rencontres?

 

Le Canadien décimé qu'il est par les blessures.

 

Le Canadien avec Jesse Ylönen et ses trois matchs disputés dans la LNH cette année au sein du premier trio, avec Mike Hoffman que Martin St-Louis a laissé de côté quatre fois lors des six derniers matchs au sein du deuxième trio, avec Michael Pezzetta et Evgenii Dadonov qui totalisaient quatre buts à deux au sein du troisième trio, sans oublier Rafaël Harvey-Pinard et Rem Pitlick, fraîchement rappelés de Laval qui improvisaient des quatrièmes trios avec qui bon Martin St-Louis décidait d'envoyer avec eux sur la patinoire.

 

Le Canadien avec Samuel Montembeault qui tente de prouver qu'il peut remplir un rôle de numéro un contre Connor Hellebuyck dont le nom est associé encore cette année au trophée Vézina.

 

Des Jets désorganisés, des Jets qui font dur!

 

L'explication la plus simple serait d'avancer que les Jets ont carrément pris le Canadien à la légère. Qu'ils avaient déjà la tête à Toronto et pensaient au gros match qui les attend face aux Leafs jeudi au lieu de d'abord s'assurer de gagner celui contre le Tricolore.

 

L'entraîneur-chef des Jets a toutefois balayé cette prétention du revers de la main.

 

« Nous nous faisons une fierté de batailler pour la première place de notre association. De faire partie des meilleures équipes de la Ligue. Nous avons donc la responsabilité de prendre les moyens pour jouer à la hauteur de nos prétentions. De faire ce qui doit être fait pour gagner, peu importe nos adversaires. Ce soir nous ne l'avons pas fait. Nous étions désorganisés. Déconnectés des rôles à remplir. Nous faisions dur sur la glace. Nous ne méritions pas le moindrement de gagner. Et ça n'a rien à voir avec le fait qu'on ait pris Montréal à la légère. Je dirige des gars fiers. Et dans le vestiaire en ce moment, les gars ont des visages longs. Ils sont insatisfaits. Et c'est tant mieux, car ça nous aidera à rebondir dès le prochain match », que Rick Bowness a défilé après la gifle de 4-1 encaissée par ses joueurs.

 

L'entraîneur-chef des Jets a toutefois tenu à donner au Canadien et à Martin St-Louis le mérite qui leur revenait de plein droit. Et jamais n'a-t-il poussé l'arrogance au point de prétendre que son club avait donné la victoire au Tricolore.

 

« On savait qu'ils pouvaient profiter de l'espace qu'on leur offrirait. Ça demeure un club rapide. Je trouve simplement qu'on leur a beaucoup trop facilité la tâche », que Bowness a conclu, visiblement déçu du rendement de son équipe et de la manière dont le voyage de cinq matchs débutait.

 

C'est vrai que les Jets ont mal joué.

 

Mais il est tout aussi vrai que le Canadien a bien joué. Que la hargne, la conviction et la manière de respecter les directives de Martin St-Louis ont fait largement contrepoids au manque à gagner du Tricolore au chapitre du talent brut et de l'expérience.

 

C'est d'ailleurs ce respect des directives imposées après l'affreux voyage des Fêtes, un voyage au cours duquel le Tricolore a perdu le nord et son identité, que Martin St-Louis a le plus apprécié dans le cadre de cette victoire, une deuxième consécutive pour la première fois depuis les 23 et 25 novembre derniers à Columbus et Chicago.

 

« On vient de disputer huit bonnes périodes de hockey de suite. On demande à nos gars de mieux jouer dans notre zone. De bien réagir quand ils reviennent en zone défensive, de prendre les moyens pour récupérer la rondelle et d'effectuer de bonnes relances. Je suis très satisfait de l'engagement des gars. On travaille sur ça depuis une dizaine de jours et tu vois que ça nous aide », a expliqué St-Louis.

 

Contributions inhabituelles

 

Contrairement à ce qu'on a vu très souvent cette saison, et même trop il faut l'avouer, ce sont les joueurs de soutien, des gars dont on n'attendait plus grand-chose, qui ont le plus contribué face aux Jets. Du moins statistiquement.

 

Evgenii Dadonov, qui avait gaspillé plusieurs occasions au fil des derniers matchs, a finalement trouvé le fond du filet. Ses deux buts lui ont permis de doubler sa production des 35 premières rencontres.

 

Au-delà ses deux buts, le Russe a joué avec vitesse et conviction mardi. Comme s'il avait décidé de profiter du fait que les blessures en cascade moussant son utilisation pour convaincre son coach qu'il mériterait de jouer plus souvent et dans des rôles plus intéressants même avec une formation en pleine santé.

 

« Evgenii est un professionnel. Quand je l'ai sorti de la formation – cinq fois en huit matchs entre le 17 décembre et le 3 janvier – il n'a pas rechigné. Il a profité des prolongations d'entraînement sur la patinoire pour améliorer certains aspects de son jeu. J'étais convaincu qu'il rebondirait », a assuré St-Louis après la victoire.

 

Outre Dadonov, Mike Hoffman a ajouté un huitième but à sa fiche.

 

Justin Barron, qui affiche de plus en plein d'aisance et de confiance sur la patinoire a récolté deux passes. Ses deux premiers points en huit matchs disputés depuis son rappel de Laval.

 

Christian Dvorak a récolté deux passes lui aussi tout en maintenant son efficacité (11 en 18 = 58 %) aux cercles des mises en jeu.

 

De retour au jeu après avec disputé une seule des 18 dernières rencontres du Canadien, le vétéran défenseur Mike Matheson a disputé un fort match. Ennuyé par une blessure à l'aine qui l'a contraint à rater les 17 premiers matchs de la saison, il sera crucial maintenant de voir si cette damnée blessure reviendra le hanter... ou non!

 

Rappelés en raison de la surmultiplication des blessures, Rafaël Harvey-Pinard et Rem Pitlick ont amené de la vitesse et de l'énergie au sein d'un quatrième trio qu'ils ont complété tantôt avec Christian Dvorak, tantôt avec Nick Suzuki, tantôt avec Josh Anderson. Avec pas mal tout le monde en fait...

 

Dach et Montembeault confirment leurs places

 

Si les joueurs du Canadien ont effectué beaucoup plus de bonnes présences que de mauvaise, Kirby Dach et Samuel Montembeault se sont particulièrement signalés selon moi.

 

Muté au centre en raison de la blessure sérieuse subie par Jake Evans, Kirby Dach est en train de convaincre bien du monde qu'il peut remplir ce rôle. Dans le cadre d'un deuxième match de suite, il a été solide dans toutes les facettes du jeu. Exception faite des mises en jeu (2 en 9).

 

Pour le reste, il a bien dirigé son trio. Il a bien alimenté ses ailiers. Il a aussi démontré beaucoup de confiance lorsqu'il a encaissé une solide mise en échec en entrée de territoire des Jets tout en refilant la rondelle à Mike Hoffman qui a marqué le deuxième but du Canadien en période médiane.

 

Un but qui a fait pencher le match du côté du Tricolore.

 

À son cinquième départ consécutif, Samuel Montembeault a une fois encore été très efficace. Moins occupé que lors des quatre premiers matchs de sa séquence de cinq – il a reçu 25 tirs après avoir été canardé de 159 rondelles en quatre matchs (39,7 tirs par rencontre) – le gardien québécois a eu sa part d'arrêts difficiles à réaliser.

 

Il a été beaucoup mieux protégé par ses défenseurs et des attaquants plus efficaces dans le volet défensif du jeu, mais il a aussi été beaucoup plus avare des retours généreux qu'il accordait trop régulièrement lors de ses derniers départs.

 

En ajoutant de bonnes performances auréolées de victoires, Montembeault consolide sa place au sein de l'organisation. Il mousse sa candidature à titre de numéro un ou à tout le moins confirme sa place comme solide second.

 

Ce qui n'est pas rien!

 

Entre les lignes

 

  • Evgeni Dadonov a marqué deux buts dans un même match pour la première fois depuis le 17 mars 2022 alors qu'il avait contribué à une victoire de 5-3 des Golden Knights aux dépens de son ancien club, les Panthers de la Floride...

 

  • Le Canadien a enfilé trois buts de suite aux dépens des Jets. C'était la première fois depuis le 6 décembre – victoire de 4-2 contre le Kraken, à Seattle – qu'il marquait trois buts sans riposte...

 

  • Le Canadien a dominé 28-25 les tirs au but mardi contre les Jets. C'était seulement la deuxième fois lors des 17 derniers matchs qu'il obtenait plus de tirs que ses rivaux. Il l'avait aussi fait le 7 janvier (27-22) dans un gain de 5-4 aux dépens des Blues...

 

  • Kyle Connor a enfilé son 22e but de la saison lorsqu'il a donné les devants 1-0 aux Jets en début de période médiane. C'était aussi son 200e but en carrière. Connor a atteint ce plateau en 429 matchs, seulement 18 de plus que Connor McDavid...

 

  • Wayne Gretzky a atteint le plateau des 200 buts en 242 matchs. Il détient toujours le record...

 

  • Chez les joueurs actifs, Alexander Ovechkin a été le plus rapide à atteindre le plateau des 200 buts (274 matchs). Outre Ovechkin, Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Connor McDavid, Auston Matthews et Kyle Connor sont les seuls autres joueurs actifs à avoir atteint le plateau des 200 buts en moins de 430 parties...