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RÉSULTATS

Le CH doit imposer son rythme

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MONTRÉAL - Après avoir volé des victoires et des points à Calgary et Seattle où il n'aurait jamais dû gagner, le Canadien a encaissé, samedi, un revers pleinement mérité.

 

Vrai qu'il s'est rapproché à un but de créer l'égalité en fin de rencontre, mais cette remontée ne peut faire contrepoids à tous les facteurs qui ont permis aux Kings de gagner.

 

Car dans les faits, le Canadien s'est fait « planter » bien davantage que le score final (4-2) obtenu à l'aide d'un but marqué dans un filet désert ne l'indique.

 

Et ça n'a rien à voir avec le retour au bercail après un long voyage. Revenus mercredi de Seattle, les joueurs du Canadien avaient eu tout le temps au monde pour reprendre leur souffle. Pour composer avec le décalage horaire. Pour panser leurs plaies. Pour renouer avec leur quotidien.

 

Le Canadien a perdu aux mains des Kings et de Phillip Danault qui effectuait sa deuxième escale au Centre Bell depuis qu'il a quitté Montréal pour mettre le cap sur le sud de la Californie, tout simplement parce qu'ils ont été meilleurs que lui dans tous les aspects importants du jeu. Et même beaucoup meilleurs.

 

Meilleurs dans l'exécution générale. Meilleurs dans le niveau d'implication. Meilleurs en couverture défensive. Meilleurs en relance offensive. Meilleurs dans le contrôle général du match.

 

C'est ce dernier point qui a fait le plus mal paraître le Canadien.

 

Les Kings en plein contrôle

 

Exception faite du soubresaut en fin de troisième période, un soubresaut que Mike Hoffman a déclenché en marquant le premier but des siens avant de le paralyser avec une très mauvaise passe qui a mené au but d'assurance marqué dans un filet désert, le Canadien a joué au rythme des Kings.

 

Il a laissé cette équipe grosse, lourde, plus rapide qu'elle n'en donne l'impression, mais surtout très méthodique dans sa manière de contrôler le jeu, prendre le plein contrôle de la patinoire du Centre Bell.

 

Ce n'est pas mêlant, on aurait juré que c'étaient les Kings et non le Canadien qui profitaient de l'avantage de la patinoire samedi soir au Centre Bell. En passant, le Tricolore a encaissé quatre revers à ses cinq derniers matchs devant ses partisans.

 

Anze Kopitar (11 en 16) et Phillip Danault (14 en 26) ont permis aux Kings d'amorcer plus de séquences que le Tricolore en possession de la rondelle.

 

Et une fois en contrôle de la rondelle, les Kings ne le perdaient pas. Du moins pas souvent. On les a vus passer plus de deux minutes en fond de territoire du Canadien en fin de première période. On les a vus souvent prolonger des séquences en zone ennemie. On les a vus battre les joueurs du Canadien de vitesse. Les battre en matière d'intensité.

 

C'est ce qui a ouvert la porte au premier but des Kings alors que Joel Edmundson, pas assez combatif à la gauche de Jake Allen n'a jamais compliqué la vie à Kevin Fiala qui a rejoint son capitaine dans l'enclave d'où il a marqué le premier but.

 

Inversement, quand le Canadien tentait d'orchestrer des poussées offensives, il se frappait le nez sur la muraille défensive des Kings. Cela a ouvert la porte à des revirements à la ligne bleue adverse et à des remises en fond de territoire qui ne donnaient rien de rien puisque Drew Doughty ou les autres arrières demeurés derrière pour assurer la garde s'emparaient facilement des rondelles avant que les attaquants n'aient le temps de s'en approcher.

 

C'est d'ailleurs à un des nombreux revirements survenus à la ligne bleue ennemie que le Canadien a perdu la rondelle et ouvert toute grande la porte à Phillip Danault qui a orchestré le jeu sur le but de Viktor Arvidsson.

 

Nick Suzuki et Josh Anderson sont entrés en collision après la perte de rondelle. Cela les a grandement ralentis dans leur replie en zone défensive. De fait, seul Cole Caufield, très en retard, était revenu aider ses « chums » lorsque Arvidsson a doublé l'avance des Kings.

 

Et comme ce but est survenu 19 secondes après la mise en jeu suivant le but de Kopitar, et que Suzuki, Caufield et Anderson venaient de sauter sur la patinoire, ils ne peuvent plaider la fatigue sur ce jeu.

 

Apprendre dans la défaite

 

« Je devrai apprendre à être meilleur moi aussi dans ces circonstances », que Martin St-Louis a candidement reconnu après la rencontre.

 

Et c'est vrai.

 

Quand il chaussait les patins, St-Louis bataillait avec ses coéquipiers pour défoncer les murailles défensives dressées par leurs adversaires.

 

Maintenant qu'il est derrière le banc, il doit tenter de trouver des stratégies pour aider ses joueurs à y arriver. Il doit jongler avec ses effectifs pour tenter de les secouer lorsqu'ils sont ankylosés comme le Canadien l'était en début de match. Où qu'il devient prisonnier d'un adversaire qui le garde pieds et poings liés comme c'était le cas durant de grands pans du match de samedi.

 

Surtout que St-Louis profitait des derniers changements pour aider la cause de son équipe. On doit tenter de l'aider...

 

Mais pas de quoi s'énerver. Du moins pas trop. Car le match de samedi, c'est en plein le genre de match qu'on anticipait voir se multiplier à l'aube de la saison.

 

Et jusqu'ici, il y en a eu moins que prévu.

 

Il faut donc bien les analyser au lieu de simplement les encaisser et de les oublier aussitôt. Il faut les analyser pour les comprendre et pour apporter les correctifs qui permettront de faire grandir les jeunes qui les vivent.

 

Surtout qu'en plus d'être désavantagé face aux Kings en matière de talent et d'expérience, le Canadien est, il est vrai, amputé de joueurs importants qui le rendent plus vulnérable qu'il ne l'est déjà.

 

On dira ce qu'on voudra de Brendan Gallagher, qu'il a vieilli, qu'il a ralenti, qu'il n'est plus le marqueur de 30 buts qu'il a déjà été, qu'il peinera à se rendre à 20 buts d'ici la fin de sa carrière, mais il n'en demeure pas moins qu'il apporte beaucoup de fougue quand il est là. Il en déploie et ça se transmet à ses coéquipiers.

 

L'absence de Sean Monahan met encore plus en évidence ce qu'il apporte au Canadien quand il est dans la formation.

 

David Savard est loin d'être un prétendant au trophée Norris, mais il est quand même la pierre d'assise de la défensive du Canadien depuis le début de la saison. Kaiden Guhle est déjà meilleur en matière de talent, mais la force tranquille de Savard a grandement aidé la cause des jeunes défenseurs et de la brigade défensive depuis le début de la saison. Son absence en fait la preuve par 100... peut-être par 1000!

 

Et je vais prendre Mike Matheson tous les soirs de la semaine et du week-end au sein de ma formation avant Chris Wideman.

 

Anderson : une autre chance gaspillée

 

Ça m'amène à parler de Josh Anderson.

 

L'absence de Sean Monahan laissant un trou béant à combler, Martin St-Louis a décidé de ramener Kirby Dach au centre.

 

Cela a rouvert une nouvelle fois la porte à Josh Anderson au sein du trio de Nick Suzuki et Cole Caufield. Un trio qui semblait parfait pour Anderson à qui plusieurs – ajoutez mon nom à la liste – avaient donné ce mandat dès l'ouverture du camp d'entraînement.

 

Après des expériences loin d'être concluantes, et même deux brins décevantes, Anderson a été muté au sein des autres trios. Il s'était remis à bien jouer au fil des derniers matchs, ce qui laissait croire qu'il profiterait – enfin! – d'une autre chance pour donner raison à ceux et celles qui le voyaient à sa place à la droite du premier trio.

 

Eh bien non!

 

L'expérience de samedi n'a pas été plus concluante que les premières. Même qu'en troisième période, Kirby Dach est retourné à « sa » place à droite de Suzuki parce que Martin St-Louis a décidé d'y aller surtout avec trois trios.

 

Pourquoi ça ne « clique » pas pour Anderson au sein du premier trio?

 

Je lance cette hypothèse. Gros, fort et rapide, doté d'un bon tir, Anderson joue comme un robot. Il n'a pas la capacité créative de Suzuki et Caufield. En fait, c'est pire : il ne semble pas la comprendre. Il ne peut donc pas développer complicité dont il pourrait profiter pour marquer tout plein de buts et récolter tout plein de points.

 

Tenez : Alex Burrows, comme Pascal Dupuis avant lui avec les Penguins de Pittsburgh, n'avait rien d'une grande vedette. Mais Burrows, comme Dupuis, ont compris ce qu'ils devaient faire pour contribuer aux succès des grands joueurs qu'ils épaulaient sur la glace. Alex Burrows et Pascal Dupuis sont devenus indispensables aux yeux des jumeaux Sedin et de Sidney Crosby en développant une complicité avec eux.

 

Peut-être que ça viendra un jour, mais pour l'instant, Josh Anderson ne semble pas en mesure d'y arriver avec Suzuki et Caufield. C'est très dommage pour le Canadien et ses partisans.

 

Mais c'est surtout très dommage pour Anderson qui est en voie de rater une occasion en or.

 

Entre les lignes

 

  • Le Canadien a encore été victime du premier but samedi soir. S'il se tirait bien d'affaire en début de saison – trois victoires lors des six premiers matchs au cours desquels il a accordé le premier but – le Tricolore a perdu sept fois lors des neuf dernières parties au cours desquelles l'adversaire a marqué en premier...

 

  • Le Canadien a été victime de deux buts rapides – en moins d'une minute – pour la cinquième fois cette année. Il a perdu les cinq matchs au cours desquels ces buts en cascade ont été marqués...

 

  • Inversement, le Canadien a gagné les trois parties au cours desquelles il s'est offert des buts enfilés en moins d'une minute...