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MONTRÉAL - Cette fois, le Canadien n’a pas la moindre excuse à offrir pour tenter de justifier sa défaite de 4-3 encaissée aux mains des Red Wings.

 

Eh oui! Un troisième revers aux mains de la pire équipe de la LNH. Un club misérable. Un club qui est plus décimé par les blessures que ne le sont le Canadien et les autres équipes comptant un tas d’éclopés. Un club qui affiche onze petites victoires cette saison, mais qui en revendique trois contre Montréal.

 

Le Canadien n’a pas la moindre excuse à offrir parce qu’il a bêtement laissé filer des avances de 2-0 et 3-2; parce qu’après s’être plaint du fait que les Dieux du hockey favorisaient souvent leurs rivaux et leur tournaient le dos trop souvent, ces mêmes Dieux du hockey étaient du bord du Tricolore à Detroit.

 

Ils ont offert à Artturi Lehkonen la chance d’obtenir une longue échappée en désavantage numérique. Une chance dont il a su profiter pour enfiler son 10e but de la saison pour donner les devants 1-0 à son équipe. Ils ont offert à Nick Suzuki de marquer son huitième but de l’année lors d’une supériorité numérique de deux hommes et ainsi doubler l’avance de son équipe; ils ont offert à Victor Mete d’obtenir son quatrième but en carrière alors que le défenseur Filip Hronek a accidentellement fait dévier la rondelle derrière Jonathan Bernier. Une rondelle qui n’aurait jamais trouvé le fond du filet sans cette intervention divine.

 

Mais qu’est-ce que le Canadien a fait avec ces trois coups de chance qui auraient dû les propulser vers la victoire?

 

Il les a gaspillés. Bêtement à part ça!

 

Frans Neilsen a marqué après une pénalité écopée par le Canadien en raison d’une infraction aux cercles des mises en jeu. Une pénalité bête s’il en est une. Bon! Le joueur autonome acquis à fort prix qui a marqué ses 2e et 3e buts seulement cette saison lors du match d’hier, n’a pas déjoué Charlie Lindgren lors de l’attaque à cinq comme telle. Mais le Canadien n’avait pas encore eu la chance de se regrouper lorsque les Wings ont marqué 12 secondes après la fin de la pénalité.

 

Encore un but en début de période!

 

Pour rester dans le thème du gaspillage, l’épidémie des buts accordés en début de période a encore fait mal mardi soir.

 

Le Canadien a perdu pour la septième fois de suite mardi (0-6-1) et pour un septième match de suite il a été victime d’un but marqué en début de période.

 

Il faut presque faire exprès non?

 

En début de troisième, alors que son équipe menait 2-1, Ben Chiarot s’est fait soutirer la rondelle par Dylan Larkin à la droite de Lindgren. Chiarot a été surpris. Et si on doit offrir à Larkin le mérite d’avoir été efficace et incisif sur le jeu, Chiarot devait se méfier bien plus qu’il ne l’a fait dans l’exécution de ce jeu bousillé qui a permis aux Wings de niveler les chances.

 

Au gaspillage : bien qu’il ait ensuite repris les devants 3-2, le Canadien s’est mis à jouer du hockey désorganisé. Échevelé même. Comme s’ils sentaient soudainement le poids d’une éventuelle troisième défaite de suite, les joueurs du Canadien se sont transformés en girouettes sur la patinoire.

 

Chiarot et Weber – il a passé 28 min 24 s sur la patinoire – ont manqué de synchronisme dans leur protection de ligne bleue avec le résultat que Neilsen s’est retrouvé sur une autoroute quatre voies toute bien déneigée pour permettre aux Wings de créer l’égalité une deuxième fois.

 

Encore un but en fin de période!

 

Tout s’est mis à tourner tellement vite que Ryan Poehling, Brett Kulak et Victor Mete ont – les trois en même temps – oublié de couvrir un adversaire offrant aux Wings le but de la victoire marqué avec moins de quatre minutes à faire en troisième.

 

Ça fait combien de fois cette saison que le Canadien est victime de buts en fin de période?

 

La bonne réponse est trop. Mais en chiffre absolu, le nombre est 31. Trente et un buts marqués dans les cinq dernières minutes d’une période en 28 rencontres sur les 44 disputées jusqu’ici.

 

Quinze buts dans la dernière minute, six autres dans les deux dernières et 10 de plus au cours des cinq dernières minutes d’une période.

 

Si le but de Filip Zadina a coulé le Canadien, mardi soir, à Detroit, la flopée de buts en fin de période n’a pas fait trop mal au Tricolore puisqu’il présente un dossier de 13 victoires, 13 revers et deux autres défaites en prolongation et tirs de barrage dans le cadre de ces 28 matchs.

 

Mais quand même, ce n’est pas une façon de terminer des périodes quand on veut éviter de prolonger indûment des séquences de défaites.

 

Un objectif, un seul : Lafrenière

 

Tout ça nous amène à la vraie question : on fait quoi maintenant chez le Canadien?

 

Déjà qu’il était plus facile de croire au Père Noël qu’aux chances du Canadien d’accéder aux séries, le revers encaissé aux mains des Wings rend maintenant bien théorique une participation aux séries.

 

Alors?

 

On largue des joueurs? On largue même des gros joueurs? Même Price? Weber? Petry? Même Gallagher? Non! Pas Gallagher?

 

On congédie Claude Julien pour tenter de sauver ce qu’il reste à sauver de la saison... s’il reste vraiment quelque chose à sauver?

 

Et tant qu’à limoger le coach, on limoge aussi son patron Marc Bergevin et on fait le grand ménage au sein de l’équipe qui soutient Bergevin sans oublier les responsables du recrutement des jeunes espoirs?

 

Toutes ces questions sont bonnes. Elles sont même nécessaires.

 

Mais si j’étais Geoff Molson, je ferais la sourde oreille aux appels des partisans et des journalistes qui réclament le congédiement de Claude Julien, celui de Trevor Timmins, sans oublier celui de leur patron Marc Bergevin.

 

À moins bien sûr que Geoff Molson n’ait plus confiance en ses hommes de hockey.

 

Ou à moins que le conseil d’administration décide de convaincre Geoff Molson de ne plus avoir confiance en ses hommes de hockey. Car ça aussi ça pourrait arriver.

 

Mais si le conseil et son émissaire Geoff Molson sont prêts à continuer avec l’état-major en place, je dirais à Marc Bergevin de ne plus s’occuper du quotidien de l’équipe afin de concentrer toutes ses heures de travail et toute son énergie à concocter une liste de stratégie visant l’acquisition d’Alexis Lafrenière.

 

Car si j’étais Geoff Molson, Lafrenière deviendrait la seule préoccupation de l’entreprise. Après avoir promis mer et monde sans jamais présenter de résultats concrets, le Canadien a échaudé ses partisans qui ne croient plus en grand-chose. Des partisans qui ne croiront plus en rien dans pas long parce que les promesses, aussi belles soient-elles, ne les atteindront plus.

 

Pour se remettre à croire, il faudra leur présenter du concret. Du solide. Nick Suzuki c’est bien. C’est mieux que KK, c’est mieux que Peohling, c’est mieux que tous les autres jeunes espoirs de l’organisation.

 

Mais c’est Lafrenière que ça prend. C’est Lafrenière qu’il faut.

 

Geoff Molson doit exiger Lafrenière à son directeur général et ce dernier doit prendre les moyens pour le lui livrer.

 

Ce sera la seule façon de faire oublier une saison qui sera bien pire que celle de l’an dernier alors qu’au rythme actuel, le Canadien ne sera même plus dans la course à son retour du congé associé à la pause du match des Étoiles.

 

Gros mandat vous dites!

 

Il est temps que le Canadien se retrousse les manches, qu’il cesse de prétendre qu’il est la plus grande organisation de la LNH, l’une des plus grandes de tout le sport professionnel et qu’il se comporte comme la grande organisation qu’il a déjà été. Mais qu’il n’est plus depuis longtemps. Qu’il cesse de nous rappeler son passé glorieux et qu’il prenne enfin le contrôle de son avenir en le confiant à Alexis Lafrenière.

 

S’il y arrive, Geoff Molson pourra alors demander aux partisans d’être patients. Et ils le seront sans doute. Car pour la première fois depuis très longtemps, la première fois depuis la sélection de Carey Price il y a 15 ans, ils auront une véritable raison d’être patients.

 

S’il n’y arrive pas?

 

Il doit y arriver!

 

En bref

 

  • Dans le cadre d’un deuxième match en 24 heures, Ilya Kovalchuk s’est encore une fois très bien tiré d’affaire. Statistiquement, ses trois passes en deux rencontres sont intéressantes. Mais la qualité d’ensemble de son jeu l’est plus encore. Chaque bonne présence, chaque bon match qu’il offre au Canadien est une prime considérant le fait qu’il représente une bouée de sauvetage. Une bouée qui ne sera pas assez grosse pour empêcher le Canadien de sombrer dans la noyade, mais une bouée quand même...

 

 

  • La pénalité pour infraction aux cercles des mises en jeu qui a ouvert la porte au premier but des Wings était la troisième du genre écopée par le Canadien cette saison. Le Tricolore occupe le premier rang de la LNH à ce chapitre devant les Blue Jackets de Columbus qui en comptent deux alors que 10 autres équipes en ont écopé une chacune...

 

  • Le but d’Artturi Lehkonen était le troisième marqué en désavantage numérique par le Canadien cette saison. Joel Armia, le 9 octobre, à Buffalo, et Jeff Petry, le 1er décembre, à Edmonton, ont marqué les deux autres. Ironiquement, le Canadien avait aussi encaissé des revers – 54 en prolongation aux mains des Sabres et 2-1 aux mains des Oilers – lors des deux autres occasions...

 

  • Auteur du but qui a permis aux Red Wings de niveler les chances 22 en début de troisième période, Robby Fabri représente une très belle prise pour Steve Yzerman. Le directeur général des Wings l’a acquis des Blues de St Louis en retour Jacob De La Rose. Fabbri affiche 11 buts et 20 points en 26 matchs avec sa nouvelle équipe alors que l’ancien du Canadien n’a donné qu’un but et quatre points aux Blues depuis la transaction...

 

Fragile, le Canadien incapable de garder l'avance
Un effondrement inexplicable pour le Tricolore
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