BROSSARD – Personne n’est tombé en bas de sa chaise quand Ben Chiarot a effectué son premier entraînement auprès de Jeff Petry. C’était le scénario le plus plausible et celui sur lequel le Canadien espère miser cette saison.

 

Même si le jeu de la LNH a beaucoup évolué dans les dernières années, il n’en reste pas moins que c’est souvent préférable de jumeler un défenseur offensif à un partenaire reconnu pour sa stabilité défensive quand on parle du top-4 d’une brigade défensive. Certaines exceptions existent à ce sujet, mais ça se voit surtout avec des athlètes appartenant à la crème de la crème.

 

« Ce n’était que la première journée, je ne peux pas tirer bien des conclusions. Je vais apprendre à le connaître, mais je connais déjà son style porté vers l’attaque. J’ai joué avec quelques partenaires semblables à Winnipeg donc je suis à l’aise avec ça », a exprimé Chiarot dans son nouveau vestiaire.

 

Étant donné que c’était pratiquement une évidence que les entraîneurs voulaient l’employer avec Petry, on a tenté de savoir si Chiarot a ajusté sa préparation estivale pour s’assurer de cadrer avec le numéro 26. Un recours à une étude de séquences vidéos aurait pu faire partie des plans.

 

« Non, pas vraiment. Mon partenaire n’importe pas dans le sens que je ne dois pas changer mon style. C’est la raison pour laquelle Marc (Bergevin) et Claude (Julien) sont venus me chercher », a-t-il indiqué.

 

Cela dit, l’association d’un élément plus défensif à un autre plus offensif lui convient.

 

« Oui, j’ai toujours été plus défensif et physique tout en cadrant  bien avec un partenaire plus offensif. Je deviens le complément fiable défensivement et je me sens assez confiant pour jouer avec n’importe quel partenaire », a noté le défenseur de 28 ans qui a joué ses 305 parties dans la LNH avec les Jets de Winnipeg. La saison dernière, son partenaire principal a été Dustin Byfuglien devant Sami Niku et Tyler Myers. 

 

Julien aurait préféré patienter avant de se prononcer sur le rendement de Chiarot, mais il a été en mesure de fournir cette réponse.

 

« C’est très tôt, mais il ressemble à la description qu’on connaît de lui. C’est un défenseur imposant avec un jeu physique. On a besoin de cet aspect. Il complète bien sa première passe et il est arrivé avec une attitude très professionnelle, il pose bien des questions pour être prêt pour le début de la saison. Il veut être à l’aise avec notre philosophie », a révélé Julien.

 

Pour lui, cette combinaison n’était que naturelle, mais ça ne veut pas dire qu’elle se reproduira pour tous les opposants.

 

« Ça permettrait à Petry d’avoir un bon partenaire fiable défensivement et d’être confortable pour exécuter son travail. Contre des adversaires plus costauds, comme les Capitals avec (Alex) Ovechkin, ce ne serait pas impossible de jumeler Chiarot à (Shea) Weber », a précisé l’entraîneur.

 

Chiarot était heureux que sa première sortie sur patins avec le Canadien survienne enfin.

 

« J’attendais cette journée depuis un certain temps surtout en ayant changé d’équipe. J’avais hâte de me salir le nez un peu. C’était bien amusant, ça fait du bien d’étamper tes épaules sur des adversaires », a-t-il lancé en souriant du haut de ses six pieds trois pouces et 225 livres.

 

Déjà des aperçus des trios de la saison?

Comme il fallait s’y attendre, Paul Byron a été l’un des premiers joueurs avec lesquels il s’est frotté.

 

« Il est très physique, gros et très bon dans les coins. C’est difficile de jouer contre lui, ça fait une première confrontation un contre un assez exigeante, mais j’aime bien ça. Je peux mieux me préparer pour le premier match », a répondu Byron avec un sourire en coin.

 

Il ne faudrait pas oublier Brendan Gallagher qui le connaît déjà plutôt bien.

 

« En l’ayant affronté quelques fois, je sais que c’est très éprouvant de l’affronter. C’est bien utile de s’entraîner contre lui. J’ai l’impression qu’il surprendra bien des gens par son efficacité. Je le vois remplir un rôle dans notre équipe de manière bien solide », a affirmé Gallagher.

 

Le fait d’appartenir désormais au Canadien lui permet d’évoluer avec une formation différente.

 

« C’est une équipe rapide, mais d’une autre manière qu’à Winnipeg. Ce n’est pas un choc toutefois, je suis habitué à ça. C’est juste que ça peut devenir un peu plus difficile de pourchasser un adversaire plus petit et c’est très utile pour moi de confronter à des gars comme Gallagher ou (Max) Domi par exemple. Ce sont les petits joueurs les plus rapides que tu peux trouver. Pour un joueur plus imposant, c’est parfait », a confié Chariot qui a encensé son nouvel entraîneur des défenseurs, Luke Richardson.

 

CoaCH Houde : les joueurs à surveiller au camp

« Il est vraiment génial, c’est le profil que je recherche sans aucun doute. Il a joué pendant une éternité, il était un meneur et il jouait avec intensité. Il ressemble à ce que je veux devenir donc j’ai tant de choses à apprendre de lui. Je me considère chanceux d’arriver dans cette situation », a déterminé le gaucher. 

 

L’embauche de Chiarot avait, évidemment, pour but d’aider le Canadien à progresser. On termine sur une note à ce propos alors que Julien a été invité à expliquer comment il s’assure de raffiner son art durant l’été.

 

« C’est un peu de tout, on se rencontre (entre entraîneurs) au repêchage et on discute. Les secrets sont rendus rares avec les vidéos accessibles donc on s’échange des informations et on essaie de s’entraider. On fait également nos devoirs comme organisation dont en regardant des jeux de puissance qui fonctionnent. On ne peut pas non plus récupérer des idées venant d’équipes qui possèdent des joueurs différents des nôtres. Il faut regarder vers des formations avec des éléments similaires », a soutenu Julien qui n’est pas du style à porter des œillères.