Le hockey est parfois relégué au second plan dans la carrière d’un athlète et Martin St-Louis a dû vivre l’éprouvante épreuve des funérailles de sa mère en plein cœur de la finale de l’Association Est et l’organisation des Rangers de New York s’est assurée de tout faire en son possible pour l’accompagner dans ce moment pénible.

L’entraîneur Alain Vigneault, qui a appris à mieux connaître St-Louis au cours des dernières semaines et encore davantage depuis la perte subite de sa mère, a résumé avec respect ce que cette journée représentait.

« La grande famille des Rangers de New York a été touchée directement au cœur par une petite famille québécoise. C’était très émotif et éprouvant aujourd’hui et c’était l’occasion d’être avec Martin et sa famille », a confié Vigneault en après-midi.

Comme il se doit, les Rangers n’ont pas dévoilé tous les détails de la cérémonie – à laquelle Steven Stamkos a assisté - par respect pour le clan St-Louis, mais ils ont tous été épatés par le vétéran joueur.

« Je ne sais pas comment il a fait, mais Martin a pris la parole pour raconter des moments touchants avec sa mère et livrer un message très profond. C’est définitivement une journée éprouvante pour nous tous », a ajouté Vigneault qui sent que Martin et sa famille tiennent à ce que les Rangers continuent de gérer cette situation de belle façon.

St-Louis a été particulièrement appuyé par deux coéquipiers dans ce drame familial. D’abord, par son grand ami Brad Richards et ensuite par Dominic Moore qui a surmonté la terrible perte de sa femme.

« Nous avons un grand respect mutuel et on s’est connu et rapproché au cours des dernières années. Il avait été présent pour moi durant mon épreuve et nous voulions en faire autant pour lui. Il m’a dit qu’il comprenait encore plus ce que j’avais vécu et on peut partager nos expériences », a raconté Moore qui a été courageux d’aborder ce sujet délicat. 

Steven Stamkos« Toutes les personnes traversent des expériences personnelles éprouvantes, mais je pouvais certainement comprendre les émotions vécues par Martin en plus de son père et son entourage. Nous étions déjà proches l’un de l’autre et nous le sommes devenus encore plus avec un tel incident », a poursuivi Moore qui avait été le coéquipier du numéro 26 pendant deux saisons avec le Lightning.

Vigneault reconnaissait que Moore et Richards ont joué un grand rôle dans cette situation.

« Ces deux joueurs ont particulièrement soutenu Martin et il n’y a aucun doute que le support de Dominic, avec ce qu’il a vécu, a grandement aidé », a noté l’entraîneur qui n’avait pas trop la tête au hockey.

Malgré tout, St-Louis risque de traverser encore plusieurs journées difficiles comme l’admettait Richards qui le connaît depuis plus d’une décennie.

« Le deuil le frappera probablement encore plus quand nos séries seront terminées, mais il a fait un travail colossal pour traverser cette épreuve et aider son père ainsi que sa sœur à surmonter celle-ci », a-t-il convenu.

« Avec ce drame, l’organisation a appris à connaître Martin beaucoup plus rapidement et nous avons senti à quel point il était attaché à nous quand il est revenu jouer », a ajouté Richards qui a expliqué à quel point son équipe voulait poursuivre sur la bonne voie après un tel choc qui est devenu rassembleur.

Des opinions divergentes sur le hockey

En ce qui concerne ce qui se passe sur la patinoire, les Rangers n’ont pas été surpris d’entendre le Canadien prétendre que Chris Kreider n’avait pas déployé les efforts nécessaires pour prévenir une collision avec Carey Price.

« Aujourd’hui, je ne suis pas dans l’état d’esprit pour entamer une bagarre avec qui que ce soit. La belle chose, c’est que tout le monde a le droit à son opinion, mais je ne la partage pas. Quand le pointage est de 2-0, je considère qu’un joueur qui se retrouve en échappée pense d’abord à marquer », a répliqué Vigneault qui se disait persuadé que Price sera à son poste pour la prochaine partie.

« Je suis certain que Price jouera alors on se préparera pour lui. À ce que je sache, personne n’a indiqué qu’il avait une blessure. »

Ses joueurs tenaient un discours très semblable.

« Je n’ai pas vu la reprise (du contact de Kreider), mais ce n’est pas la première ni la dernière fois que deux équipes sont en désaccord durant les séries », a tranché Marc Staal.

« Je n’ai jamais vu un joueur qui peut compter un but important penser à entrer en collision avec le gardien adverse. C’est un joueur très rapide et difficile à stopper avec son physique. Ils peuvent penser ainsi, mais on connaît le style de Chris », a argumenté Richards.

« On a été touché par une petite famille québécoise »

Le contact de Kreider avec Price étant chose du passé, les Rangers préféraient parler du match à venir car ils sont persuadés que la mission sera plus exigeante.

« Nous sommes convaincus que nous allons affronter une équipe passablement différente dans le deuxième match. Nous avons connu une mauvaise sortie contre les Penguins et ça ne voulait pas dire que nous étions une mauvaise équipe », a prévenu Richards.

Les hommes de Vigneault ne redoutent pas une performance moins convaincante de leur part à la suite d’une journée aussi remplie d’émotions.

« On ne peut pas se satisfaire de mener 1-0 dans la série alors on sera concentré pour la prochaine partie même si la journée de dimanche a été très éprouvante », a assuré Dan Girardi.

« À l’image de la personnalité de Martin, quand vient le temps de se présentera à l’aréna, on se concentre sur le hockey comme il le fait », a conclu Vigneault qui a répété que le cas de Derick Brassard sera évalué quotidiennement.