MONTRÉAL – Le début de saison du Canadien a enflammé son public, mais le ralentissement des cinq derniers matchs n’a pas tardé à raviver des inquiétudes. À ce propos, le directeur général Marc Bergevin a assuré que l’état-major abordait le tout avec calme. 

« Je comprends que les partisans regardent attentivement notre équipe, mais j’observe ce qui se passe à travers la LNH et je constate que les buts sont plus difficiles à marquer pendant certaines séquences. Quand ça arrive, tu dois retourner à compter des buts moins beaux comme celui de (Brendan) Gallagher pour la victoire (à Toronto) », a relativisé Bergevin. 

« Dans l’ensemble, on a vu de bons signes à Toronto. Au début, tous les bonds tournaient en notre faveur, mais ça finit par s’équilibrer. On a eu plus d’ennuis à marquer dernièrement, mais si tu regardes les matchs des autres équipes, tu vois des pointages moins élevés », a rappelé le directeur général une deuxième fois. 

L’effet de l’absence de matchs préparatoires a fini par s’estomper alors que les clubs, pour la plupart, ont retrouvé leurs repères. De toute manière, le directeur du CH ne s’attendait pas à survoler le circuit Bettman du premier au dernier match de cette saison écourtée. 

« On a bien commencé l’année, mais les équipes s’ajustent et tu deviens plus confortable donc moins attentif aux détails. Ça fait partie d’une saison de hockey. On n’aura aucun match facile, on doit se sortir des périodes plus difficiles », a mentionné le DG qui a utilisé un exemple concret pour démontrer que bien des équipes doivent composer avec des enjeux à résoudre. 

« On arrive de Toronto où John Tavares est l’un des meilleurs joueurs et je crois qu’il n’a qu’un but à cinq contre cinq même s’il produit sur le jeu de puissance. Est-ce que les Leafs sont inquiets? Pas du tout. C’est un très bon joueur de hockey. Probablement que c’est plus le marché qui est inquiet que nous, à l’interne », a-t-il conclu. 

Bergevin se fie d’ailleurs sur la profondeur rehaussée de sa formation pour éviter que les tempêtes s’éternisent. À ce propos, il est heureux de la contribution des Josh Anderson, Tyler Toffoli, Joel Edmundson et Jake Allen. Il s’est aussi permis d’indiquer qu’Edmundson (+15) et son partenaire Jeff Petry (+13) se classent dans le top-3 de la LNH pour le différentiel. 

La recrue Alexander Romanov contribue aussi à mieux garnir la formation de Claude Julien. Le Russe de 21 ans répond aux attentes actuelles de Bergevin. 

« Dans son évaluation quotidienne, on considère son âge et ses performances. Depuis le début de la saison, Luke Richardson a bien géré son utilisation. Il a eu un bon début et, ensuite, j’ai trouvé qu’il était un peu trop partout sur la patinoire parce qu’il veut tellement en faire et ça fait partie de la réalité d’un jeune défenseur qui découvre la LNH. Son jeu est plus calme récemment et voilà ce dont il a besoin. Tant qu’il continuera comme ça, on va l’utiliser de la même manière », a exposé Bergevin. 

Marc Bergevin décortique le début de la saison

Avec autant d’ajouts durant la saison morte, Bergevin et les entraîneurs du CH devaient s’imaginer que le jeu de puissance redeviendrait une force. Toutefois, l’impact n’a pas été régulier ce qui situe le Tricolore dans la moyenne, au 18e rang. Le DG aimerait assister à des jeux plus simples pour relancer le tout. Du côté de l’infériorité numérique, le 16e rang ne l’enchante pas non plus. 

Ce n’est pas du ressort du Canadien, mais c’est difficile d’évaluer la véritable valeur du groupe. Après tout, le clan montréalais n’a croisé le fer qu’avec cinq adversaires cette saison et il ne se frottera à des opposants habituels comme le Lightning ou les Bruins. 

« Je ne me soucie pas des équipes qu’on ne croise pas. Je n’essaie pas de jouer au fin finaud, c’est simplement que je n’ai pas le choix parce qu’on n’affronte pas ces équipes. Mais c’est vrai que c’est une ligue de 31 équipes et on joue seulement contre 6 clubs donc c’est très différent, je peux seulement me fier là-dessus », a répondu Bergevin alors que Montréal attend encore son premier duel contre Winnipeg. 

L’obstacle le plus imposant sera plutôt le calendrier surchargé à partir du 20 février. Cependant, cette réalité assurera que le Canadien ne surtaxera pas Carey Price qui peut élever son jeu à un autre niveau. 

« Ce sera facile puisqu’on jouera beaucoup de matchs. On aura rarement deux journées de congé donc ce sera très facile de gérer le travail des deux gardiens », a précisé Bergevin. 

L'agent de Mete ne dictera pas la marche à suivre 

En plus de quarante minutes de point de presse virtuel, la déclaration la plus appuyée de Bergevin a, sans contredit, été celle à l’endroit de l’agent de Victor Mete, Darren Ferris, qui a dévoilé publiquement que son clan souhaitait un changement d’air. 

« Jamais au grand jamais, un agent ne viendra décider de comment on va gérer notre équipe que ce soit à l’interne ou publiquement. Quant à Victor, on avait eu des discussions avant ça pour le faire jouer. Ça n’a aucun rapport avec l’agent. Victor est jeune et il a encore du potentiel. On n’a pas l’intention de s’en départir et j’ai été clair avec l’agent », a lancé Bergevin en précisant que le contrat peu dispendieux de Mete était un avantage pour le club.  

De plus, le DG a reconnu que le contexte actuel ajoute des obstacles pour boucler un échange. 

« Pour les équipes canadiennes, il y a la quarantaine de 14 jours à respecter si tu obtiens un joueur évoluant aux États-Unis. Mais, dans le passé, faites-vos recherches, il y a beaucoup moins de transactions pendant la saison régulière et ça rend les choses encore plus difficiles », a cerné Bergevin qui n’écarte pas l’idée que les restrictions soient assouplies au printemps. 

En terminant, Bergevin a exprimé de manière très claire son souhait par rapport au repêchage de l’été 2021. 

« Ma préférence serait de le repousser parce qu’on ne connaît pas tant les joueurs. Mais c’est un dossier qui appartient à l’Association des joueurs et à la LNH », a-t-il conclu à propos d’une option évoquée de plus en plus souvent.