MONTRÉAL – Il n’y a pas eu de tempête, pas de débordement. Les menaces? De l’air, du réchauffé, sans plus.

Milan Lucic, pour la majeure partie du match, a été doux comme un agneau et les Bruins, les premiers visiteurs de la saison au Centre Bell, se sont contentés de jouer au hockey jeudi soir. Et, pour les 38 premières minutes du match, du bon hockey à part ça.

Mais le Canadien a encore une fois eu le dernier mot.

Jiri Sekac et Pierre-Alexandre Parenteau ont chacun marqué leur premier but dans leur nouvel uniforme, un doublé éclair inscrit dans un intervalle de 1:25 en toute fin de deuxième période, et le Tricolore a célébré l’inauguration de sa saison locale avec une victoire de 6-4 sur ses vieux rivaux bostonnais.

Sekac, qui jouait devant ses parents et sa sœur, venus de la République tchèque pour lui rendre visite, a réussi son premier but dans la Ligue nationale à 18:11 du deuxième tiers. Après avoir hérité d’un retour de lancer de Jarred Tinordi à la gauche de Tuukka Rask, il a attendu que Rene Bourque lui ouvre le chemin en poussant Dennis Seidenberg sur son gardien avant de profiter d’une ouverte.

Les deux attaquants, qui ont connu un fort match en compagnie de Lars Eller, ont ainsi noirci la feuille de pointage pour la première fois de la saison.

Parenteau, qui avait donné la victoire aux siens en touchant la cible en fusillade lors du troisième match de la saison à Philadelphie, a gardé tout le monde debout avec son premier but officiel avec le Canadien. Laissé seul entre les cercles de mises en jeu, le Québécois a profité d’une belle passe de Tomas Plekanec pour déjouer Rask d’un tir sur réception.

« J’ai simplement lancé le plus vite que j’ai pu! J’ai tenté de me faire oublier dans l’enclave et Plek m’a fait toute une passe. Letiming était parfait», a-t-il analysé.

Grâce à la précision de Parenteau, Plekanec a été récompensé d’un sixième point. Il en a récolté au moins un dans chacune des victoires des siens depuis le début de la saison.

Parenteau en a ajouté un deuxième dans un filet désert en fin de match, alors que Lucic purgeait une peine au cachot pour son premier écart de conduite de la soirée.

« Il y a beaucoup de points positifs »

« Je suis très satisfait. Notre échec-avant était bon, notre jeu de puissance était meilleur et on a bien répondu après une performance difficile », a tranché l’entraîneur Michel Therrien, d’entrée de jeu, faisant référence à la dégelée de 7-1 encaissée lundi à Tampa Bay.

Les trois autres buts des vainqueurs ont été produits par le premier trio.

L’impotence du jeu de puissance a d’abord été réglée par Max Pacioretty qui, avec un patin bien placé, a complété un jeu construit de toutes pièces par David Desharnais en première période. Avec son deuxième filet de la saison, Pacioretty mettait fin à une vilaine séquence de 0-en-14 pour l’avantage numérique du CH depuis le début de la saison.

« J’ai aimé notre état d’esprit, a renchéri Therrien. Nous avons été plus agressifs autour du filet, nous avons fabriqué nos chances de marquer. Pacioretty aurait pu en marquer un de plus s’il n’avait pas raté un but ouvert. J’aime le fait que notre mentalité a probablement changé. »

« C’est drôle, parce qu’on en a parlé pendant toute la semaine, on a dessiné des jeux au tableau, mais le but qu’on a marqué (celui de Pacioretty) n’avait rien à voir avec tout ce qu’on a pratiqué. Mais ça fait du bien! On a mieux circulé la rondelle pour se donner des ouvertures. On peut encore s’améliorer, mais c’est positif », a évalué Brendan Gallagher, qui a complété la marque avec deux buts qui, à défaut d’être jolis, se voulaient de belles récompenses pour son obstination à se mettre le nez dans le trafic.

Pacioretty et lui ont tous les deux terminé la rencontre avec trois points, contribution à laquelle leur joueur de centre est venu ajouter deux mentions d’aide.

Les échos de vestiaire

« C’est un pas dans la bonne direction, a humblement estimé le petit numéro 11. On a joué intelligemment. Pendant la majeure partie du match, on n’a rien fait pour leur donner inutilement le momentum et ça a été payant; on a été capable de mettre six buts au tableau. »

Le deuxième but de Gallagher a convaincu l’entraîneur de Bruins Claude Julien de retirer Rask du match à la faveur du jeune Niklas Svedberg. Rask, qui avait veillé tard la veille dans une victoire en fusillade contre les Red Wings de Detroit, a cédé cinq fois sur 23 lancers devant l’équipe considérée comme sa bête noire.

Carey Price, qui avait connu le même sort que son vis-à-vis à sa sortie précédente à Tampa Bay, a plutôt bien fait même s’il a accordé au moins trois buts dans un quatrième départ de suite. À son meilleur en première période, au cours de laquelle il a reçu 13 lancers, il a terminé le match avec 25 arrêts.

Battu par Zdeno Chara en avantage numérique à la dixième minute du match, il a accordé deux buts rapides à Carl Soderberg et Torey Krug en deuxième période. Simon Gagné l’a aussi déjoué dans une vaine tentative de remontée en fin de match.

Disputant son deuxième match de la saison après avoir mérité un poste au camp d’entraînement, Gagné a marqué à l’aide de son patin, mais la reprise vidéo a convaincu les officiels que son geste n’était pas intentionnel.

Lucic n’a pu se retenir jusqu’à la fin

Il s’agissait du premier match entre les deux équipes depuis que le Canadien avait éliminé les Bruins en sept parties au deuxième tour des séries éliminatoires du printemps dernier et avant que l’ennemi arrive en ville, plusieurs se demandaient si Lucic, qui avait promis d’obtenir vengeance avant de partir en vacances, mettrait ses menaces à exécution.

Une attaque plus équilibrée

Emelin, qui semble aimanté au robuste attaquant des Bruins depuis quelques années, n’a pas tardé à montrer qu’il ne se laisserait pas intimider. Dès sa première présence sur la patinoire, il a renversé Lucic avec un solide coup d’épaule à l’entrée du territoire du Canadien.

Le ton était donné, mais Lucic n’a pas immédiatement cherché à répliquer. En fait, c’est avec son bâton qu’il est passé bien près de répondre quelques minutes plus tard. Il pouvait presque sentir son premier but de la saison – pendant qu’Emelin était au cachot, en plus – mais Mike Weaver a freiné la progression d’un tir qu’il avait fait dévier dans le demi-cercle de Price.

Mais le naturel a fini par revenir au galop. En fin de match, alors que son équipe tentait de créer l’égalité, Lucic a été puni pour un assaut à l’endroit d’Emelin. En entrant au banc des pénalités, il a répondu aux provocations de la foule en mimant un geste obscène, agitant sa main droite en bas de la ceinture.

Lucic, si ça peut le consoler, est reparti de Montréal avec ses deux premiers points de la saison.

Dale Weise, qui avait été l'autre cible du courroux de Lucic au printemps dernier, avait été rayé de la formation du Canadien et remplacé par Travis Moen. Nathan Beaulieu a quant à lui été victime du retour au jeu d’Emelin.

Chez les Bruins, Gregory Campbell a disputé son premier match de la saison, pivotant le quatrième trio à la place de Ryan Spooner.

Le 1er trio se lève
Content de revoir les partisans
« Les erreurs ont été coûteuses »
ContentId(3.1093179):Place à la saison 2014-2015
bellmedia_rds.AxisVideo