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RÉSULTATS

La LNH à temps plein n'est plus un rêve farfelu pour Alex Belzile

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MONTRÉAL – Mine de rien, Alex Belzile vient de disputer 18 matchs de suite avec le Canadien. Il a marqué dans une deuxième partie d'affilée, il a terminé sa soirée avec un but et une aide, il a dérangé Brent Burns et Stefan Noesen en plus de s'attirer des compliments de ses coéquipiers.

 

Peut-il croire à un rôle à temps plein dans la LNH?

 

« Peut-être un peu. Mais, dans ma nature, je n'ai jamais rien tenu pour acquis, je ne peux pas commencer à jouer plus doucement, à me contenter de ça. Au contraire, j'en veux plus, comme plus d'attaque. Ça s'en vient tranquillement, je commence à prendre ma place dans la LNH », a déclaré Belzile.

 

À 31 ans, avec un parcours l'ayant surtout trimballé dans la Ligue américaine et l'ECHL, Belzile ne pouvait quand même pas se vanter dans le vestiaire du Canadien.

 

Alors, le gardien Jake Allen s'en est occupé avec grand plaisir. Peut-il demeurer dans la LNH?

 

« Pourquoi pas? Il joue comme ça. Je me fous bien de son âge. Je le prendrais dans mon équipe n'importe quand », a lancé Allen qui est reconnu pour ses fines analyses ce qui ajoute du poids à ce verdict.


« C'est flatteur, c'est sûr. Je joue au hockey comme je pense que c'est la bonne façon. Souvent, tu n'es pas obligé d'être flashy ou danser sur la glace pour être efficace. Si tu arrives toujours avec la mentalité de progresser dans ton jeu, ça va s'ouvrir. De belles choses vont se développer », a réagi Belzile.

Mais ce serait mal connaître l'athlète de Saint-Éloi de croire que ça va lui jouer dans la tête.

 

« J'ai une approche très simple, au jour le jour. J'essaie d'apprécier chaque journée et ça devient une qualité de rester dans le moment présent. Je ne suis pas dans une situation pour m'asseoir sur mes lauriers, je me suis toujours battu pour chaque présence », a-t-il commenté.

 

Certes, le Canadien doit se débrouiller malgré une tonne de blessés ce qui ne garantit rien à Belzile pour la saison prochaine. Cependant, les équipes en reconstruction ont besoin d'athlètes fiables avec des salaires peu exorbitants. Il correspond à ces deux critères si bien qu'il pourrait aussi intéresser d'autres organisations.

 

Face aux Hurricanes, on a validé plusieurs éléments intéressants dans son répertoire, à commencer par quelques jeux très intelligents comme sa patience en entrée de zone avec la rondelle qui était belle à voir sur le but de Michael Pezzetta.

 

« Sans être le plus rapide, il est un joueur mature et très intelligent et il rassemble les joueurs de ce trio », a souligné Allen.

 

« Belzile ne laisse pas les gars ralentir la cadence, je trouve que c'est son plus grand apport. Il arrive à l'aréna et il garde les gars imputables sur le quatrième trio. Il a fait ça à Laval en étant le capitaine. Il se présente avec le sourire tous les jours et Pezzetta se nourrit du jeu de Belzile », a enchaîné le gardien en devançant même nos questions.

 

Belzile le constate mieux que quiconque, il parvient à utiliser ses atouts car son intelligence du hockey s'est désormais ajustée à la rapidité de la LNH.

 

« 100 %, la confiance joue pour beaucoup. Je suis dans une très bonne zone mentalement et physiquement. J'ai toujours été un gars dont les forces étaient mes passes et mes jeux avec la rondelle, mon intelligence. Avec l'âge, ce n'est pas vrai que tu deviens moins bon. Il y a tellement d'exemples de gars qui se débrouillent bien à 33-34 ans, ce ne sont pas de mauvaises années », a précisé Belzile.

 

Autre preuve que son efficacité se confirme, il a fait perdre patience à Burns et Noesen. Même que Noesen a décidé de retourner au banc des Hurricanes avec le bâton de Belzile qu'il a tenté de fracasser sous le regard de la lentille d'une caméra de RDS.  

 

« Devant le but, plein de petits gestes d'expérience se produisent. Tu tasses le bâton, tu fais perdre l'équilibre à ton adversaire et l'intensité grimpe. Il voulait mon bâton donc je lui ai laissé. Ça m'était déjà arrivé et je l'ai déjà fait. C'est juste que parfois ça ne paraît pas », a décrit Belzile qui n'a pas offert à Noesen de l'autographier.

 

« Mon bâton ne vaut pas grand-chose comparé à bien d'autres joueurs », a-t-il répondu en riant.

 

Le droitier a également encaissé quelques solides coups de Burns qui n'en pouvait plus de le voir dans les parages.  

 

« Je ne savais pas c'était qui au début, mais je ne peux pas reculer devant personne », a noté Belzile.  

 

Non seulement Belzile s'illustre, mais il a aussi relancé la saison de Pezzetta. Son explication démontre sa compréhension du hockey qui devient évidente depuis quelques matchs.

 

« Pezz s'en va vers le nord, c'est très simple, donc je lis son jeu et je m'ajuste en conséquence. Parfois, des joueurs veulent rester dans leur style alors que je peux m'ajuster avec n'importe qui en jouant selon les qualités de mes partenaires. Avec mon vécu et mon expérience, je me suis rendu compte que de comprendre avec qui tu joues, c'est aussi important que de jouer ton jeu », a conclu Belzile avec pertinence.