Alexander Radulov l’assurait samedi dernier sur le plateau de l’Antichambre : malgré un refroidissement marqué de ses performances et de celles du premier trio, le « Radulator » sentait un réchauffement prochain.

« Vous allez voir, ça s’en vient », avait-il lancé avec confiance.

Radulov a tenu promesse.

Avec deux passes magnifiques, Radulov a préparé les buts de ses compagnons de trio Max Pacioretty et Phillip Danault, des buts qui confirmaient la victoire facile de 6-2 du Canadien aux dépens des Panthers de la Floride qui font vraiment pitié.

Une victoire qui confirmait aussi le retour du Tricolore en séries après la descente en enfer qui a donné le vertige et un mal de cœur à tout le monde l’an dernier.

« C’est bien d’être en séries. Cela prouve que nous avons su prendre les moyens pour surmonter la catastrophe de l’an dernier et aussi de composer avec les écueils que nous avons vécus au cours de l’année. Nous avons raison d’être fiers, mais nous n’avons encore rien accompli, car accéder aux séries n’est que l’objectif initial. Nous devons profiter des cinq derniers matchs pour terminer la saison en jouant de la bonne façon, en corrigeant quelques lacunes afin d’amorcer les séries sur une lancée positive », a indiqué le capitaine Max Pacioretty après la 44e victoire de son équipe.

S’il s’est confirmé jeudi, le réchauffement du premier trio s’est amorcé mardi contre Dallas. Radulov a marqué, Danault a récolté une passe et Pacioretty a réussi le doublé marquant en plus de se faire complice d’un but.

Ces huit points répartis sur les deux derniers matchs confirment que Radulov et ses acolytes ont bel et bien retrouvé leur deuxième souffle.

Mais ils ne sont pas seuls.

Brendan Gallagher a fait ce qu’il n’avait jamais fait encore en carrière avec ses quatre points récoltés aux dépens des Panthers. Des Panthers forts généreux c’est vrai, mais quand même.

Avec ses quatre points de jeudi (un but, trois passes), Gallagher revendique neuf points à ses neuf derniers matchs. Toute une progression pour le petit gars qui avait eu besoin de 33 matchs – entre le 18 novembre et 9 mars – pour amasser ses neuf points précédents.

Tout un renversement de situation.

Et l’éveil de Gallagher a eu des répercussions positives sur Tomas Plekanec qui a marqué et obtenu une passe jeudi alors que Paul Byron a ajouté deux buts (ses 21e et 22e) à sa récolte déjà exceptionnelle.

Remarquez que la victoire sans appel aux dépens d’un adversaire qui s’est contenté de faire acte de présence comme ce fut le cas avec les Panthers jeudi aide à gonfler les statistiques personnelles, la confiance et les égos.

Mais il serait injuste et ingrat de passer sous silence les performances solides des Nathan Beaulieu – ses deux passes, sa vitesse et surtout la façon dont il l’a utilisé pour se lancer à l’attaque ont confirmé son immense potentiel offensif – et d’Alexei Emelin. Deux défenseurs mal aimés; deux défenseurs qui ont été mitraillés de critiques et qui ont même été écartés de la formation chacun leur tour; deux défenseurs qui ont complété le meilleur duo d’arrières du Tricolore jeudi.

Vous avez bien lu...

Bonne gestion de Claude Julien

Avec la victoire de jeudi, le Canadien affiche un dossier de 13 victoires, cinq revers en temps réglementaire et un autre en prolongation depuis que Claude Julien a pris la relève de Michel Therrien le 14 février dernier.

Plusieurs joueurs louangeaient leur nouvel entraîneur-chef pour l’éveil associé au changement de coach et surtout pour la présence maintenant confirmée du Canadien en séries.

« Claude sait attiser notre confiance », a mentionné Paul Byron.

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Une confiance qui a servi à relancer Pacioretty, Radulov et le premier trio.

« Je suis vraiment heureux que Claude nous ait donné la chance de nous sortir de notre impasse en nous gardant ensemble. Il aurait pu nous séparer. C’est d’ailleurs la norme quand vient le temps de relancer un trio, mais Claude nous a fait confiance et je suis heureux de voir qu’on a bien réagi à cette confiance qu’il nous a témoignée », a mentionné le capitaine.

Un capitaine qui a été apostrophé par son coach lors de sa disette de cinq matchs sans point alors que Julien est allé voir le franc-tireur pour lui indiquer qu’il avait déjà 33 buts à sa fiche ce qui était déjà très bon et de ne pas sombrer dans l’incertitude en raison de cette disette.

« Je suis mon plus sévère critique. Parfois, c’est bon, d’autres fois ce l’est moins. Claude s’est assuré que je comprenne que ma contribution aux succès de l’équipe dépassait ma récolte de points ou les buts que je marque. Son approche a été très bénéfique », a poursuivi le capitaine.

Pourquoi Claude Julien a-t-il décidé de garder Pacioretty et Radulov ensemble alors qu’il a multiplié les permutations de joueurs depuis qu’il est à la barre de l’équipe?

« J’aime montrer aux joueurs ce qu’ils font de bien même quand les résultats ne sont pas là. Ça aide à mousser leur confiance. Quand tu vois le potentiel de certains de tes joueurs, tu te dois d’être plus patient. Avec Phillip Danault, le premier trio est en train de tourner le coin. Le trio de Plekanec avec Gallagher et Byron connaît beaucoup de succès. Nous avons été patients avec eux aussi. On sera patient avec le trio de Shaw (Andrew) qui se retrouve au centre après une longue absence. Et regardez ce que les gars qui alternent au sein de notre quatrième trio nous donnent. Je me sens de plus en plus en confiance avec le groupe et j’aime ce qui se passe autour de l’équipe. Mais je dois rester prêt à toute éventualité. Si un coach croit qu’il a trouvé la solution finale, il est un moins bon coach qu’il ne le croit. Si les choses cessent de fonctionner ou si on doit composer avec des blessures, je devrai réagir et c’est pour cette raison que nous préparons toujours différents scénarios. »

Une étoile au troisième homme

Bien qu’il ait tenu à partager son éveil offensif de la semaine – le capitaine est rendu à 35 buts – Max Pacioretty a également attribué une part des récents succès du premier trio avec le troisième homme qui complète son travail et celui de Radulov.

Un troisième homme que le capitaine n’a toutefois jamais identifié par son nom comme s’il tenait à éviter une polémique en ce soir de célébration.

« Avec les récents changements, nous profitons d’une bonne chimie au sein de notre trio. Le troisième homme joue un grand rôle dans notre succès. Il lit bien le jeu, il est toujours en bonne position, il n’y a jamais de mauvaise surprise ou de remise en question des jeux que nous devons faire », a défilé Pacioretty dans ce qui semblait être un concert d’éloges à l’endroit de Phillip Danault ou des reproches à l’égard du jeu d’Alex Galchenyuk.

Alex Radulov s’est permis lui d’identifier Danault par son nom. « Max et moi n’avons pas retrouvé notre deuxième souffle tout seul. Il est essentiel de partager le crédit avec ''Phil'' qui joue vraiment du gros hockey avec nous. »

De Tim Raines à Michel Lacroix

Max Pacioretty a vécu un beau moment avant la partie qui a confirmé l’accession du Canadien en séries en disputant une mise en jeu protocolaire déposée par Tim Raines.

Honoré jeudi dans le cadre d’un grand gala saluant son intronisation au Temple de la renommée du baseball, Tim Raines a eu droit à une ovation monstre lorsqu’il s’est présenté sur la patinoire.

Une autre ovation a été réservée au collègue Michel Lacroix qui célébrait jeudi, ses 40 ans derrière le micro réservé à l’annonceur maison lors des matchs du Canadien.

Après ses débuts, Michel Lacroix a partagé le travail avec Claude Mouton qui était jusque-là LA voix du Canadien. Après le décès de M. Mouton en 1993, Michel Lacroix a pris la relève et il l’assume depuis.

Après avoir mis la main sur la rondelle de la rencontre, une rondelle qui commémorait la première présence du Canadien en séries sous son règne de capitaine, Max Pacioretty s’est vite rendu au banc des pénalités pour la remettre à l’ami Michel Lacroix.

Pourquoi ne pas l’avoir gardée?

« Le match de ce soir et la rondelle de la partie ont bien plus de significations pour Michel que pour moi ou l’équipe. Il a marqué une grande étape ce soir alors que nous venons de gagner un match. Michel est devenu un très bon ami au fil des ans. Il est de toutes les activités du Canadien. Quand nous représentons l’équipe, il la représente lui aussi. Et comme il est toujours le premier à nous remettre des rondelles significatives pour nous après les parties, il était tout à fait naturel de lui rendre la pareille ce soir. »

En passant bravo « Willy » pour toutes ces années derrière le micro. Que ce soit celui de CKAC où tu as lancé Bonsoir les sportifs il y a « 100 ans », celui de RDS où j’ai le privilège de travailler avec toi de temps en temps ou celui du Centre Bell que tu fais vibrer avec passion, tu affiches toujours tes trois étoiles : la précision des mots, la puissance de ta voix et la grande classe qui l’accompagne.