Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Confrontation des 4 nations : comment expliquer les absences de Suzuki et Caufield?

Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

Avec les formations de la Confrontation des 4 nations qui ont été annoncées ce mercredi, le Canadien est plutôt bien représenté, surtout pour un club qui se retrouve présentement 30e au classement général.

Joel Armia et Patrik Laine vont représenter la Finlande, tandis que Samuel Montembeault a reçu un des trois postes de gardien pour Équipe Canada. Et pourtant, ce sont deux joueurs qui n'ont pas été retenus qui font le plus jaser, alors que Cole Caufield et Nick Suzuki ont été omis de leurs formations respectives. Un regard rapide sur les élus et les déçus dans l'organisation du CH.

Les Élus

Joel Armia

Les partisans du CH le savent mieux que quiconque : un Joel Armia motivé et qui joue au sommet de sa forme peut être un atout dans n'importe quelle formation. Peu de joueurs sont aussi difficiles à séparer de la rondelle en territoire offensif, où il se sert de son gabarit et de sa force physique pour repousser les défenseurs. Il est excellent en infériorité numérique et joue un rôle clé pour Montréal, qui se classe 3e avec un taux d'efficacité de 80,5% cette saison.

Armia a aussi bien paru avec la Finlande auparavant, faisant partie de l'équipe qui a gagné l'or aux championnats du monde en 2022. Il a marqué 5 buts et récolté 8 points en 10 matchs, incluant le but gagnant en demi-finale contre les États-Unis et un but clé en finale contre le Canada. Il est discrètement un des meilleurs marqueurs finlandais, se classant 10e parmi ses compatriotes actifs avec 95 buts. Il a notamment 11 matchs d'au moins deux buts à son actif dans la LNH, ce qui représentent plus de 25% de sa production totale en carrière.

Pas une sélection flashy, mais un solide choix pour remplir un rôle de soutien dans le bas de l'alignement et en infériorité numérique.

Patrik Laine

Ça fait du bien de finalement revoir Laine sur la glace. Il y a encore de la rouille apparente, mais son tir est toujours au rendez-vous. Il l'a montré avec deux superbes buts à ses deux premiers matchs à Montréal.

Avec 206 buts, Laine est un de seulement quatre Finlandais actifs dans la LNH à avoir au moins 200 buts à sa fiche, aux côtés de Sebastian Aho (261), Alex Barkov (273), et Mikko Rantanen (277). La Finlande n'a que trois joueurs ayant atteint le plateau des 10 buts cette saison, alors prendre une chance sur le talent pur de Laine est un pari qui vaut le risque selon Jere Lehtinen, directeur général de l'équipe finlandaise.

Samuel Montembeault

Samuel Montembeault a célébré sa nomination à Équipe Canada avec un blanchissage de 29 arrêts contre les Predators de Nashville jeudi soir. Montembeault a évidemment déjà bien paru pour le Canada, aidant son pays à remporter la médaille d'or aux championnats mondiaux de 2023. Il n'avait accordé que 10 buts en sept matchs, et le niveau de l'équipe devant lui ne se compare même pas au talent qu'il aura la chance de côtoyer lors de ce tournoi.

Même en jouant derrière un des pires clubs défensifs de la LNH au cours des dernières années, Montembeault se démarque par son habileté à garder l'équipe dans le match, souvent plus longtemps qu'elle ne devrait l'être. En fait, même si son taux d'arrêt au cours des deux dernières saisons est seulement de ,904, Montembeault est 3e chez les gardiens avec 66,1% de ses départs avec un taux d'arrêt d'au moins ,900. Jordan Binnington et Adin Hill ne sont pas exactement des Carey Price, alors Montembeault devrait avoir une chance d'au moins se battre pour le poste de numéro un.

Les Déçus

Cole Caufield

Malgré ses 16 buts cette saison, 3e dans la ligue, et huit points en autant de matchs lors de sa première apparition pour l'équipe américaine à l'internationale lors des championnats mondiaux 2024, Cole Caufield n'a pas réussi à impressionner la direction de Team USA. Et pour la millième fois, sa taille semble avoir encore une fois pesé plus lourd dans la balance que l'on espère.

Un regard rapide de l'équipe choisie par les États-Unis, on voit tout de suite qu'ils cherchent à avoir une formation imposante. Jack Hughes et Jake Guentzel, à 5'11" chacun, sont les plus petits attaquants qui ont fait l'équipe. Chris Kreider et Brock Nelson, deux des sélections les plus surprenantes, font 6'3" et 6'4" respectivement.

À 5'7", Caufield ne remplissait pas le moule de ce que les États-Unis cherchaient. L'équipe demeure débordante de talent et ne devrait pas avoir de difficulté à marquer, mais laisser de côté un buteur aussi prolifique est une décision qui pourrait rapidement être remise en question, surtout si l'attaque des États-Unis connaît des ratés en début de tournoi.

Plusieurs clubs regrettent encore d'avoir laissé filer Caufield au 15e rang au repêchage de 2019. Est-ce que les États-Unis seront la prochaine équipe qui va regretter d'avoir passé son tour?

Nick Suzuki

Équipe Canada est toujours remplie de talent au centre et l'édition de cette année ne fait pas exception. Sidney Crosby, Nathan MacKinnon, Connor McDavid et Brayden Point sont un quatuor absolument élite et méritent tous leur place devant Nick Suzuki sans hésitation.

Malgré tout, son omission est quelque peu surprenante. Suzuki est le 11e meilleur pointeur canadien au cours des deux dernières saisons, même s'il est loin d'être aussi bien entouré que plusieurs des joueurs qu'il devance. Il est aussi un des meilleurs centres défensifs de la LNH, se classant notamment 15e chez les attaquants cette saison avec 96 passes bloquées et 9e en rondelles libres récupérées en zone défensive.

Une équipe peut rarement avoir trop de centres de qualité, quitte à les faire évoluer à l'aile, une versatilité que tu n'as pas avec un ailier.

On peut aussi se demander si son refus de jouer pour Équipe Canada aux derniers championnats du monde est venu peser dans la balance. Les gens peuvent avoir la mémoire longue, après tout. Les inclusions de Seth Jarvis et Sam Bennett aux dépens de Suzuki sont notamment des choix surprenants. Offensivement, c'est comparable, avec les trois qui marquent aux alentours du point par match. Défensivement, par contre, c'est avantage Suzuki sans hésitation. Bennett et Jarvis ont tous deux des différentiels négatifs cette saison, tandis que Suzuki est +1 sans l'avantage de jouer pour une puissance comme les Hurricanes ou les Panthers.

Quelle que soit la raison, l'équipe canadienne s'est privée d'un centre de premier plan qui aurait pu briller sur son 3e ou 4e trio dans un rôle d'as défensif derrière les McDavid, MacKinnon, et autres.