MONTRÉAL - Serge Savard et Yvan Cournoyer n'ont jamais connu de séquences de huit défaites au cours de leur carrière comme celle que traversait le Canadien de Montréal avant d'affronter les Islanders de New York, mardi soir. À leur époque, c'était plutôt presque une surprise si le Tricolore encaissait huit défaites pendant l'ensemble de la saison.

Les temps ont toutefois changé et les deux anciens capitaines du Canadien ont tenu à le rappeler, avant de participer à une cérémonie pour le 110e anniversaire de l'équipe.

« Je pense qu'on va commencer en respirant par le nez », a dit d'entrée de jeu Cournoyer, qui était le capitaine du Canadien quand il a compilé un dossier de 60-8-12 en 1976-77.

« Jean Béliveau m'appelait "son fils" »

« Et je crois qu'on ne pouvait peut-être pas perdre l'un des deux meilleurs joueurs du club pour longtemps de même. Une semaine ou deux, ça va. Mais là, pour un mois et plus, ça va être dur », a-t-il ajouté en référence à Jonathan Drouin, dont le retour au jeu après avoir soigné une blessure au poignet gauche est prévu pour la mi-janvier.

Le moment tombait bien mal pour rassembler 11 des 12 capitaines du Canadien à la retraite et toujours des nôtres. Henri Richard était le seul absent, en raison de problèmes de santé.

La séquence de huit défaites du Canadien est sa pire depuis la saison 1939-40. La pression est forte sur le directeur général Marc Bergevin, l'entraîneur-chef Claude Julien et les joueurs pour renverser la vapeur.

« J'ai joué avec des grandes équipes. Quand nous perdions un joueur, nous mettions l'accent sur la défensive », a mentionné Savard, qui a été capitaine de 1979 à 1981 et qui a ensuite été directeur général du Canadien de 1983 à 1995.

« La solution, c'est de jouer en équipe, de resserrer son jeu en équipe et d'avoir le moins de joueurs individuels possible, a-t-il ajouté. Dans des périodes comme celle-là, nous nous disions qu'il ne fallait pas donner de but. Avec un score de 0-0, nous avions un point. Donner des deux contre un comme l'autre soir, ça ne marchait pas dans notre temps. »

Certaines des défaites au cours de la séquence ont été particulièrement gênantes. Le Tricolore a gaspillé une avance de quatre buts le 23 novembre et a finalement perdu 6-5 face aux Rangers de New York. Trois jours plus tard, il a encaissé un revers de 8-1 face aux Bruins de Boston.

Saku Koivu est l'invité de Pierre Houde

Saku Koivu a connu les années difficiles du Canadien au tournant du millénaire. Il était en mesure de faire preuve de compassion avec les joueurs actuels.

« Pendant longtemps, je ne connaissais que la réalité de Montréal, a dit Koivu, qui a été capitaine du Canadien de 1999 à 2009. Quand j'ai joué en Californie, j'ai pu voir ça d'une autre perspective. Quand je reviens ici, je vois les partisans, leur passion, leur manière de parler de l'équipe, et je trouve ça incroyable. »

« J'ai toujours dit que Montréal n'est pas la ville où il est le plus facile de jouer au hockey, mais je souhaite à tous les joueurs de la LNH d'avoir la chance de vivre l'expérience montréalaise, même si ce n'est que pendant une journée ou une semaine. Ils ressentiraient la fébrilité, ils verraient la différence. Je ne crois pas que cette intensité peut être recréée ailleurs. »

Brian Gionta, qui a été capitaine du Tricolore de 2010 à 2014, a aussi vécu des hauts et des bas avec le Canadien.

« Parfois une léthargie fait rebondir une équipe »

« Dans tous les marchés, les histoires peuvent prendre des proportions exagérées. Que ce soit en Floride, à Buffalo ou ici », a-t-il rappelé.

« Quand vous jouez ici, vous ressentez la pression, mais c'est cette pression qui rend le fait de jouer ici si spécial. Le Canadien a une riche histoire et c'est ce qui ajoute une pression supplémentaire. Mais c'est une bonne pression parce que vous voulez avoir du succès, parce qu'elle rend chaque match important », a-t-il conclu.

ContentId(3.1350973):Canadiens : Le Canadien rend hommage à ses capitaines (hockey)
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