Lorsqu’il s’est joint au Canadien l’an dernier, Mike Reilly n’aurait pas dansé avec la rondelle le long de la ligne bleue comme il l’a fait en période médiane avant de marquer le deuxième but du Tricolore aux dépens des Blues mercredi.

 

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Un but marqué en avantage numérique. Un très beau but obtenu à l’aide d’un bon tir des poignets décoché après quelques habiles pas de danse, à reculons s’il-vous-plait, et une très belle coordination des mains pour contrôler une rondelle pas évidente à contrôler après un jeu presque avorté de Charles Hudon.

 

Pour réussir un jeu pareil, il faut jouer avec une confiance solide. Une confiance que Reilly n’avait pas lorsqu’il défendait les couleurs du Wild. Une confiance qu’il n’avait pas lorsqu’il est passé du Minnesota à Montréal.

 

« Il faut de la confiance, mais il faut aussi du talent. Pas mal de talent», s’est empressé de commenter Brendan Gallagher lorsque je lui ai demandé où diable Mike Reilly pouvait bien avoir trouvé la confiance nécessaire pour tenter un tel jeu alors que l’an dernier il se serait contenté du « jeu simple » et aurait simplement harponné la rondelle dans un coin pour la garder en zone ennemie.

 

« Tu sembles oublier que Mike a beaucoup de talent. Si j’avais tenté ce jeu, je me serais retrouvé sur le derrière. C’est évident. C’est un très bon joueur de hockey et il le démontre à chaque match depuis le début de la saison », a poursuivi Gallagher.

 

« Il faut demeurer humble, ce n'est que 6 matchs! »

« Il est injuste de juger la qualité de son jeu ou son niveau de talent en fonction de ce que vous avez vu l’an dernier. Quand il est arrivé ici, l’équipe ne jouait pas bien. L’attitude n’était pas bonne dans le vestiaire. Notre niveau de confiance était à zéro. C’était difficile pour lui ou pour n’importe quel autre joueur de débarquer au sein d’un club comme celui que nous avions et de s’illustrer sur le coup. Cette année, l’atmosphère est à l’opposé de ce que nous vivions l’an dernier. Depuis le jour un, on joue avec confiance. On joue collectivement. Ça aide à mousser la confiance. Et quand tu es confiant et que tu as le talent nécessaire, tu réussis un jeu comme celui que Mike a réussi sur son but », a conclu Gallagher.

 

Premier but, première étoile

 

Auteur du but gagnant enfilé avec 11 secondes à faire à la rencontre, Brendan Gallagher a récolté une troisième étoile bien méritée.

 

Pour son but, le jeu qu’il a réussi avant de le marquer, et l’ensemble de sa performance de la soirée, Mike Reilly a obtenu la première étoile.

 

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Lorsque je lui ai demandé si ce but était le fruit d’une confiance nouvellement développée, ou fraîchement retrouvée cette saison, le défenseur a acquiescé.

 

«Il est clair que je joue avec plus de confiance cette année. La communication est excellente avec les entraîneurs. Nous sommes bien préparés. Nous profitons de conseils quotidiens et de remarques associés à des bandes vidéo afin qu’on puisse bien comprendre ce qui est demandé de nous, ce qu’on fait de bien et ce qu’on doit corriger. Je n’ai jamais profité de ce genre de communication au Minnesota», a tenu à souligner Reilly avant de prendre la part du mérite qui lui revenait sur le jeu qui a mené à son but.

 

«Tout s’est passé très vite. On a perdu la rondelle et le jeu aurait pu avorter. Mais quand je me suis emparé de la rondelle, j’ai réalisé que les patins du joueur des Blues qui était le plus près de moi étaient dans une direction qui l’empêchait de venir vers moi. Ça m’a donné le temps de reprendre le contrôle de la rondelle et de le contourner avant de décocher mon tir. C’était un bon tir, mais il faut donner le crédit aux gars qui bataillaient devant le but. Ils ont voilé la vue du gardien qui n’a jamais pu réagir.»

 

Le but de Mike Reilly n’était pas seulement son premier de la saison et son tout premier dans l’uniforme du Canadien, c’était aussi le premier but enfilé par un défenseur du Tricolore cette saison.

 

Ce but a auréolé une directive récente lancée par Claude Julien et ses adjoints aux membres de sa brigade défensive. «On a demandé à nos défenseurs de s’impliquer davantage en attaque. On voulait les voir décocher de bons tirs. Les voir tirer avec plus de conviction. On voulait les voir tirer pour marquer des buts et non seulement pour mettre des rondelles au filet en espérant que les rondelles soient déviées. Cette directive ne touchait pas seulement Mike (Reilly), mais l’ensemble des défenseurs. Nos gars n’ont pas peur de faire des erreurs. On a un bon plan, une bonne attitude, une bonne approche. Nos gars jouent bien et les bonnes choses nous suivent», a expliqué Claude Julien.

 

Un bon partenaire pour Weber

 

La vitesse du Canadien fait tourner les têtes

Avec un but, une mention d’aide et quelques solides jeux défensifs au cours de ses 30 présences totalisant 21 :49 de temps d’utilisation – il a établi un sommet personnel de 26 :07 samedi dernier contre Pittsburgh – Mike Reilly a largement contribué à la victoire de 3-2 aux dépens des Blues.

 

Ses performances qui en font le meilleur arrière de la brigade du Tricolore contribuent également aux succès du Canadien qui revendique quatre victoires en six matchs (4-1-1) et une récolte de neuf points sur les 12 à l’enjeu jusqu’ici.

 

Avec ses performances, Reilly s’affirme comme le meilleur candidat pour hériter du rôle de partenaire régulier de Shea Weber lorsque le capitaine reviendra au jeu quand il sera prêt.

 

Pas mal pour un arrière de 25 ans, qui coûte seulement 725 000 $ sous le plafond salarial; repêché en quatrième ronde par des Blue Jackets de Columbus avec qui il n’a jamais joué; que le Wild du Minnesota a échangé au Canadien en retour du choix de 5e ronde après une expérience de trois saisons au cours desquelles Reilly n’a disputé que 84 matchs.

 

Il faut faire attention aux conclusions trop hâtives. Dans le cas de Reilly comme du Canadien. Après tout, comme a tenu à le préciser Claude Julien après la rencontre, la saison est encore jeune avec six matchs seulement de disputés.

 

« Je suis très content de ce que je vois depuis le début de la saison. On voulait partir en force pour éviter de répéter le mauvais début de saison de l’an dernier. On le fait. Mais il reste encore bien des choses à accomplir. Il faut éviter de s’emporter. Des blessures, des mauvaises séquences, des mauvais bonds peuvent faire changer l’allure d’une saison rapidement. »

 

En bref

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  • En plus de Mike Reilly, Max Domi a marqué son premier but de la saison et bien sûr son tout premier avec le Canadien. Le petit attaquant a inscrit ce but sur le premier tir de la rencontre. Un tir du revers anodin que le gardien Jake Allen aurait d’ailleurs dû stopper. « J’ai eu ma part de buts potentiels que des gardiens m’ont volés avec des arrêts sensationnels. J’imagine que c’était un juste retour des choses », a reconnu Max Domi en commentant son but après la rencontre. « Le match venait de commencer – il a marqué dès la 39e seconde -  et nous étions en fin de présence. J’avais la possibilité de tenter une passe vers le centre, mais j’ai opté pour un tir en me disant qu’en début de rencontre tu veux toujours tester le gardien. La décision m’a souri. Qu’il soit beau ou non ne compte pas, c’était un but qui nous a aidés à signer une autre victoire. C’est tout ce qui compte. »
     
  • Les Blues jouent du très mauvais hockey en ce début de saison (1-3-2). Après six matchs, ils n’ont enfilé que 17 buts pour une moyenne de 2,83 par rencontre. Pis encore, plus de la moitié de ces buts (9/17) ont été inscrits lors d’attaques massives. Une efficacité de 36% en attaque massive, c’est impressionnant, mais ça ne peut servir de tremplin vers une place en série si le club n’arrive pas à marquer à forces égales...
     
  • Plusieurs joueurs des Blues connaissent un lent début de saison. À commencer par leur capitaine Alex Pietrangelo qui est toujours en quête d’un premier point après six rencontres. Sa seule statistique notable est le -6 associé à son nom. Peu édifiant. Surtout que l’an dernier, Pietrangelo a amorcé l’année avec deux buts et huit points à ses cinq premiers matchs en route vers sa meilleure saison en carrière. Fort de ses 15 buts et 54 points, Pietrangelo s’est maintenu pendant un bon moment dans la course au trophée Norris...
     
  • Maintenant que Mike Reilly a inscrit un but pour le Canadien, quatre équipes seulement n’ont pas encore obtenu de but de la part de leurs défenseurs : les Devils du New Jersey, l’Avalanche du Colorado, les Golden Knights de Las Vegas et les très décevants Sharks de San Jose qui comptent sur Brent Burns et Erik Karlsson estil besoin de le rappeler...