MONTRÉAL – Les éclairs de génie de Nick Suzuki surviennent de plus en plus souvent et ça se produit quand son esprit compétitif est à son meilleur. 

« C’est un gars compétitif, il aime avoir ce genre de défis. Quand c’est le temps de trouver des options, son intelligence ressort par elle-même et il se connaît encore mieux comme joueur aujourd’hui. Il a à cœur les succès de son équipe et il veut grandement contribuer », a décrit Dominique Ducharme après une autre soirée éclatante du centre numéro un du Tricolore. 

Prenez le temps de voir ou revoir son jeu à la Mario Lemieux ou Wayne Gretzky sur le but gagnant. La pièce de jeu était magistrale, mais elle était surtout déterminante pour le Canadien autant dans le moment du match que dans le contexte face à un adversaire comme les Flames. 

Quelques instants plus tard, Suzuki a payé pour cette manœuvre ingénieuse puisque Jacob Markstrom s’est vengé avec un coup de bâton. Au final, Suzuki a tout de même eu le dernier mot et il démontre que son mauvais début de saison est derrière lui. À vrai dire, il produit même au rythme de l’élite de la LNH depuis le 26 octobre (13 points, au deuxième rang). 

Suzuki avait failli réussir le même manège plus tôt dans la partie. Sur cette séquence, son coéquipier Ben Chiarot aurait aimé qu’il lui refile la rondelle. Étant donné que le Canadien l’a emporté, Suzuki s’est permis cette taquinerie. 

« Ouais, Ben m’a lancé un regard, mais je ne suis pas certain qu’il aurait eu les mains pour marquer ce but », a blagué Suzuki, une preuve que l’agrément commence à revenir dans le vestiaire du Tricolore. 

Ayant affronté le Canadien en finale de la coupe Stanley, David Savard était bien placé pour expliquer ce qui rend Suzuki si menaçant sur la patinoire. 

« C’est sa patience, sa vision et son habileté à conserver la rondelle qu’il protège très bien. Ça devient un gros défi pour un défenseur quand un attaquant a autant de patience. C’est un très bon joueur », a vanté Savard. 

Ducharme et ses adjoints ont aidé Suzuki à retrouver ses repères et raffiner son arsenal. L’entraîneur-chef du Tricolore voit immédiatement quand son centre joue de la bonne manière. 

« Il se bat pour la rondelle, il provoque quelques confrontations, ses pieds bougent plus. Ça ne paraît pas énormément, mais il est difficile à affronter. C’est un compétiteur discret dans le sens qu’il ne se lance pas partout pour gagner des duels avec puissance », a résumé Ducharme qui sait qu’il deviendra encore plus fort. 

« J’essaie de jouer de manière un peu plus hargneuse. Je peux jouer physique pour reprendre la rondelle et je peux créer plus de chances quand je contrôle davantage la rondelle, c’est l’élément majeur », a noté Suzuki sur ce qu’il a surtout voulu corriger dans son jeu. 

À 22 ans, Suzuki devient une pièce maîtresse du Canadien comme l’état-major le souhaitait. Il a d’ailleurs passé 22 :06 sur la patinoire, sa troisième plus haute utilisation en carrière. Après tout, Marc Bergevin lui a consenti un contrat de huit ans d’une valeur de 63 millions. 

Alors Suzuki devait se relever d’un départ décevant, car la pression n’allait pas disparaître de ses épaules. 

« Il aura à vire avec ça pour plusieurs années, il a un gros contrat, a répliqué Ducharme en souriant. Il apprend à gérer le tout. On revient d’un long parcours éliminatoire et il a probablement été un peu surpris en début de saison car il s’attendait à bien se débrouiller. Si Marc a décidé de lui accorder ce contrat, c’est parce qu’on sait qu’il peut gérer ces situations. Il a rebondi et je suis confiant qu’il continuera jusqu’à la fin de la saison. Il comprend quand il s’éloigne de son jeu. » 

« C’était un peu son rôle de devenir notre premier centre. Il a démarré tranquillement, mais il joue extrêmement bien en ce moment et ça explique notre succès dans ce match. C’est l’un des joueurs qu’on remarque le plus sur la glace », a souligné Savard. 

Ce qu’ils ont dit 

« Ils ont accompli un excellent travail. Quand on parle de jouer contre le premier trio adverse, on pense souvent à jouer de manière défensive, mais ils l’ont fait en passant beaucoup de temps en zone offensive. Ce trio a aussi bien fait contre celui d’Anze Kopitar, c’est important pour nous », a vanté Ducharme au sujet de l’unité de Jake Evans.  

« Je suis content de le revoir dans le vestiaire. Il sait ce qu’il doit faire pour rester et il a travaillé fort pour revenir », a dit Suzuki à propos de Ryan Poehling. 

« C’est l’un de mes bons amis, je suis content qu’il ait été rappelé et qu’on ait pu jouer ensemble. Il a bien progressé et il a joué de façon phénoménale la saison dernière (avec le Rocket) », a confié Michael Pezzetta sur Poehling. 

Pezzetta a aussi convenu que c’était encore plus facile pour lui de jouer avec Poehling et Alex Belzile grâce à la connexion développée à Laval. L’agitateur a terminé en disant que l’adjoint Alex Burrows lui avait de ne pas s’en faire pour la punition sévère à son endroit.