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RÉSULTATS

Les erreurs se transforment en tendances!

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MONTRÉAL - Martin St-Louis affirme depuis son arrivée derrière le banc du Tricolore qu'un entraîneur-chef doit éviter d'accorder trop d'importance aux erreurs qui surviennent pendant un match, parce que le hockey est justement un jeu d'erreurs.

 

Il assure toutefois qu'il faut accorder toute l'importance nécessaire lorsqu'il saute aux yeux que ces erreurs deviennent lentement, mais sûrement des tendances.

 

Des mauvaises tendances, on s'entend!

 

Mardi soir, face à des Sabres de Buffalo qui avaient perdu leurs huit derniers matchs, le Canadien a disputé sa pire partie de l'année. Et de loin. Pas surprenant que lorsqu'il s'est présenté devant les journalistes, Martin St-Louis a esquissé un petit sourire de dépit et a reconnu ce que tous les amateurs avaient relevé : « Ce n'était pas notre “game” . Du départ. Pourquoi? Je ne sais pas vraiment, mais des fois les personnes les plus dangereuses sont celles qui sont désespérées. Ils venaient d'être perdre huit en ligne et ils ont joué avec urgence », que le coach a commenté.

 

Il aurait pu ajouter que son club n'affichait aucune « urgence » contrairement à ses adversaires. Car le Canadien ne l'avait pas du tout mardi. Le score de 7-2 favorisant les Sabres en témoigne d'ailleurs avec éloquence.

 

Pas question de paniquer après une telle dégelée; la première en 19 rencontres jusqu'ici cette saison. Car au fond, même les partisans les plus optimistes anticipaient plus de raclées de ce genre.

 

Beaucoup plus même.

 

Cela dit, pour se faire poivrer de la sorte, il faut être mauvais collectivement. Il serait donc un brin injuste de faire porter le poids du cuisant revers sur les seules jambières du gardien Jake Allen même s'il a été victime de sept buts bien francs pour la première fois de sa carrière.

 

Le Canadien a été mauvais mardi, ça sautait aux yeux. Les attaquants manquaient de fougue, de synchronisme. Mike Matheson et les défenseurs en ont arraché peinant à contenir les poussées des Sabres et à effectuer des relances efficaces.

 

Mais Jake Allen n'a rien fait pour aider la cause de son club. Au lieu de réaliser un gros arrêt après avoir été surpris sur le tout premier tir du match, il a accordé un but sur le deuxième tir des Sabres.

 

Encore un mauvais début de match

 

Après 52 secondes, c'était donc 2-0 Sabres. Après 133 secondes, c'était déjà 3-0 Buffalo.

 

Voilà qui nous amène à l'une des vilaines tendances qui sont en train de s'installer dans le camp du Tricolore : les mauvais débuts de match; les mauvais débuts de périodes.

 

Mardi soir contre les Sabres, le Canadien s'est vite retrouvé avec un recul de 0-3 sur les bras. Il ne l'a pas comblé, avec le résultat qu'on connaît.

 

Samedi lors de la visite des Flyers, le Canadien s'est retrouvé en arrière 0-2 moins de trois minutes après le début de la rencontre. Le Tricolore a non seulement comblé ce recul, mais il en a comblé un autre en toute fin de rencontre pour finalement gagner en tirs de barrage.

 

La victoire a permis de balayer du revers de la main l'affreux début de match.

 

Jeudi dernier, à Columbus, le Canadien accusait encore un retard de 0-2 après le premier tiers. Vrai qu'il a su combler ce recul, mais il a finalement encaissé un revers mérité de 6-4 aux mains des Jackets.

 

Qu'est-ce qui est arrivé mardi dernier lors de la visite des Devils? Eh oui, le Canadien s'est encore retrouvé en arrière 0-2 – cette fois en début de période médiane – pour finalement encaisser un revers de 5-1.

 

Après trois mauvais débuts de matchs de suite, après quatre rencontres consécutives marquées par au moins un mauvais début de période, est-ce qu'il est temps de parler de tendances?

 

« On commence à manquer de “Mulligan” », a d'abord admis Martin St-Louis, avant d'ajouter qu'il faudra s'attarder à cette situation et en parler afin d'arriver à la corriger.

 

« Le pire c'est qu'en début de saison, on amorçait bien nos parties », a plaidé l'entraîneur-chef du Tricolore.

 

Ce qui est vrai :

 

Mais contre Pittsburgh, deux fois, contre le Wild du Minnesota, contre les Stars de Dallas, les Canucks de Vancouver, les Golden Knights de Las Vegas, le Canadien a encaissé des fois deux, des fois trois buts consécutifs en début de deuxième ou troisième période.

 

Le club de Martin St-Louis ne s'est pas écrasé chaque fois que c'est arrivé. Au contraire. Il s'est même sauvé avec des gains malgré plusieurs mauvais débuts de périodes. D'où l'engouement des amateurs qui apprécient au plus haut point le fait que l'équipe soit toujours, ou presque, dans le coup.

 

Mais à force de jouer avec le feu comme ça, même les pompiers finissent par se brûler le bout des doigts.

 

L'enseignement devra attendre

 

Un mélange de nonchalance et de manque de préparation explique le mauvais début de match de mardi.

 

Sur le premier but, Nick Suzuki et Cole Caufield ont regardé les Sabres prendre d'assaut leur territoire au lieu de tenter de leur compliquer la vie.

 

Sur le deuxième, Jake Allen s'est fait traverser par la rondelle.

 

Le troisième a été marqué en avantage numérique par les Sabres qui ont marqué deux fois en quatre occasions mardi.

 

Avec un recul de 2-4 après deux périodes, le Canadien pouvait permettre à ses partisans d'encore espérer une remontée victorieuse au dernier tiers. Mais voilà : en amorçant la troisième comme il avait amorcé le match, c'est-à-dire sur les talons, le Canadien a accordé deux autres buts rapides et les gradins du Centre Bell étaient très dégarnis lorsque les Sabres ont moussé leur avance à 7-2. Lorsque Jake Allen a fracassé son bâton en le frappant avec force contre un poteau après qu'il eut été victime d'un deuxième but de Jeff Skinner qui a fini le match avec cinq points... rien de moins!

 

Ils l'étaient plus encore à la sirène confirmant la fin de cette première vraie dégelée encaissée cette saison par le Canadien.

 

Bien qu'il ait admis qu'il faudra bien décortiquer le match de mardi pour identifier les tendances, les expliquer et soumettre des correctifs aux joueurs pour arriver à les éviter, Martin St-Louis ne se lancera pas dans l'enseignement mercredi matin.

 

« La seule bonne nouvelle après un match comme celui de ce soir (mardi), c'est qu'on joue dès demain (mercredi) à Columbus. On va reparler avec les gars de ce qui s'est passé contre les Sabres, mais on n'a pas le temps de se pencher en détail sur ce qui n'a pas bien été et sur les correctifs à apporter », que le coach a plaidé.

 

Il sera intéressant de voir si le Canadien aidera davantage la cause de Samuel Montembeault, qui amorcera le match face aux Blue Jackets, qu'il ne l'a fait mardi pour aider à Jake Allen.

 

Au fait : pourquoi avoir gardé le vétéran dans le filet malgré un début de match très chancelant?

 

« À 3-0, je voulais donner à Jake la chance de se reprendre. En troisième période, je trouvais qu'il était rendu trop tard », que Martin St-Louis a plaidé.

 

Entre les lignes

 

Avec sa récolte de cinq points, mardi soir, Jeff Skinner revendique maintenant 23 buts et 40 points en 37 matchs disputés en carrière contre le Canadien. Ses statistiques sont plus explosives encore dans l'uniforme des Sabres puisqu'il est rendu à 12 buts et 23 points en 12 matchs disputés contre Montréal depuis son arrivée à Buffalo. « J'aimerais avoir une réponse plus étoffée à offrir, mais honnêtement, je crois que ces succès sont le fruit du hasard et de la qualité de mes coéquipiers », que Skinner a répondu...

 

En fait de qualité de coéquipier, Skinner est bien servi avec Tage Thompson au centre et Alex Tuch sur le flanc droit. Thompson (un but, trois passes mardi) a quadrillé la zone du Tricolore à sa guise du début à la fin de la partie. Il a cadré huit des 13 tirs qu'il a décochés en plus de distribuer des occasions de marquer sur sa droite et sur sa gauche. Thompson a marqué 12 buts et ajouté 11 passes (23 points) à ses 12 derniers matchs...

 

Le Canadien est loin d'avoir aidé sa cause mardi en bousillant six attaques massives. Vrai que le Tricolore a obtenu 11 tirs au fil de ces supériorités numériques, mais exception faite de quelques bonnes occasions générées lors des deux premières tentatives au premier tiers, les autres ont été bien timides. Le pire dans tout ça est que les Sabres, lors de leur séquence de huit défaites de suite, avaient accordé au moins un but en désavantage numérique dans chacune de ces parties. Avec 15 buts accordés en 25 occasions, les Sabres ont maintenu une affreuse moyenne d'efficacité de 60 % à court d'un homme. Ils ont été parfaits mardi!