MONTRÉAL - La mise en échec d’Alexander Romanov qui a envoyé Jack Roslovic cul par-dessus tête;

 

L’arrêt magistral réalisé par Samuel Montembeault aux dépens de Zach Werenski qui s’est même permis d’aller frapper une des jambières du gardien québécois pour lui rendre hommage;

 

Un gros repli de Ryan Poehling qui a démontré de la vitesse et un bon sens du jeu pour priver les Blue Jackets d’une échappée alors que le Canadien profitait d’une attaque massive;

 

Le but de ce même Poehling, son sixième cette saison, son premier depuis le 17 janvier dernier qui a stoppé sa disette à 25 parties consécutives. Un but qui a récompensé la décision de lui offrir du temps d’utilisation de très grande qualité au sein de la première unité d’attaque massive.

 

Voilà!

 

Ces quatre faits saillants font le tour des éléments positifs à tirer du match que le Canadien a perdu, mercredi soir, à Columbus.

 

Par charité chrétienne à l’aube du congé Pascal, on pourrait ajouter comme éléments positifs :

 

  • Personne n’a été blessé dans le camp du Tricolore.

 

  • David Savard et Josh Anderson ont reçu un bel accueil de leurs anciens partisans.

 

  • Le canon qui a fait sursauter Martin St-Louis derrière le banc de son équipe après le premier but n’a explosé que cinq fois. Sept, en fait, si on ajoute aux cinq buts des Jackets, le coup de canon qui a salué la fin de l’hymne national américain avant la partie et celui qui a couronné la victoire. Mais de la façon dont le Canadien a joué mercredi, le canon aurait pu tonner bien plus souvent. Il aurait peut-être même pu se rendre aux dix coups qui ont résonné – et résonnent peut-être encore – dans la tête d’Al Montoya qui avait été « oublié » devant la cage du Tricolore dans le cadre d’un revers de 10-0 encaissé en novembre 2016.

 

Mais après ça, je vous l’assure : je suis à court d’éléments positifs à proposer en marge de ce match affreux que le Canadien a disputé mercredi soir.

 

Un des pires depuis que Martin St-Louis a pris la relève à Dominique Ducharme le 9 février dernier.

 

Le Canadien « flat » et sans sentiment d'urgence

En fait non : le pire!

 

« On était flatte » que St-Louis a reconnu après la défaite de 5-1 encaissée par son équipe.

 

Remarquez qu’il n’avait pas vraiment le choix. Non seulement son club a été brouillon défensivement, mais il n’a rien généré d’intéressant à l’attaque. Ou si peu.

 

Après 20 minutes, je n’avais pas accordé la moindre occasion de marquer de qualité au Tricolore. Il faut dire qu’il ne comptait que quatre tirs au but.

 

Après 40 minutes, j’étais rendu à quatre. Et bien honnêtement, je me trouvais généreux sur l’une des quatre.

 

La troisième a été marquée par quelques poussées intéressantes, mais rien pour laisser croire aux partisans que leurs favoris étaient en mesure de revenir de l’arrière.

 

Pour une rare fois depuis l’entrée en scène de Martin St-Louis, le Canadien a abandonné comme il le faisait si souvent lors des 45 premières rencontres de la saison. Aucune conviction dans le jeu; des passes aussi molles qu’imprécises; de mauvaises décisions après d’autres mauvaises décisions; pas le début d’un commencement de signe de « l’arrogance » qui a permis à Nick Suzuki et Cole Caufield de se métamorphoser après l’entrée en scène du nouveau coach.

 

On a assisté mercredi soir au retour des fantômes de la médiocrité qui ont hanté le début de saison du Canadien. C’était loin d’être beau. En fait, c’était très laid.

 

Qu’est-ce qui n’a pas marché? Tout!

 

Pourquoi ça n’a pas marché? Parce que des performances comme celle de mercredi, ou des contre-performances puisque c’est ce dont il est question ici, ça arrive dans le cours d’une saison.

 

Mais comme la saison achève, comme tout plein de joueurs sont en évaluation pour déterminer quels rôles ils hériteront l’an prochain, si l’état-major décide de leur garder un rôle bien sûr, ce serait bête de terminer la saison dans une spirale négative. Une spirale négative qui s’installe comme tendent à le démontrer les trois victoires signées (3-7-1-1) lors des 12 derniers matchs.

 

L’issue des matchs ne compte plus depuis longtemps chez le Canadien. Plusieurs partisans préféreraient même qu’il perde plus souvent afin d’obtenir le maximum de chance de remporter la loterie offrant la toute première sélection du prochain repêchage à titre de gros lot.

 

Je veux bien.

 

Mais encore faut-il que dans la défaite, les joueurs du Canadien affichent le caractère et l’intensité réclamés par le coach. Ce caractère et cette intensité Martin St-Louis ne les a pas obtenus hier soir.

 

Est-ce un signe que la lune de miel le liant à son équipe serait déjà terminée?

 

Il serait très prématuré d’en arriver à une telle conclusion.

 

Ce qui est toutefois permis de tirer comme leçon du revers gênant encaissé mercredi aux mains d’un des clubs les plus jeunes de la LNH, un club qui n’accédera pas aux séries encore cette année, ce qui est permis de tirer comme leçon des neuf revers encaissés au fils des 12 derniers matchs, c’est qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour solidifier cette formation.

 

Le Canadien de Martin St-Louis a masqué, à grands coups d’efforts déployés sur la patinoire, les lacunes qui ont fait plonger cette équipe jusqu’au dernier rang du classement général cette année.

 

Sans oublier les blessures, bien sûr.

 

Mais ces lacunes sont toujours là :

 

Nick Suzuki et Cole Caufield héritent rapidement, peut-être trop, du mandat d’être les fers de lance de l’attaque du Tricolore. Surtout qu’on n’est pas encore fixé sur l’identité de celui qui les aidera à remplir ce rôle l’an prochain.

 

Christian Dvorak est-il vraiment capable d’assumer un rôle de centre numéro deux? Si votre réponse est oui, on doit pousser la réflexion plus loin afin de déterminer si Brendan Gallagher et Joel Armia sont eux des joueurs capables de se distinguer au sein d’un deuxième trio.

 

Mike Hoffman mérite-t-il vraiment une place au sein de la première unité d’attaque massive alors qu’il multiplie les mauvais jeux et les mauvaises présences à forces égales?

 

Jake Evans est-il un centre de troisième trio ou serait-il plus convenable de le protéger au sein d’une quatrième unité?

 

L’énergie provoquée par l’arrivée de Martin St-Louis a faussé favorablement plusieurs réponses aux questions soulevées plus haut.

 

Une partie « flatte » comme celle que le Canadien permet, à l’opposé, au naturel de reprendre sa place. Beaucoup de place. Trop de place même. Trop pour croire que le simple changement d’entraîneur-chef suffira à faire de cette équipe un club qui se rapprochera des adversaires qui se battront pour obtenir l’une des deux places en séries réservées aux équipes repêchées.

 

On est encore loin d’une place au sein du trio de tête dans la division.

 

Plus loin encore d’une place au sein des clubs à prendre au sérieux quand vient le temps de dresser une liste d’équipes susceptibles de soulever la coupe Stanley.

 

Mais comme on l’a vu souvent depuis le retour des partisans au Centre Bell, l’implication, l’effort, le fait de demeurer dans le coup et d’offrir des matchs intéressants permet aux amateurs de mieux composer avec les défaites.

 

D’où l’importance de rapidement ramener sur la patinoire l’énergie et la conviction qui a permis à cette équipe d’en surprendre plusieurs depuis deux mois.

 

Le retour de Carey Price aiderait aussi.

 

Avec Jonathan Drouin dont le nom et surtout le contrat ont été placés sur la liste des blessés à long terme avec Shea Weber, le Canadien a toute la marge financière nécessaire pour lui permettre de reprendre sa place. Et plus encore…

 

Alors : est-ce que sa sainteté daignera profiter du Vendredi saint pour effectuer son grand retour? Je veux bien croire qu’un dimanche de Pâques aurait été mieux choisi encore, mais comme le Canadien n’a pas de match dimanche, il me semble que le Vendredi saint devrait être bon.

 

Chose certaine, il serait temps que ça arrive!