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MONTRÉAL – Le Canadien s’est incliné par la marque de 4-2 devant les Jets de Winnipeg jeudi soir au Centre Bell. Voici nos observations.

Pas dans son assiette

Jake Allen s’appuyait sur du concret lorsqu’il tentait de nous convaincre qu’il n’y avait pas lieu de s’en faire à l’idée de le voir obtenir un deuxième départ en autant de soirs. Pas plus tard qu’en août dernier, en première ronde des séries éliminatoires, il avait signé deux victoires en 24 heures devant le filet des Blues de St. Louis. En remontant à la saison 2017-2018, on recense cinq occasions où il s’était fait confier le même mandat. Sa fiche dans le deuxième match de la séquence : 3-1-1 avec un taux d’efficacité de ,913. En théorie, donc, pas de souci.

Mais dans le concret, ça s’est plutôt mal passé. Allen a cédé sur le premier tir du match, la septième fois, selon Sportsnet, que ça arrive au Canadien cette saison. À sa défense, il avait la vue voilée par Shea Weber et le tir qui l’a battu, il venait de Josh Morrissey, était pas loin de la perfection. Les deux suivants, même si le blâme doit être partagé, sont toutefois plus difficiles à pardonner.

Quand Nikolaj Ehlers a fait 3-1 sur le sixième tir des Jets, on s’est tous demandé si Dominique Ducharme, qui n’avait pas exclu de faire appel à Cayden Primeau pendant la convalescence de Carey Price, ne serait pas forcé de précipiter l’entrée en scène du jeunot. Ça s’est finalement replacé pour Allen, qui a notamment réalisé de jolis arrêts aux dépens d’Andrew Copp et Paul Stastny pour garder son équipe dans le match en troisième période. Mais le mal était fait.

Des départs à améliorer

La meilleure chance du Canadien de remporter ce premier de deux duels successifs contre les Jets résidait probablement dans sa capacité à connaître un bon début de match. Pour une première raison bien simple : il avait joué la veille tandis que son adversaire était au repos depuis lundi. Si un relâchement était à prévoir chez les Rouges, on l’aurait prédit pour la fin d’un match qui promettait de se dérouler à vivre allure.

Aussi parce que statistiquement, la première période s’avère le talon d’Achille des Jets depuis le début de la saison. Ils y avaient marqué 15 buts de moins qu’en deuxième période avant le match de jeudi. C’était d’ailleurs le seul engagement au cours duquel ils avaient accordé plus de buts (33) qu’ils en avaient compté (32). De surcroît, le Canadien n’avait accordé que 24 buts dans les 20 premières minutes d’un match avant la visite des hommes de Paul Maurice.

Mais tous ces beaux chiffres ont pris le bord bien vite et nous ont laissé devant ce constat : en additionnant la contre-performance contre Ottawa, le manque de chance contre Edmonton et le faux départ à Toronto, voilà maintenant quatre matchs que le CH n’est pas rentré au vestiaire avec une avance pour le premier entracte.

Staal reposé, Mete sur le banc

Lorsqu’on lui a demandé, quelques heures avant le début de la rencontre, s’il reviendrait avec la même formation qui s’était avouée vaincue à Toronto, Ducharme avait répondu par l’affirmative. Mais il avait prévenu que des changements en cours de match n’étaient pas exclus si une prise en main n’était pas observée par rapport à la veille.

Les premières retouches au plan initial sont apparues en fin de deuxième période. Jesperi Kotkaniemi a été aperçu au centre de Paul Byron et Jonathan Drouin tandis qu’Artturi Lehkonen a pris sa place à la droite de Phillip Danault et Tomas Tatar. Eric Staal est resté sur le banc pour les dernières 6:14 de l’engagement.

Ducharme est revenu à ses combinaisons de départ pour le début de la troisième, si ce n’est qu’il a déplacé Toffoli sur l’unité de Nick Suzuki et inséré Josh Anderson sur celle de Staal. Ce dernier, qui a connu un match plus difficile avec Drouin et Toffoli, a terminé sa soirée de travail avec un temps d’utilisation de 12:17, quelque cinq minutes de moins que la moyenne de ses deux premiers matchs en bleu-blanc-rouge.

Normal à son âge, direz-vous? Notez que Corey Perry (20:09) a été l’attaquant le plus utilisé par Ducharme, 24 heures après avoir joué pendant plus de 18 minutes contre Toronto.

Autre fait digne de mention : Victor Mete n’a effectué aucune présence en troisième période.

Le jeu de puissance se cherche

Revitalisé par l’arrivée de Ducharme et d’Alex Burrows il y a six semaines, l’avantage numérique du Canadien est en panne. Avec ses deux échecs de jeudi contre les Jets, il n’a maintenant produit qu’un but à ses 18 dernières occasions.

La veille contre les Leafs, les spécialistes du CH avait été incapables de générer le moindre momentum pendant une pénalité à Travis Dermott en milieu de troisième. L’équipe tirait alors de l’arrière par deux buts et aurait bien pu utiliser une petite étincelle pour se donner une chance d’y croire. Ce n’est pas du tout ça qui s’était produit.

Contre les Jets, c’est au début de la deuxième que le Canadien a obtenu sa chance, celle de racheter un premier vingt désastreux et de combler l’écart au pointage. D’entrée de jeu, Adam Lowry a été puni pour avoir retardé le match; en son absence, Toffoli a frappé le poteau et Suzuki a été volé par Connor Hellebuyck. Quelques minutes plus tard, c’est Andrew Copp qui a été réprimandé, mais un geste plutôt bête de Josh Anderson a réduit le poids de sa sentence.

Il faut savoir s’aider, des fois. Le Canadien n’a pas fait ça contre les Jets.

Des défenseurs en léthargie

Le but de Morrissey était seulement le neuvième marqué par un défenseur des Jets depuis le début de la saison. Seuls les Islanders de New York ont obtenu une contribution aussi modeste de la part de ses arrières.

On vous en parle parce qu'il fut un temps où Montréal faisait partie de la crème de la LNH dans cette colonne statistique. Oh, il y fait encore belle figure : 20 de ses 118 buts ont été l’œuvre de ses défenseurs. Avant les matchs de jeudi, c’était la sixième plus importante récolte du genre à l’échelle de la ligue.

Mais dernièrement, le Canadien soutire peu, offensivement, de sa brigade. En fait, depuis le 10 mars, date du dernier match de Ben Chiarot, ses défenseurs n’ont généré que deux buts. Shea Weber n’a pas secoué les cordages depuis 12 matchs. Jeff Petry a été blanchi à ses dix derniers. Mete et Brett Kulak n’ont toujours pas allumé la lumière rouge.

Et d’ailleurs, que faisait Joel Edmundson sur la patinoire – il y est resté pendant 50 secondes - pendant qu’Allen avait retraité au banc pour un patineur supplémentaire?

ContentId(3.1386618):LNH : Josh Morrissey frappe après seulement 18 secondes (Hockey)
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ContentId(3.1386619):LNH : La réplique vient aussitôt, gracieuseté de Phillip Danault (Hockey)
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ContentId(3.1386623):LNH : Trevor Lewis se moque de Victor Mete à une main (Hockey)
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ContentId(3.1386624):LNH : Nikolaj Ehlers déborde Jeff Pertry, Jake Allen paraît faible (Hockey)
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