Difficile de trouver des points négatifs chez une équipe qui occupe le premier rang au classement de son association, surtout quand cette équipe était écartée des séries dans les prévisions de la majorité des experts avant le début de la saison.

Chez le Canadien, si on veut absolument chercher des poux, on peut se tourner vers le rendement de deux vétérans qui montrent des statistiques inférieures aux attentes après le premier tiers de la saison. Erik Cole n’a aucun point à ses neuf derniers matchs et Brian Gionta n’a qu’un but à ses 14 dernières rencontres.

Personnellement, je ne suis pas trop inquiété par les chiffres affichés par ces deux joueurs. Cole, tout d’abord, est reconnu pour connaître de lents débuts de saison et pour être honnête, j’ai trouvé qu’il avait quand même bien joué jeudi soir contre les Islanders de New York. Et dans cette même rencontre, Gionta a été crédité de dix lancers au filet. C’est difficile de le critiquer dans ces circonstances! C’est vrai que ses efforts sont invisibles sur la feuille de pointage, mais à mon avis, c’est une question de temps avant qu’il sorte de cette léthargie.

Je ne crois donc pas que Michel Therrien doive brasser la cabane de quelconque façon. On parle ici de deux vieux routiers qui n’ont pas besoin qu’on leur fasse un dessin. La situation est fort différente de celle qui a incité l’entraîneur à envoyer Lars Eller sur la galerie de presse en début de saison. La pire punition qu’on pourrait voir, à mon humble avis, c’est peut-être un peu moins de temps de glace en attendant que ça passe.

Et justement, avec le retour au jeu imminent de Brendan Gallagher, je m’attends à ce que Cole soit déplacé sur un autre trio. Avant qu’il ne se blesse à la tête contre les Flyers, Gallagher jouait admirablement bien. Il marquait des buts et apportait une bonne contribution, alors si Michel décide de le faire reprendre où il avait laissé et de le réunir avec David Desharnais et Max Pacioretty, c’est Cole qui va écoper.

Je crois d’ailleurs que cette combinaison qui avait eu le temps de voir le jour avant que l’un de ses éléments doive être mis de côté est là pour rester. Contre les Islanders, Pacioretty et Desharnais ont joué tout un match. On dirait que le petit joueur de centre retrouve sa forme des beaux jours. Il est plus rapide sur la rondelle et fait de plus en plus de bons jeux. Pacioretty, lui, semble avoir enfin retrouvé sa touche de marqueur.

C’est encourageant et c’est aussi la plus belle preuve qu’on ne devrait pas encore lancer la serviette avec Cole et Gionta.

Le calendrier va se corser

Le Canadien a jusqu’ici profité d’un calendrier plutôt clément, mais les choses vont se compliquer au cours des prochaines semaines. Après la visite des Rangers au Centre Bell samedi, le Tricolore disputera sept matchs sur huit sur la route et connaîtra notamment une séquence de cinq parties en sept soirs.

C’est toute une commande!

Encore là, cette épreuve à venir ne m’inquiète pas outre mesure. Le Canadien se tire très bien d’affaire cette saison à l’étranger (fiche de 4-1-1) et s’il parvient à revenir de ce périple avec une fiche égale ou supérieure à ,500, il faudra considérer l’aventure comme un succès.

*Propos recueillis par Nicolas Landry