TORONTO - Le Canadien a réussi à appliquer la recette du succès lors du premier match face aux Penguins de Pittsburgh, samedi soir, mais la formation montréalaise garde les deux pieds sur terre.

Le Tricolore a causé l'une des surprises de la première journée du tournoi de relance de la LNH en battant les Penguins 3-2 en prolongation. Après avoir bravé la tempête, les hommes de Claude Julien ont réussi à limiter les dégâts, malgré sept infériorités numériques.

ContentId(3.1370208):LNH : guidé par Carey Price, le Canadien vole le 1er match face aux Penguins
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« Au fur et à mesure que le match avançait, nous étions plus à l'aise dans notre manière de jouer contre eux, a souligné Julien en visioconférence, dimanche matin. Nous avons terminé le match en force, et pas seulement en infériorité numérique, mais aussi du côté des lancers et des chances de marquer. Nous avions de l'énergie en prolongation. »

« En zone neutre, nous leur donnions trop de vitesse, mais nous nous sommes ajustés. L'échec-avant pourrait aussi être meilleur. Ça nous permettrait de créer des revirements et de créer encore plus de chances de marquer. »

Carey Price et Nick Suzuki ont été les deux vedettes de la rencontre pour le Canadien. Price a été particulièrement solide en début de match, pendant que le reste de l'équipe trouvait ses repères. Pour sa part, Suzuki s'est notamment retrouvé à l'avant-plan en infériorité numérique, alors que Phillip Danault s'est retrouvé trois fois au cachot.

« (Suzuki) n'a pas joué comme une recrue, mais plutôt comme un vétéran, a souligné Danault. C'était un bon test pour lui, et il a répondu de brillante façon.»

Suzuki a également touché la cible tôt en deuxième période, ce qui offrait une avance de 2-0 au Canadien. Les Penguins ont réussi à créer l'égalité, mais Jeff Petry a finalement joué les héros en prolongation.

Embêter Price

Les critiques principales de l'entraîneur-chef des Penguins, Mike Sullivan, après la rencontre concernaient le jeu en avantage numérique et le travail autour du filet de Price.

Point de presse de Price et Chiarot

Les deux buts des Penguins ont été marqués sur de courtes distances et à la suite de déviations autour du filet. Le mot d'ordre chez la bande à Sidney Crosby sera donc de nuire à Price en étant plus agressif autour du filet du Canadien.

« Ça doit faire partie de votre état d'esprit, a affirmé l'attaquant Patrick Marleau. Parfois, nous étions autour du filet, mais pas dans la ligne de vision (de Price). Price est un bon gardien. Il couvre bien ses angles et il est vif, a ajouté le défenseur Brian Dumoulin. Il faut envoyer la rondelle dans ses pieds, créer de la circulation et lui rendre la vie dure. C'est la même chose avec leurs trois défenseurs principaux (Shea Weber, Ben Chiarot et Petry). Ils ont passé beaucoup de temps sur la patinoire et vous devez envoyer la rondelle derrière eux, les forcer à travailler fort et à dépenser de l'énergie. Ce sera payant à long terme dans la série. »

Dumoulin a noté que les Penguins avaient passé beaucoup de temps à travailler les unités spéciales à l'entraînement. Sullivan s'est dit encouragé par l'énergie déployée par ses joueurs.

Quatre trios en rotation

Sullivan n'a pas tenté d'envoyer le trio de Crosby contre celui de Danault lors du premier match de la série. En général, les deux entraîneurs ont pu utiliser en rotation leurs quatre trios.

Danault a notamment attribué cette situation au fait que Crosby prend beaucoup de mises en jeu et a obtenu beaucoup de temps de jeu. De son côté, Julien s'est dit heureux de compter sur quatre trios équilibrés.

« Je ne connais pas sa philosophie (à Sullivan), mais de notre côté, je sais que nous ne sommes pas très bons quand nous essayons d'imposer une confrontation et que nous commençons à multiplier les changements, a souligné Julien. Nous avons construit notre formation en conséquence. Kotkaniemi se retrouve avec deux vétérans fiables (Paul Byron et Artturi Lehkonen). Suzuki a été probablement notre meilleur attaquant, et je n'ai pas eu à m'inquiéter avec lui, même si c'est tout un défi pour lui de jouer contre Crosby ou (Evgeni) Malkin. »

« Le trio de Max Domi s'est aussi retrouvé quelques fois contre Crosby, mais il y a aussi Dale Weise sur ce trio, qui compte beaucoup d'expérience. Je pense que notre approche va nous apporter plus de bénéfices que d'ennuis », a ajouté Julien.

Il a malgré tout admis qu'il était prévu d'employer le duo de Petry et Brett Kulak en appui au trio de Danault, plutôt que la paire de Chiarot et Weber.

« Sans entrer dans les détails ou dévoiler tous les secrets, c'est de cette manière que nous avons décidé de fonctionner, a reconnu Julien. Il y a des raisons spécifiques derrière ces choix-là. C'est ce que nous avons décidé de faire avant le début de la série, et ça nous a bien servis (samedi) »"

Le Canadien s'attend maintenant à voir les Penguins effectuer des ajustements pour rebondir lors du deuxième match, lundi soir. Peu importe, la troupe de Julien sait que la route est encore longue avant de pouvoir célébrer.

« (Les Penguins) sont déjà passés par là et ils ne seront pas ébranlés, a rappelé Brendan Gallagher. Ce n'est pas à nous de se préoccuper de ça. Nous devons continuer à tracer notre chemin. Les deux équipes ont les yeux tournés vers le prochain match, et elles s'attendent à le gagner. »

« Nous devons être prêts pour ce qu'ils vont tenter d'ajuster et nous devons comprendre pourquoi nous avons eu du succès. Nous devons continuer de travailler dans notre structure et croire que c'est la clé de notre succès », a-t-il conclu.