BROSSARD, Qc - Un peu comme tout le monde, le gardien Jake Allen a été surpris par le plan du directeur général du Canadien, Marc Bergevin, de le protéger lors du repêchage d'expansion du Kraken de Seattle, au détriment de Carey Price.

La stratégie a été la bonne, alors que le Kraken a finalement jeté son dévolu sur le défenseur Cale Fleury, permettant au Tricolore de garder intact son duo de gardiens.

Cela ne veut toutefois pas dire qu'Allen a bien dormi dans les jours avant la remise de la liste de protection et le dévoilement des choix du Kraken.

« Il y a beaucoup de choses qui ont changé en 72 heures pour moi, a raconté Allen, mercredi. J'avais eu une bonne rencontre avec les dirigeants après la saison. Ils m'avaient dit qu'ils voulaient trouver une façon de me garder. »

« À l'approche du repêchage d'expansion, j'ai parlé avec Carey un peu. Bergevin a discuté avec mon agent. Nous l'avons aidé à mettre en place un plan inattendu. Il a pris un risque calculé et quand on y repense, c'était la bonne décision. »

« Ce n'est pas évident de laisser filer une occasion de choisir Price. Si j'avais été le directeur général de l'autre équipe, j'aurais trouvé ça difficile de le laisser passer. Mais les choses ont bien fonctionné. C'était l'objectif dès le départ de nous garder les deux, et nous sommes de retour. »

Alors que tout indique que Price ne sera pas en mesure de commencer la saison, Allen, lui, continue sa préparation sans trop réfléchir à ce qui pourrait l'attendre cet hiver.

« Nous voulons tous voir Price ici et en santé, a rappelé le Néo-Brunswickois âgé de 31 ans. Rien ne change pour moi. J'ai joué beaucoup de hockey au cours de ma carrière. Si je suis devant le filet pour le premier match, ça me va. »

Allen a sauvé les meubles pour le Canadien dans le dernier droit du calendrier régulier l'hiver dernier, quand Price s'est retrouvé sur la touche en raison d'une commotion cérébrale et d'un problème à une hanche. Il a conclu sa première campagne avec le Tricolore avec un dossier de 11-12-5, une moyenne de 2,68 et un taux d'efficacité de ,907.

Il ne s'attend pas à ce que les choses soient bien différentes pour lui cette saison.

« Carey est toujours l'un des meilleurs gardiens au monde. Je le crois sincèrement, a dit Allen. Mon rôle est de lui enlever un peu de pression, c'est-à-dire qu'il ne ressent pas le besoin de jouer 70 matchs pour aider l'équipe à atteindre les séries, comme ce fut le cas par le passé. »

« Avec moi ici, il peut jouer 50 ou 55 matchs, rester en santé et avec un bon niveau d'énergie, et je vais m'occuper du reste », a-t-il poursuivi.

Allen pourrait voir pas mal d'action si Price continue à prendre du retard dans sa rééducation à la suite d'une opération à un genou subie le 23 juillet. Price pourrait aussi rater quelques rencontres autour de la trêve olympique, s'il est sélectionné par l'équipe canadienne.

Le plan de Bergevin pour garder les services de ses deux gardiens cet été aura encore plus de valeur si Allen hérite des responsabilités de gardien numéro un pendant de longs moments cet hiver.

« Ça s'est passé différemment que je le pensais. Je n'aurais jamais pensé être le gardien protégé, mais je suis content que (Bergevin) l'ait fait », a conclu Allen.