L'attaquant du Canadien de Montréal Nicolas Deslauriers est déçu de la saison de son équipe et il entend tout faire dès l'ouverture du camp d'entraînement pour assumer son rôle et aider à greffer au club cette dose de caractère qui a fait tant défaut au cours des derniers mois.

De passage à l'Antichambre à RDS, l'homme fort du Canadien n'a pas cherché d'excuses pour expliquer les déboires de la formation en espérant pouvoir contribuer à sa façon pour changer les choses.

« Je n'étais pas là au camp d'entraînement alors que les choses n'ont pas bien été. Lors de ma rencontre avec Marc (Bergevin), on a parlé du fait qu'il y avait un manque d'attitude au camp et lors des parties préparatoires. En tant que jeune vétéran, c'est un aspect que je vais essayer d'apporter dès le début. »

Deslauriers vit sa première saison morte au Québec en tant que joueur du Canadien. Il est loin de l'anonymat relatif de Buffalo où il a joué pendant quatre saisons. Il est à même de ressentir la passion des amateurs et malgré une très bonne première campagne dans l'uniforme Bleu-blanc-rouge, il ne tient rien pour acquis.

Le Québécois passera l'été à essayer d'améliorer de petits aspects de son jeu comme sa vitesse qu'il juge déficiente. Ce qu'il cherchera toutefois à faire, c'est de prendre tous les moyens à sa disposition pour dominer dans sa spécialité et il entend le démontrer à quiconque se mettra dans son chemin.  « Si un gars se présente au camp en jouant très physique, je vais essayer d'être plus physique que lui pour lui prouver que c'est ma place. »

Deslauriers est bien conscient que dans le sport professionnel, les choses peuvent changer rapidement et c'est pour cette raison qu'il veut mettre toutes les chances de son côté.  « Même si j'ai signé un contrat de deux ans, ça ne veut pas dire que je vais faire l'équipe. C'est dans cet état d'esprit que je vais me présenter au camp. »

Le colosse de 6'1" en a donné plus que le client était en droit de s'attendre cet hiver au Centre Bell. Lui-même a été surpris de ses performances. « Je ne suis pas un marqueur, je l'ai toujours dit. Je me considère chanceux d'en avoir marqué dix. »

Comment vivre un été à Montréal?

Fort d'un bilan personnel reluisant, Deslauriers préfère regarder les choses d'une manière collective. « Je n'ai encore rien accompli parce que je n'ai pas joué dans les séries. Je suis parti de Buffalo qui ne faisait pas les séries pour une équipe qui avait des chances de les faire.  Que j'aie marqué dix ou 15 buts, c'est une déception pour moi parce que je veux montrer quel joueur des séries je suis. »

Le déménagement vers Montréal a été une bénédiction pour lui, même s'il a dû faire un petit crochet avec le Rocket de Laval avant de faire sa niche avec le grand club. L'athlète de 27 ans avoue que les choses n'allaient vraiment plus à Buffalo et qu'un changement d'air était nécessaire. « C'est à ce moment que j'ai convenu avec ma femme que je ne parlais pas de hockey à la maison. C'était un autre monde, les choses n'allaient pas bien. Je jouais 55 secondes par partie et je ne contribuais pas. J'ai été chanceux d'avoir un contrat. C'est pour cette raison que je m'étais entraîné fort, mais ça n'a pas fonctionné. À cette période-là, j'avais hâte de rentrer à la maison pour jouer avec mes enfants pour penser à autre chose. »

Il entrevoit l'avenir avec optimisme et il a bien hâte de voir ce que la direction du Canadien pourra greffer à l'équipe durant la saison morte.  « Je ne suis pas quelqu'un qui consulte les journaux régulièrement, mais j'écoute le repêchage pour voir ce qui va arriver. J'apprécie les changements qui ont été apportés jusqu'ici. J'ai déjà rencontré Dominique Ducharme qui vient de Joliette où je m'entraîne. »

Bilan d'une première saison à Montréal

Deslauriers avait été un choix de troisième ronde des Kings de Los Angeles en 2009, mais il n'a jamais porté les couleurs de l'équipe californienne. C'est avec les Sabres qu'il a pu faire sa place dans la LNH en imposant son jeu physique.  Échangé à l'organisation du Canadien, il a disputé un premier match avec le Tricolore le 16 novembre dans un revers de 5-4 devant les Coyotes de l'Arizona.

Et il n'est pas prêt à oublier ce premier match qui a été marqué par une bagarre avec Zac Rinaldo en début de deuxième période alors que le Canadien menait 2-0 et qui a semblé faire basculer la partie en faveur des visiteurs. Après la rencontre, quelques voix s'étaient élevées pour critiquer la décision de Deslauriers de jeter les gants.

Le principal intéressé a avoué avoir regretté ses actions ce soir-là. « Les émotions ont pris le dessus. Je voulais faire ma marque. Je ne m'en suis jamais caché, si je dois me battre 50 fois par année, je vais le faire. C'est mon style et j'aime ça. »

« Ça n’allait vraiment pas bien à Buffalo! »