Pendant un peu moins de neuf saisons, Marc Bergevin a mis son empreinte sur le Canadien. Avec l’annonce de son congédiement, voici un retour sur son passage à Montréal.

 

Le 2 mai 2012, Bergevin est nommé comme 17e directeur général du Canadien. Le Québécois quitte les Blackhawks de Chicago et rentre au bercail.

 

Bergevin n’a pas perdu pas de temps. Dès son arrivée, il met sous contrat à long terme l’attaquant Max Pacioretty et le gardien Carey Price, deux jeunes joueurs qui représentent l'avenir de l'équipe. Il embauche Michel Therrien comme entraîneur-chef.

 

À son premier repêchage, Bergevin bénéficie du troisième choix au total et il opte pour Alex Galchenyuk.

 

L'arrivée de Bergevin et Therrien donne un électro-choc à l'équipe. Montréal termine au premier rang de sa division lors de la saison écourtée, mais est cependant éliminé au premier tour des séries face aux Sénateurs.

 

À sa deuxième campagne, l'équipe de Bergevin atteint la finale de l'Est, avant de s'incliner devant les Rangers de New York. L'optimisme règne chez les partisans, mais le Canadien ne gagnera qu'une seule ronde de séries au cours des cinq saisons suivantes.

 

Même s'il répète sans cesse qu'il est quasi impossible de réaliser des transactions dans la LNH moderne, Bergevin a effectué d'innombrables échanges depuis sa nomination, soit plus de 70.

 

Parmi ses meilleurs coups à la date limite, la location de Thomas Vanek à petit prix, l'acquisition puis la signature de Jeff Petry, et le vol de Phillip Danault en retour de Thomas Fleischmann et Dale Weise.

 

Bergevin n'a jamais hésité non plus à prendre des risques calculés sur le marché des joueurs autonomes. Quelques-uns de ces paris ont payé, notamment Alexander Radulov, et d’autres moins comme la mise sous contrat de Karl Alzner.

 

Évidemment, la transaction de Bergevin qui a marqué les esprits à Montréal est sans contredit l'échange de P.K. Subban contre Shea Weber à l’été 2016.

 

Bergevin et Timmins congédiés

Au début de l'année 2017, Bergevin commence à sentir l'eau chaude et l'impatience des amateurs. Il congédie Therrien en février, qui est aussitôt remplacé par Claude Julien.

 

Toujours fidèle à son plan qui base les succès de l'équipe sur ceux de Price, il accorde un contrat monstre à son joueur étoile, ce qui fera de Price le gardien le mieux payé de l'histoire avec un pacte de huit ans et 84 millions $.

 

À la recherche d'un joueur de centre de premier plan, Bergevin sacrifie Mikhail Sergachev pour faire l'acquisition de Jonathan Drouin. Le Québécois ne réussira pas à s'établir au centre.

 

Les déboires du Canadien se poursuivent en 2017-2018. La saison est catastrophique, caractérisée par des blessures aux joueurs clés, par une défense poreuse et par une attaque anémique. Le CH rate les séries pour la deuxième fois en trois ans.

 

Bergevin se tourne donc à nouveau vers le marché des transactions pour brasser les cartes.

 

Finalement, Galchenyuk prend le chemin de l'Arizona en retour de Max Domi. Puis quelques jours avant l'ouverture du camp d'entraînement 2018, le DG échange son capitaine Max Pacioretty à Vegas, en retour de Tomas Tatar, du jeune Nick Suzuki et d'un choix de 2e ronde.

 

Ces deux transactions rapportent immédiatement, alors que Domi et Tatar terminent en tête des pointeurs de l'équipe. Malgré une récolte de 96 points, le Canadien rate une fois de plus les séries. Au mois de juin, Bergevin repêche le jeune franc-tireur américain Cole Caufield.

 

Après un bon départ lors de la saison 2019-2020, Montréal est fortement touché par des blessures à des joueurs clés de la formation.

Bergevin s’assure de garder l’intérêt des amateurs avec un contrat à l'ancienne vedette Ilya Kovalchuk.

 

L’attaquant rend de précieux services, puis est échangé aux Capitals à la date limite, alors que le CH se dirige vers une autre exclusion des séries. Mais la pandémie change la donne.

 

Malgré une 24e place au classement général, Montréal est la dernière équipe repêchée pour la ronde qualificative dans la bulle à Toronto.

Le Canadien cause la surprise et écarte les Penguins, avant de livrer une belle bataille de six matchs aux Flyers. L'éclosion des jeunes Jesperi Kotkaniemi et Suzuki laissent croire que le Tricolore est enfin sur le chemin du succès.

 

Le directeur général décide donc qu'il est temps de passer à l'action. Le DG est très actif lors de l'entre-saison, faisant l'acquisition de Tyler Toffoli, Joel Edmundson, Corey Perry et Jake Allen sur le marché des joueurs autonomes. Il échange également Domi aux Blue Jackets en retour de Josh Anderson.

 

Avec un apport important des nouveaux joueurs, le CH connaît un fabuleux début de saison 2021. Mais une baisse de régime abrupte force le patron à effectuer de grands changements. L'entraîneur-chef Claude Julien est congédié le 24 février, et remplacé par Dominique Ducharme.

 

Une semaine plus tard, c'est l'entraîneur des gardiens Stéphane Waite qui est remercié.

 

Les décisions de Bergevin n’ont peut-être pas généré autant de succès en saison, mais il en est autrement lors des séries avec un parcours mémorable.

Au passage: un déficit de 1-3 comblé dans la série contre les Maple Leafs, le balayage des Jets de Winnipeg et l'élimination des Golden Knights le jour de la St-Jean Baptiste.

 

Mais le défi est trop grand face au puissant Lightning. Le CH s'incline en grande finale, de la Coupe Stanley en cinq matchs.

 

Après l'euphorie, la réalité rattrape rapidement le Tricolore. L'entre-saison frôle la catastrophe. Bergevin et son équipe repêchent Logan Mailloux en première ronde, une sélection extrêmement controversée puisque le jeune homme a été reconnu coupable d'un crime à caractère sexuel en Suède.

 

Le DG est incapable de trouver une entente avec son centre Phillip Danault, qui quitte pour Los Angeles. Les Hurricanes, à qui Bergevin avait tenté de soutirer Sebastian Aho avec une offre hostile deux ans plus tôt, viennent justement chercher Kotkaniemi avec une offre hostile qui n'est pas égalée par le Canadien.

 

Ajoutez à cela l'absence de Shea Weber en raison de nombreuses blessures et celle de Price pour des problèmes de santé mentaux, et tout est en place pour un début de saison pénible.

 

Avant d'entamer la saison 2021-2022, la dernière de son contrat, Bergevin laisse d’ailleurs planer un doute sur son avenir.

 

Les craintes sont fondées. Le Bleu-Blanc-Rouge connaît son pire début de saison en plus de 25 ans. Encore plus inquiétant, l'intérêt des partisans chute dramatiquement, même après une participation à la finale de la Coupe Stanley.

 

Le président et propriétaire Geoff Molson n'attend pas la fin de la saison avant de remercier l'homme qu'il avait lui-même embauché en 2012.

 

Marc Bergevin revient toutefois sur son parcours à Montréal dans une lettre à la suite de son départ et il prend soin de remercier les partisans. Voici un extrait de sa lettre : 

 

« C'est en 2012 que j'ai accepté, avec fierté, de relever le défi de guider les Canadiens de Montréal vers leur 25e coupe Stanley. Même si j'ai toujours dit que l'objectif était de faire les séries et tout pouvait arriver une fois dans ces dernières, le véritable objectif était de ramener la Coupe à Montréal.

Je sais que vous auriez aimé m'entendre le dire à chaque tournoi de golf, mais cette pensée était derrière chacune des décisions que j'ai prises depuis le premier jour à la tête de l'organisation. L'année dernière nous a permis de nous approcher de l'objectif ultime sans pour autant mettre la main sur le saint Graal. Malgré tout, je suis fier de ce qu'on a accompli en tant qu'organisation. J'espère de tout cœur que cet objectif sera atteint plus tôt que tard.

Montréal est la ville qui a vu mes premiers coups de patin, mais également la ville où j'ai appris à marcher en tant que dirigeant de l'équipe la plus titrée de la ligue nationale. Cette ville et cette organisation auront, à jamais, une place bien importante dans mon cœur. »

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