Avec le triste 25e anniversaire de la vente des Nordiques, Serge Savard n’a pas caché qu’un retour d’une équipe de la Ligue nationale à Québec ne rapporterait pas uniquement aux amateurs, mais aux Canadiens de Montréal également.

Celui qui était directeur général du Tricolore au moment de la vente le 25 mai 1995 a discuté lors du 5 à 7 de la rivalité qui existait entre les deux formations. Même si celle-ci n’était pas toujours saine, elle forçait tout de même le pilote du Bleu-Blanc-Rouge à se surpasser. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard à son avis si le Canadien était plus porté à l’époque à repêcher sur le territoire du Québec, afin d’éviter de perdre de bons joueurs à l’autre formation de la province.

« Même si on savait que ça s’en venait, c’était une triste nouvelle. Il est vrai que la rivalité n’était pas toujours drôle à vivre parce que c’était très exagéré, mais je crois que ça nous a tous rendus meilleurs », a-t-il souligné.

« S’il y avait une compétition, je peux vous garantir que les bons joueurs francophones, on ne les laisserait pas passer. Le Canadien est tout seul dans son marché, donc il y a peu de reproches pour le nombre de joueurs québécois dans l’équipe », a-t-il relevé.

Savard a enchaîné en soulignant qu’il a donné un conseil à ce sujet à Marc Bergevin lorsque ce dernier a hérité des rênes de l’équipe en 2012. D’un ancien DG au nouveau directeur général, Savard a mentionné que le repêchage en sol québécois était un enjeu pour son interlocuteur.

« J’avais dit à Marc Bergevin lorsqu’il avait été engagé que les amateurs vont te laisser gagner en anglais, mais ils ne te laisseront pas perdre. Si tu perds, il va t’être reproché de ne pas avoir repêché au Québec », a-t-il précisé.

Pour revenir sur les Nordiques, Savard soutient que la situation à l’époque était connue pour plusieurs dans le milieu, alors que ce n’était qu’une question de temps avant la vente. Une équipe ne pouvait alors compter sur une masse salariale pour se protéger et sur un partage des revenus. Pour Savard, la situation aujourd’hui serait bien différente.

Il croit d’ailleurs que la COVID-19 pourrait possiblement mettre en danger certains marchés et ceux-ci pourraient devenir disponibles à Québec dans l’éventualité d’un déménagement.

« Il y a des équipes qui vont devenir en mauvaise posture financière comme on le voit à Tampa avec les Rays. Je crois que la Ligue nationale sera moins solide financièrement à la reprise », est-il d'avis.

En attendant des développements dans ce dossier, Savard a commenté la nouvelle formule et il a mentionné que le Canadien pouvait avoir ses chances avec un Carey Price en bonne santé.