Alors que les Capitals de Washington et les Golden Knights de Vegas se disputent la Coupe Stanley, il y a presque 25 ans, le Canadien soulevait pour la dernière fois le précieux trophée.

Afin de se rappeler la dernière conquête du Tricolore, Martin Lemay a reçu lors du balado On Jase deux acteurs qui ont pris part à la finale dans l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge, Vincent Damphousse et Guy Carbonneau. Si les deux hommes se rappellent sans difficulté ce moment de leur carrière, ils espèrent maintenant pouvoir revivre ce sentiment en tant qu’amateur.  

« C’est certain que c’est plaisant de voir l’équipe pour laquelle tu as joué connaître du succès en saison régulière et ensuite avoir des attentes en séries. Nous l’avons vécu, a soutenu Carbonneau. On regarde la finale Washington-Vegas, ce sont deux équipes qui n’ont jamais gagné la Coupe et on réalise tout l’engouement des partisans. J’espère revivre ça. »

 « J’ai 50 ans et si je ne vis pas ça en tant que partisan de mon vivant, je vais être déçu, a laissé entendre en riant Damphousse. Par contre, c’est rendu très difficile, alors qu’il y a 31 équipes dans la ligue et bientôt 32. C’est plus ardu d’une année à l’autre si on veut gagner. »

Le secret de leur triomphe en 1993 n’est pas très difficile à percer au grand jour selon Carbonneau qui a terminé les séries avec une récolte de six points en 20 rencontres. L’équipe reposait sur de bons joueurs offensifs et lorsque ceux-ci ne parvenaient pas à trouver le fond du filet, les joueurs de soutien prenaient la relève.

« Il faut un bon premier trio, un bon gardien évidemment, mais beaucoup de profondeur et c’est ce qu’on avait en 1993. L’une des raisons qui explique note conquête en 1993, c’est que lorsqu’un joueur ne produisait pas, on voyait nos joueurs de soutien se lever », a identifié Carbonneau ajoutant qu’il entrevoit la même chose cette année avec la formation de Washington.

« C’est ce qui arrive avec les Capitals alors qu’on voit Devante Smith-Pelly connaître du succès aussi », a-t-il précisé.

 « Lorsque tu regardes l’équipe qu’on avait, on n’était pas les favoris. Mais si on regarde nos jeunes joueurs comme Éric Desjardins, Patrice Brisebois, John LeClair et autres, c’était des jeunes très solides et on ne le savait pas à ce moment à quel point ils étaient bons parce qu’ils étaient jeunes », a pour sa part mentionné Damphousse qui a mené le Canadien au chapitre des points avec 11 buts et 12 mentions d’aide lors des séries.

Avant que le Canadien n’ait raison des Kings de Los Angeles en cinq matchs, les hommes de Jacques Demers ont dû remonter la pente au premier tour devant leurs grands rivaux, les Nordiques de Québec. Le Tricolore est revenu de l’arrière après avoir échappé les deux premiers affrontements de la série. Les deux anciens attaquants se souviennent que même si Patrick Roy avait alors connu quelques difficultés, lorsque Demers a décidé de faire de lui son homme de confiance pour le troisième match, le vent a commencé à tourner.

« J’avais gagné la Coupe Stanley avec Patrick en 1986, alors ma confiance en lui était énorme, s’est remémoré Carbonneau. C’est vrai qu’il avait connu des difficultés en fin de saison, mais je pense que Jacques l’a rassuré en disant que c’était son homme. »

 « On voyait que Patrick était confiant en ses moyens, non pas trop arrogant, mais confiant en ce qu’il pouvait faire. Il voulait être devant le filet. Jacques est donc revenu avec lui lors du troisième match et il a renversé la vapeur », a identifié Damphousse.

Après avoir vaincu les Nordiques en six matchs, le Canadien a balayé les Sabres de Buffalo avant de disposer des Islanders de New York en cinq matchs pour obtenir son billet pour la finale où Wayne Gretzky et les Kings les ont retrouvés.

La finale ne s’était pas entamée sur une bonne note pour le Canadien, alors qu’il a baissé pavillon par la marque de 4 à 1, voyant Gretzky amasser un but et trois mentions d’aide au cours de cette rencontre.

Un changement devait être apporté et Carbonneau était tout désigné pour s’acquitter de la difficile tâche d’affronter " La Merveille ".

« J’avais beaucoup de respect pour Gretzky, mais j’avais un travail à faire. Je suis allé voir Jacques et je ne voyais pas pourquoi c’était des joueurs offensifs comme Vincent et Kirk qui devaient l’affronter. Ça ne me dérangeait pas moi de ne pas marquer de but », a soutenu Carbonneau.

« Guy avait confiance en lui et sa relation était assez bonne avec Jacques pour aller le voir et lui demander de l’opposer à Gretzky, a expliqué Damphousse. C’est le défi que Jacques lui a donné et ça a changé un peu la série, car il n’a plus produit autant par la suite. »

La suite est bien connue des amateurs. Le Canadien a signé quatre victoires consécutives pour mettre la main sur la 24e Coupe Stanley de leur histoire. Une statistique qui n’a pas évolué au cours des 25 dernières années.