Yvon Lambert estime que le Canadien est encore trop petit
Le Canadien doit se grossir.
Du haut de ses 74 ans, l'ex-ailier gauche Yvon Lambert, détenteur de quatre bagues de la coupe Stanley, ne se fait pas prier pour analyser la formation actuelle de son ancien club, le Canadien de Montréal, et sa saison 2024-25 en montagnes russes.
« On est dans la bonne direction, c'est sûr, mais comme la majorité du monde qui connaît le hockey, surtout les ex-professionnels, je vous dirais qu'on est encore un peu trop petit et je pense que la direction le sait », avance-t-il.
« J'en ai jasé à toutes les fois que j'ai eu la chance de voir Kent Hughes et Martin St-Louis, on en parle. Tout le monde sait ça, mais c'est dur à aller chercher des gros bonhommes», affirme-t-il tout en pointant du doigt l'espoir russe, Ivan Demidov qui, à 19 ans, fait déjà osciller la balance à 192 livres du haut de ses 6 pieds un pouce. »
Parlant d'espoirs, Yvon Lambert a de très bons mots pour la direction actuelle: « On a fait de très bons premiers choix depuis deux, trois ans. Maintenant, c'est de continuer à s'améliorer. »
Il s'inquiète toutefois de voir la liste des blessés au sein de la Sainte-Flanelle depuis quelques années, lui qui n'a pas été blessé souvent au cours de sa carrière, malgré son jeu très physique: «Il ne faut pas qu'on ait des blessures trop sérieuses parce que ça, depuis deux, trois ans, ça nous fait mal. On perd des joueurs-clés, mais il faut que les jeunes travaillent ensemble comme on le fait présentement.»
« Il faut avoir du plaisir »
« On a quatre lignes au travail qui ont du plaisir, il faut avoir du plaisir là-dedans », lance-t-il avec le sourire.
Lui qui a porté le Bleu-blanc-rouge de 1972 à 1981 estime que le hockey d'aujourd'hui n'est pas tellement différent de celui qu'il a connu, une affirmation qui surprend si l'on considère qu'il a connu l'époque violente où les Flyers de Philadelphie étaient surnommés les «Broadstreet Bullies».
« Pour moi, personnellement, la plus grande différence, c'est le conditionnement physique. Maintenant, les gars s'entraînent 12 mois par année. Nous autres dans notre temps, l'été, là ouf! Oubliez ça, on était sur le party! s'esclaffe-t-il. »
« Mais aujourd'hui, c'est rendu tellement business. Les gars sont bien payés. Il faut qu'ils travaillent 12 mois par année. D'après moi, c'est ça la plus grande différence aujourd'hui. Le conditionnement physique. »
Mais ce n'est pas tout. «Une autre grande différence, c'est comment l'équipement a changé. L'équipement d'aujourd'hui, ça ne pèse rien. Et les gars sont beaucoup plus gâtés que dans notre temps. Ils ont deux trois paires de gants, ils ont deux trois paires de patins. Ils peuvent changer de patins à tous les matchs, mais ça c'est correct, c'est normal. Tout s'améliore année après année.»