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MONTRÉAL – Voici cinq observations à la suite de la victoire de 4-0 du Canadien face au Wild du Minnesota, jeudi soir au Centre Bell.

Le premier de Mete

Le banc du Canadien s’est animé comme si un animateur de foule s’y était présenté avec des t-shirts. Le genre d’acclamation habituellement réservée aux moments spéciaux s’est échappée des gradins. Sur la glace, plus de sourires que sur un poteau de téléphone en pleine campagne électorale.

Il y avait de quoi célébrer. Victor Mete venait de marquer son premier but dans la Ligue nationale.

Plus jamais le petit défenseur du Canadien n’aura à endurer les questions sur la longue disette qui caractérisait jusque-là sa jeune carrière. À 14:37 de la première période, il est descendu dans l’enclave pour accepter une passe de Nick Cousins – qui disputait son premier match avec le Tricolore – et a battu Alex Stalock d’un tir sur réception du côté de la mitaine.

Mete aura eu besoin de 127 matchs pour se débarrasser du piano qu’il traînait sur ses épaules. Et il y a pris goût : pour la première fois de la saison, le partenaire de Shea Weber a été crédité de plus de deux tirs au but dans un match.

Haydn Fleury, des Hurricanes de la Caroline, est maintenant le nouveau joueur actif qui a disputé le plus de matchs (95) sans marquer. Gageons toutefois que ça ne fera pas les lignes ouvertes à Raleigh...  

Suzuki s’est-il acheté du temps?

On était en train de se questionner sur l’espérance de vie de Nick Suzuki avec le grand club quand l’attaquant recrue a fait un peu d’ombre à Mete en inscrivant à son tour son premier but chez les professionnels.

L’avantage numérique du Canadien venait de se terminer quand un tir de Jeff Petry a dévié de sa trajectoire et est apparu aux pieds de Suzuki, à la droite de Stalock. Sans grand espace pour manœuvrer, Suzuki a habilement récupéré la rondelle sur son revers et l’a poussé dans l’angle parfait pour qu’elle se fraie un chemin jusqu’au fond du filet.

Selon une statistique relayée par le département des communications du Canadien, Suzuki et Mete sont devenus les premiers joueurs du CH à marquer leur premier but dans la LNH lors du même match depuis Chris Higgins et Alexander Perezhogin en 2005.

Ce but invalide-t-il nos questions sur l’avenir à court terme de Suzuki à Montréal? L’espoir de 20 ans a obtenu son quart d’heure habituel sur la patinoire, dont près du tiers en avantage numérique, jeudi. On ne dit pas qu’il a l’air dépassé par les événements, mais il semble peiner à suivre la cadence et à se créer de l’espace à forces égales.

Selon les données fournies par Natural Stat Trick, les quatre attaquants qui ont passé plus de vingt minutes sur la glace avec Suzuki à 5 contre 5 depuis le début de la saison se retrouvent plus souvent du bon côté de la rondelle sans lui.

La présence de Suzuki sur le quatrième trio du Canadien – ou à Montréal - est-elle toujours pertinente? On ne fait que poser la question. Même si Ryan Poehling est loin de brûler la Ligue américaine à Laval, on serait curieux de le voir obtenir une audition dans le même rôle.

Une opposition médiocre

Si Claude Julien attendait de tomber sur un duel favorable pour réinsérer Cale Fleury dans sa formation, on peut dire qu’il a bien joué ses cartes en ciblant la visite du Wild.

L’équipe de Bruce Boudreau s’est avérée être un rival particulièrement atroce. Elle a traité le devant du filet de Carey Price comme une pièce infestée par les punaises de lit, c’est-à-dire en s’en approchant le moins possible. Selon nos estimations, le Wild s’est créé quatre chances de marquer de qualité. Price n’a eu qu’à repousser 17 rondelles pour signer son premier jeu blanc depuis le 21 mars dernier.

Après seulement sept matchs, le Wild montre le pire différentiel but pour/but contre de la Ligue à -15.

Et Fleury, lui? Les chiffres donnent raison à Claude Julien quand il dit qu’il a disputé le meilleur de ses trois matchs cette saison.

La définition du courage

Une tape dans le dos des plus sincères à Joel Eriksson Ek. Ça va, mon gars?

Le jeune joueur de centre du Wild est sans aucun doute celui de son camp pour qui la défaite aura été la plus douloureuse. Lors d’un avantage numérique du Canadien en deuxième période, Eriksson Ek a bloqué pas un, ni deux, mais trois tirs de Shea Weber. SHEA WEBER! Le pauvre a eu toutes les misères du monde à retourner au banc de son équipe, où il a été accueilli en héros, quand la rondelle est finalement sortie du territoire assiégé. Il a fait une autre présence sur la glace et on ne l’a plus revu.

Dans un autre ordre d’idée, c’est nous où les tirs de Weber trouvent plus difficilement le filet depuis le début de la saison? Jeudi, en tout cas, aucune de ses cinq tentatives n’a atteint la cible.

Un autre type de blanchissage

C’est bien beau, les buts des jeunes, mais le Canadien avait autre chose à célébrer : pour la première fois de la saison, son unité de désavantage numérique a tenu l’adversaire en échec. En neuf minutes et des poussières avec l’avantage d’un homme, le Wild a été limité à cinq petits tirs au but.

Avec cette performance, le taux d’efficacité du CH à court d’un homme est passé de 61,1% à 69,5%. Petit train va loin... ​