Samedi soir à Philadelphie, la sirène vient de se faire entendre. Pendant que les Flyers célèbrent leur participation officielle aux séries, le Canadien doit subir l’odieux de l‘élimination . Petit tour au vestiaire, il est presque désert. Pendant que Carey Price range son équipement en vitesse, Tomas Plekanec affronte les médias. Sa voix est tellement basse qu‘il est presque inaudible. Ils est déçu comme tout le reste de l‘équipe. Le respirateur est finalement débranché. On savait que la fin approchait, mais la douleur est quand même présente quand la mort est officielle.

Quelle lente et difficile agonie ce fut. Les blessures à des joueurs clés, l‘inexpérience de la défensive, les mauvaises habitudes, le changement précipité d‘entraîneur, les mauvaises décisions de la direction, bref, on peut expliquer cette saison de misère de bien des façons. Mais une chose est certaine, le dernier rang de l‘association est inacceptable! Et pire encore, la perte de crédibilité. Partout à travers la ligue les journalistes des autres villes ont la même question « Mais qu‘est-ce qui se passe avec cette organisation si prestigieuse? Ils ont pourtant toutes les ressources nécessaires. Quelle déception! » et ils n‘ont pas tort.

Mais là on fait quoi? Le grand ménage? On commence par quoi? La direction? Les joueurs? Est-ce que Geoff Molson a déjà commencé à envisager un scénario? Les rumeurs disent que oui. On verra. Effectivement, un ménage s‘impose mais le propriétaire de l‘équipe doit le faire sans paniquer car il faut admettre qu‘il y a quand même des aspects positifs au sein de l‘équipe. À commencer par le rendement des jeunes joueurs. Alexei Emelin a impressionné, Louis Leblanc a bien fait, Frédéric St-Denis aussi. Que dire du premier trio Pacioretty-Desharnais-Cole. Le retour de Markov. Le défenseur russe prend du mieux et pourra avoir la tête en paix durant la saison estivale. Intéressante aussi la nouvelle identité que le Canadien est en train de se donner. Des joueurs qui se tiennent, se défendent. Le retour au jeu de Ryan White et l‘acquisition de Brad Staubitz a donné du courage à cette équipe.

Cependant, le travail à accomplir pour remettre cette équipe sur le bon chemin est énorme. Mais il est nécessaire et essentiel. Le Canadien ne peut plus se permettre une autre saison aussi désastreuse que celle-ci, car un jour ou l‘autre, les partisans vont finir par se désintéresser, par ne plus ressentir cette passion, ou même cette colère, cette déception. Et il n‘y a rien de pire que l‘indifférence. Rien de pire que de mourir à petit feu…