P.K. Subban est dans une classe à part. Autant comme joueur de hockey que comme maître des relations publiques.

Au surlendemain d’une gaffe qui a coûté deux points au Canadien et soulevé une véritable hystérie collective, P.K. l’a prouvé de deux brillantes façons : en se faisant complice de deux buts pour guider son équipe vers une victoire de 3-2 en tirs de barrage aux dépens des Flyers de Philadelphie et en lançant un retentissant « J’adore Montréal » qui lui a permis de voler plus encore la vedette après la rencontre qu’il ne l’avait fait durant la partie.

P.K. a lancé ce cri du cœur en guise de conclusion à l’entrevue accordée au collègue Marc Denis à titre de première étoile du match. Une première étoile qu’il méritait pleinement.

Ce cri du coeur a résonné aux quatre coins du Centre Bell à l’intérieur duquel les fans de P.K. et du Tricolore l’ont ovationné comme ils l’avaient fait à quelques occasions en début de partie en scandant des « PK! PK! PK! » bien sentis. Ce cri du cœur a aussi résonné aux quatre coins de la planète hockey alors que les mots doux de Subban ont généré des mots plus doux encore en guise d’échos sur des médias sociaux qui lui étaient pourtant très hostiles 48 heures plus tôt.

Eh oui! Paria mercredi, Subban était redevenu l’enfant prodige. Comme quoi les choses changent vite quand il est question du Canadien et de ses joueurs. Surtout de ses joueurs vedettes. Plus encore quand ces vedettes nagent dans la controverse comme le fait P.K..

P.K. Subban ne se contente pas de nager dans la controverse. Il s’y amuse. Il s’y sent bien. Je mettrais d’ailleurs ma main dans le feu qu’il a adoré le tumulte des deux derniers jours alors que certains le lapidaient de critiques et de mauvaises intentions avec passion alors que d’autres le défendaient bec et ongle avec tout autant de passion.

P.K. est une vedette. Une vraie. Il attire l’attention. Il veut cette attention. Et il sait performer avec cette attention enroulée autour de son cou. Une attention qui en étoufferait plusieurs, voire une majorité. Épié dans ses moindres gestes, dans ses moindres réactions, P.K. Subban a su répondre aux critiques avec sa récolte de deux passes et ses 30 minutes et 55 secondes d’utilisation. Un septième match de plus de 30 minutes cette saison. Tout un contraste avec les trois dernières parties alors qu’on l’avait limité à un maximum de 23 minutes et 31 secondes d’utilisation.

ContentId(3.1173709):LNH : P.K. Subban répond de la meilleure des façons (Canadiens)
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Comme si ce n’était pas déjà suffisant, Subban aurait pu auréoler la victoire du Tricolore d’une autre passe, voire du but vainqueur, alors qu’il a servi deux occasions en or à Alex Galchenyuk et Tomas Plekanec tout en s’offrant un tir en direction du filet des Flyers au cours de la prolongation.

Une prolongation qui n’a pas fait de maître. Mais une prolongation qui a sauvé le spectacle alors que le Canadien et les Flyers ont été plus actifs durant ces cinq minutes que durant les 60 minutes réglementaires.

Accusé de tous les maux, dont celui d’être trop individualiste, Subban aurait peut-être bénéficié de meilleures occasions de marquer s’il avait opté pour tirer au lieu de servir des passes à Galchenyuk et Plekanec. Belle ironie!

Ironique aussi de voir avec quel doigté P. K. a su balayer du revers de la main les critiques associées à son individualisme et aussi aux tensions qui mineraient ses relations avec son capitaine Max Pacioretty.

ContentId(3.1173699):Les moments forts dans la LNH
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« Un très bon joueur – je vous jure qu’il l’a dit – qui a aussi été mon mentor à mon arrivée à Montréal, Hal Gill me répétait toujours que les seuls points importants dans le cadre d’un match étaient les points qui allaient à la fiche de l’équipe. Alors ce soir les deux seuls points qui comptent sont ceux qui nous replacent dans la course aux séries », a mentionné Subban.

Lorsque le collègue Marc Denis lui a demandé de mesurer l’importance de la victoire après le tumulte des deux derniers jours, Subban s’est ensuite retourné vers son capitaine. « Cette victoire est une preuve que nous formons une équipe. Cette victoire revient au leadership de notre groupe de leaders, à notre capitaine qui a su s’imposer dans tout ça », que Subban a ajouté.

Bon! Je ne sais pas à quel point il croyait vraiment tous les mots qu’il a défilés quant à la qualité réelle du leadership de son capitaine. Peu importe. Ce qui importait après la victoire arrachée en tirs de barrage, c’était d’apaiser les critiques, la controverse, la tempête.

Et ça, P.K. l’a fait avec brio.

Il avait amorcé sa campagne en matinée alors que c’est coiffé d’une casquette du Canadien et non d’une casquette de sa fondation qu’il s’est présenté devant les caméras. Ce n’était pas le cas après la rencontre, mais bon. Certains diront que ce n’est qu’un détail. Et c’est peut-être vrai. Mais pour une organisation qui se plaît à nous rappeler sa glorieuse histoire, il est inhabituel, disons, de voir que le Canadien qui verse des fortunes aussi colossales à ses joueurs soit écarté par quelques joueurs qui y vont de commandites personnelles. Et ce genre de décision de la part des joueurs ouvre la porte à toutes sortes de spéculations quant à leur allégeance profonde à l’endroit du club.

« Subban a joué un match solide »

P.K. a certainement fait taire ses critiques et il a apaisé la tempête avec ses deux passes, la qualité de son jeu et surtout le cri du cœur qu’il a lancé après la partie. « Nous avons fait taire bien du monde ce soir », a d’ailleurs lancé P.K. Subban une fois de retour au vestiaire.

Il sera intéressant de voir combien de temps tout cela durera.

Même chose pour le Canadien qui a mis un terme, mais sans grande conviction, à sa séquence de trois revers de suite. Car bien qu’il ait gagné, le Canadien l’a fait en tirs de barrage seulement pour une troisième fois lors de ses cinq derniers gains.

Max Pacioretty, avec un but nécessaire pour prolonger la séance de tirs de barrage, et Paul Byron avec le but décisif ont marqué pour le Canadien. Mike Condon, qui a stoppé quatre tirs après qu’il eut cédé sur le premier, a récolté la victoire.

Parlant de Condon, s’il a été très généreux sur le premier but des Flyers – il a cédé sur un tir des poignets anodin, 10 secondes seulement après que le Canadien eut pris les devants 1-0 –, il s’est bien repris ensuite. Surtout en prolongation et en fusillade.

C’est congé en fin de semaine avant un test beaucoup plus imposant lundi alors que les Predators de Nashville seront de passage au Centre Bell.