BROSSARD – Michel Therrien avait probablement démontré un peu trop d’honnêteté en mentionnant qu’il serait très difficile pour son équipe d’accéder aux séries à la suite du dernier revers du Canadien et il a sauté sur l’occasion pour corriger le tir.

« J’ai de la misère à comprendre qu’on a interprété qu’on a lancé la serviette », a déclaré l’entraîneur du Canadien à la suite de l’entraînement des siens vendredi.

« Il faut se remettre dans le contexte de la question. Si je dis que ce sera « a walk in the park » de faire les séries, ils vont dire que je ne suis pas sur la même planète, il faut que tu sois réaliste », avait-il préparé comme message.

« C’est comme quand tu te retrouves avec un déficit de 1-3 dans une série, tu sais très bien que ce sera difficile de la gagner. Mais est-ce que ça veut dire que tu vas lâcher ? Absolument pas. On est un peu dans la même position, on sait très bien que ce sera très difficile. On n’a pas besoin de personne pour nous le dire », a poursuivi le pilote québécois.  

Les échos de l'entraînement du CH

Confronté à cette adversité qui ne cesse de se prolonger, Therrien a refusé de se placer dans la peau d’un boxeur qui est contraint à jeter l’éponge.

« Aucune personne ne peut dire qu’on a abdiqué, au contraire, je vois plus ça comme un gros défi », a-t-il assuré.

Un collègue anglophone a profité du sujet de la discussion pour lui demander quel était son message aux partisans alors que des sièges libres sont visibles au Centre Bell sans parler de la pénible revente sur le marché.

« On va se battre, on va se battre jusqu’à la fin. Notre concentration est dirigée vers le prochain match dans lequel on affrontera une équipe très talentueuse, mais on va se battre », a martelé Therrien.

Dans une tourmente comme celle-ci, les athlètes et les entraîneurs sont poussés dans leurs derniers retranchements. En se fiant à son expérience, Therrien se dit convaincu que des bénéfices peuvent être obtenus dans une telle situation.

« Ça te force à travailler encore plus fort, à avoir plus de détermination et à t’attarder davantage aux détails. Tu apprends beaucoup et apprendre c’est difficile, c’est ça qui est le plus dur », a convenu celui qui a déjà vécu des jours sombres à son premier passage avec le Canadien et aux commandes des Penguins de Pittsburgh.

Ceci dit, lorsqu’une équipe doit se contenter d’une minuscule victoire depuis 10 matchs et d’une fiche de 5-20-1 à partir du point de départ de la descente, l’ambiance pourrait devenir lourde et même exécrable au sein d’un groupe. Therrien s’est également montré encourageant à ce sujet.

« Les gars sont très attentionnés. L’ambiance est quand même bonne tout comme l’attitude », a-t-il souligné et on est porté à lui donner raison en se fiant aux observations récentes dans le vestiaire du Tricolore.

Parlant du dévouement des joueurs et des dirigeants, Therrien a utilisé une image forte pour décrire la déception qui les habite après chaque revers.

« C’est sûr qu’on voudrait que les résultats tournent en notre faveur. Chaque fois qu’on n’a pas les résultats recherchés, il y a un morceau de notre coeur qui s’arrache. Personne ne peut être plus déçu que le groupe à l’interne. Mais nous, le lendemain matin, on ne reste pas couché derrière des rideaux fermés à s’apitoyer sur notre sort. On se retrousse les manches pour se sortir de là », a exposé Therrien à une question de Luc Gélinas sur les apprentissages de ses expériences précédentes.

Lessio sur la touche, Beaulieu laissé de côté?

Alors que la troupe montréalaise est empêtrée dans une profonde léthargie, Therrien ne dispose pas d’une multitude d’options pour renverser la vapeur et il semble avoir décidé d’écarter Nathan Beaulieu de sa formation samedi face aux Oilers.

Lucas LessioL’entraîneur n’a pas voulu confirmer le tout, mais le numéro 28 a patiné avec Greg Pateryn à l’entraînement vendredi.

À la suite de la dernière défaite, contre les Sabres de Buffalo mercredi, Therrien avait critiqué le travail de sa brigade défensive. En évaluant ses options, il aurait décidé que Beaulieu allait écoper.

Par contre, Beaulieu est loin d’être le seul défenseur à avoir des choses à se reprocher. Alexei Emelin, notamment, a éprouvé plusieurs ennuis à son retour au jeu, mais il s’est entraîné auprès de Jeff Petry.

La journée était déjà assez frustrante pour Beaulieu qu’il en est venu à fracasser son bâton sur le poteau du filet qui était protégé par Mike Condon.

En ce qui concerne le côté offensif, l’entraîneur du CH n’a pas cédé à la tentation de remanier en profondeur ses combinaisons. Ainsi, Alex Galchenyuk est demeuré à l’aile de Tomas Plekanec sur un trio complété par Brendan Gallagher.

« Il y a des choses que j’aime. Les trios de Desharnais et de Plekanec provoquent des chances de marquer, mais on aimerait en voir un peu plus des trios de Lars (Eller) et (Torrey) Mitchell. Je ne prévois pas de changements pour les prochains matchs », a justifié l’entraîneur.

Comme les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules, le Canadien a confirmé que Lucas Lessio sera absent pour une période de deux à trois semaines en raison du coup salaud asséné par Radko Gudas des Flyers mardi.

Therrien n’en dit pas plus à propos de Price

En terminant, la remise en forme de Carey Price s’est poursuivie alors qu’il a patiné pendant environ une heure. Il semblait plus à l’aise que mercredi et il était, cette fois, muni de sa mitaine, son bouclier et son bâton de gardien. Price ne portait toutefois pas ses jambières et il a procédé à des déplacements latéraux avant la séance d’entraînement de ses coéquipiers.

Malheureusement, l’entraîneur du Canadien n’avait pas plus d’informations à dévoiler.

« Je comprends toutes les questions à propos de Carey. Mais il n’est pas rendu à l’étape suivante, celle d’enfiler son équipement. Tant qu’il ne sera pas rendu là, je n’aurai pas de mises à jour à vous donner. Quand il y parviendra, je peux vous dire que ça me fera plus que plaisir de vous en donner.

Therrien a ensuite bien fait rire la presse quand on lui a demandé son avis sur les images captées par RDS démontrant un inconfort de Price à la jambe droite.

« Je n’étais pas là et je ne regarde pas la télé », a-t-il lancé en riant.

Formation à l’entraînement

Pacioretty-Desharnais-Weise
Galchenyuk-Plekanec-Gallagher
Fleischmann-Eller-Andrighetto
Flynn-Mitchell-DSP                       

Markov-Subban
Emelin-Petry
Barberio-Gilbert
Beaulieu-Pateryn

30 Minutes Chrono : les déboires attribuables à Price?