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Après quatre jours de congé et surtout une séquence de cinq parties seulement au cours des 25 derniers jours, on savait tous que le Canadien serait reposé. Ce qu’on ne savait pas – bien qu’on pouvait le craindre – c’est à quel point il aurait de la difficulté à se mettre en marche.

 

Contre des Predators qui avaient perdu leurs trois derniers matchs, disons que c’était une vilaine idée de commencer le match en retard.

 

Une bien mauvaise idée.

 

Et c’est le quatrième trio, ce quatrième trio qu’on a élevé au rang de plus belle invention depuis la création du pain tranché au cours des derniers jours, qui a été la première victime de ce très lent début de match.

 

Nate Thompson, Dale Weise et Nicolas Deslauriers ont été emboîtés en fond de territoire défensif après une mise en jeu perdue par le centre acquis des Kings de Los Angeles et les Preds en ont profité pour décocher un, deux, trois et quatre tirs de suite en direction de la cage défendue par Carey Price qui a eu la vie sauve sur cette séquence grâce à la complicité de ses poteaux.

 

Price a sauvé les meubles au premier tiers. Plusieurs fois. Quelques minutes après la mise en jeu initiale, Nashville était en avant 9-1 au chapitre des tirs au but. Après le premier tiers, la domination était de 16-8 en faveur des Preds.

 

Le Canadien était chanceux de retraiter au vestiaire sur une égalité bien inégale de 0-0.

 

Le 4e des Preds meilleur que le 4e du CH

 

Revenons sur le quatrième trio. Sur les quatrièmes trios en fait. Car après avoir été revampé par les acquisitions de Weise et Thompson, le nouveau quatrième trio du Canadien a été moins efficace que le quatrième trio des Preds.

 

Bon! Il n’a pas été déclassé comme cela a été le cas samedi dernier au Centre Bell face aux Maple Leafs dans le cadre d’un match qui a sonné le glas de Kenny Agostino et Michael Chaput avec le Tricolore.

 

Mais une fois encore, c’est le quatrième trio adverse qui a été le meilleur.

 

Non seulement Brian Boyle a marqué son premier but dans l’uniforme de sa nouvelle équipe, le but qui a couronné la victoire en plus, mais le gros joueur de centre tout juste acquis par David Poile a été au centre de plusieurs actions positives autour du filet de Carey Price.

 

Le quatrième trio du Canadien?

 

Après une première période timide, comme le reste de l’équipe, Thompson, Weise et Deslauriers ont été plus efficaces... comme le reste de l’équipe.

 

Dominé 16-8 au chapitre des tirs au but en première, le Canadien a renversé la situation (21-11) en période médiane. Après Price au cours des 20 premières minutes, ce fut au tour de Pekka Rinne de s’illustrer.

 

Et il l’a fait contre tous les trios du Canadien.

 

Quelques belles poussées du quatrième trio lui ont valu des commentaires positifs de l’entraîneur-chef Claude Julien après la rencontre. Un coach qui semblait avoir passé l’éponge sur les mauvaises présences en première.

 

« Ils ont été bons. Ils nous ont donné ce qu’on attendait d’eux. Ils ont obtenu quelques bonnes occasions de marquer. Weise a bloqué un tir et il nous a donné l’énergie qu’on attend du quatrième trio », a lancé Claude Julien.

 

J’ai l’impression que Claude Julien sera plus patient avec ce nouveau quatrième trio qui est plus à l’image de ce que le coach du Canadien souhaite avoir en tant que quatrième trio. Il faudra toutefois que le nouveau soit meilleur que l’ancien. En fait non. Il faudra surtout qu’il soit meilleur que le quatrième trio contre qui il évolue.

 

Ce n’a pas été le cas hier dans le cadre du premier match.

 

Peut-être que ce le sera samedi à Tampa Bay. Quoiqu’on risque d’avoir à attendre au lendemain dans le Sud de la Floride tant le Lightning est fort.

 

Du jeu brouillon par moments

 

Malgré les attentes démesurées associées à l’attention tout aussi démesurée qu’il a obtenue depuis le début de la semaine, le quatrième trio n’est pas responsable du revers encaissé à Nashville.

 

Cette défaite s’explique par des bévues qui ont directement mené aux trois buts des Predators.

 

Campé dans sa zone défensive pour ne pas dire abandonné par ses coéquipiers – défenseurs inclus – qui s’étaient déjà aventurés loin en zone neutre, Jonathan Drouin a tenté une passe qu’il n’aurait jamais dû tenter en guise de sortie de zone.

 

Avec des coéquipiers bien trop en maraude, Drouin a décoché une bombe que les Predators ont facilement interceptée et qui a mené au premier but du match. Un but marqué sur le deuxième tir des Preds au deuxième engagement alors que le Canadien en affichait déjà 10.

 

C’est facile à écrire après avoir vu et revu la séquence plusieurs fois, mais sur le jeu qui a mené au premier but des Preds, Drouin aurait eu grand intérêt à utiliser sa vitesse pour au moins se rendre en zone neutre plutôt que de tenter une bombe bien facile à intercepter.

 

Boyle a marqué sur un puissant tir frappé décoché en entrée de zone du Canadien, une entrée de zone orchestrée par P.K. Subban.

 

Le but d’assurance a rapidement suivi alors que Jordie Benn, dans un élan offensif qu’il ne devrait jamais au grand jamais se permettre, a perdu la rondelle en zone neutre pour offrir une poussée offensive aux Preds qui ont su en profiter.

 

Le Canadien n’a pas été mauvais jeudi à Nashville. En fait oui : il a été mauvais au premier tiers, mais il aussi offert du jeu intéressant, sur le plan offensif, lors des deux périodes subséquentes. L’ennui, c’est qu’il s’est frotté à un Pekka Rinne (34 arrêts) qui a été aussi bon, voire meilleur, que Carey Price (35 arrêts) et qu’en plus, le jeu approximatif par moments du Tricolore a mené à de petites erreurs qui ont eu de grosses conséquences puisque ses rivaux en ont profité pour marquer.

 

« On a été brouillon par moments ce soir et ça explique le résultat du match », a d’ailleurs convenu Claude Julien dans le cadre de son analyse de la rencontre.

 

Une analyse fidèle à la réalité.

 

Le genre de réalité qu’il faudra éviter samedi à Tampa Bay si le Canadien veut s’offrir ne serait-ce qu’une chance ou deux de battre le Lightning.

 

En bref

  • Parce qu’ils sont à jamais soudés aux hanches en raison de la transaction qui les fait passer de Nashville à Montréal et de Montréal à Nashville, Shea Weber et P.K. Subban étaient encore au centre de l’attention médiatique jeudi. On ne peut pas dire qu’ils ont justifié cette attention. À son 900e match dans la LNH, le capitaine du Canadien a disputé un match honnête sans plus. Quant à P.K., vrai qu’il a obtenu une passe sur le but de la victoire, mais pour le reste disons qu’il n’a pas, lui non plus, disputé un match à la hauteur de sa réputation...
     
  • Bien qu’elle ait connu de meilleurs moments et même des résultats encourageants au cours des dernières parties, l’attaque massive du Tricolore a été blanchie en trois occasions jeudi à Nashville malgré les quatre tirs obtenus...
     
  • C’est difficile à croire et plus difficile encore à comprendre, mais les Predators de Nashville sont pires que le Canadien en attaque massive. Eh oui! Ils sont 31e et bon derniers dans la LNH tout juste derrière le Canadien. Et ce ne sont pas les cafouillages dont ils se sont rendus coupables lors des trois tentatives obtenues jeudi qui raviveront les espoirs. Que non! Malgré la présence des Subban, Josi, Forsberg, Turris et Arvidsson, les Predators patinent dans la même mélasse qui ralentit le Canadien en supériorités numériques. Ça donne du jeu lent, des passes molles, des tirs peu menaçants et des assauts loin d’être convaincants...
     
  • Victor Mete a ajouté un tir hors cible devant une cage désertée par le gardien Pekka Rinne à sa liste, déjà fort longue, d’occasions ratées depuis qu’il a faut le saut dans la LNH. Après 95 rencontres dans l’uniforme du Canadien, le jeune défenseur est oui toujours en quête de son premier but en carrière dans la Grande Ligue. Il peut se consoler avec un différentiel de plus-24...
     
  • Contrairement à Victor Mete, Viktor Arvidsson maximise les occasions de marquer qui s’offrent à lui. Il a d’ailleurs enfilé son 26e but de la saison pour assurer la victoire aux dépens du Canadien. C’était son 12e but à ses 13 derniers matchs et son 18e marqué depuis le 31 décembre dernier. Un sommet dans la LNH au cours de cette période. Avec ses 26 buts en 36 rencontres, Arvidsson, s’il maintient son rythme, pourrait devenir le premier joueur depuis Sidney Crosby – 32 buts, en 41 matchs en 20102011 – à inscrire au moins 30 buts en moins de 60 parties dans le cadre d’une saison qui n’est pas écourtée par un conflit de travail. Ce n’est pas rien...