Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Une meilleure recette pour le camp de développement du Canadien?

Adam Nicholas Adam Nicholas - Vincent Ethier
Publié
Mise à jour

BROSSARD – Il règne un contexte différent au camp de développement du Canadien de Montréal sous l'influence du nouvel état-major et particulièrement du directeur du développement hockey, Adam Nicholas. 

Le dernier camp de développement du Tricolore remontait à 2019. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le niveau d'intensité a grimpé de plusieurs crans pour cette édition. De plus, les exercices comportaient un volet de complexité plus élevée. À un point où certains joueurs sont parfois confus au début d'un exercice. 

Le but de Nicholas est justement de faire davantage réfléchir les joueurs en intégrant des concepts plus spécifiques dans les entraînements. 

« À l'époque, on voulait voir des scrimmages. Maintenant, c'est plus d'apprendre et d'enseigner. Gagner des batailles, maîtriser le positionnement. Adam fait un bon boulot », a décrit Francis Bouillon qui œuvre au développement des joueurs. 

Même Vincent Lecavalier, qui a joué plus de 1000 matchs dans la LNH tout en récoltant près de 1000 points, trouve que c'est stimulant de se plonger dans cette approche. 

« C'est très différent et je pense que c'est différent que ce que 95 % des équipes font. Adam Nicholas procure une facette différente au développement, j'adore ça. J'apprends beaucoup et je vais à chaque réunion avec Martin, Adam et les joueurs pour voir ce que les gars vont faire. Ils essaient de travailler beaucoup sur le cerveau. S'il y a une chose que j'ai apprise en évaluant des 17 ans, c'est qu'il y a beaucoup de joueurs talentueux, mais vous cherchez des gars intelligents. C'est eux que vous voulez repêcher. Mais vous voulez aussi qu'ils continuent à travailler sur cet aspect. C'est pour ça qu'on fait des exercices avec des restrictions. Vous voyez le niveau! C'est incroyable. Et ils ne font pas que jouer, ils apprennent », a exposé Lecavalier, le conseiller spécial aux opérations hockey.

« Ce n'est pas "On met la rondelle dans les coins et on tourne autour des cônes". Moi, je n'ai jamais pratiqué comme ça, mais j'adore ça. Tu travailles ton cerveau tout le temps. Le hockey, ce sont des décisions que tu dois prendre rapidement. En travaillant ça, tu deviens un meilleur joueur de hockey. C'est beau tourner autour d'un cône cinq fois ou dix fois, mais avec les jeux qu'ils font, tu deviens un meilleur joueur de hockey », a poursuivi Lecavalier. 

Bref, Lecavalier va jusqu'à se décrire comme un étudiant cette semaine lors du camp de développement. 

Prudence avec Slafkovsky, Guhle si près 

Difficile de prédire si les bénéfices seront perceptibles à court terme, mais cette approche devrait aider la majorité des nouveaux espoirs de l'organisation dont Juraj Slafkovsky. 

Le premier choix de la cuvée 2022 fascine Bouillon et Lecavalier. 
 
« La deuxième journée du repêchage, j'étais assis à côté de lui dans la loge et il me parlait. Je me disais "Tabarouette, c'est déjà la stature d'un joueur de la LNH". Je voulais le voir sur la patinoire et j'ai aimé ce que j'ai vu aussi », a réagi Bouillon. 

« Je l'aime beaucoup. C'est toute une pièce d'homme! Son éthique de travail, ses mains, comment il bouge sur la glace, tu vois qu'il y a une différence des fois avec le junior. Lui, tu vois que c'est un homme quand il bouge. Il a vraiment beaucoup de puissance », a observé Lecavalier. 

Cela dit, la cuvée 2022 n'a pas été identifiée comme la plus talentueuse. Plusieurs recruteurs considèrent que Slafkovsky, Simon Nemec, Logan Cooley et Shane Wright n'auraient pas été repêchés dans le top-5 en 2021. Ainsi, il ne faudrait pas été trop étonné si ces joueurs doivent patienter un peu avant de s'établir dans la LNH. 

« C'est un jeune et il faut bien le développer en lui donnant du temps et sans lui imposer de pression. Il a un beau package, mais il ne faut pas pousser trop vite. S'il est prêt, il le sera. Si ce n'est pas le cas, on a d'autres plans pour lui », a convenu Bouillon. 

Toutefois, Lecavalier a rappelé que le Slovaque n'arrive pas du junior et qu'il a déjà appris à se comporter comme un professionnel. Reste à voir s'il peut déployer suffisamment de constance pour demeurer à Montréal. 

Pendant ce temps, le défenseur Kaiden Guhle se rapproche de plus en plus de la LNH.  

« À mon avis, c'est l'un de nos plus beaux espoirs. C'est le joueur qui est le plus proche de la LNH, il est tellement complet. Au début, quand on l'a repêché, il jouait beaucoup défensif. Il m'a impressionné par son amélioration dans son jeu offensif dans les dernières années », a vanté Bouillon. 

Le camp d'entraînement déterminera le sort de Guhle et l'organisation n'a pas encore annoncé s'il participera, le mois prochain, à la reprise du Championnat mondial junior. 

Bouillon sera également un allié précieux pour Lane Hutson et Miguël Tourigny, deux défenseurs de petit format. Il est fasciné par la mobilité de Hutson et la fougue de Tourigny. 

Pas le remplaçant de Richardson

Au niveau personnel, vous pouvez rayer le nom de Francis Bouillon parmi les options pour remplacer Luke Richardson comme adjoint à Martin St-Louis. 

« Non. Il y a deux ans, j'aurais pu devenir l'adjoint à Joël Bouchard avec le Rocket. Mais je n'avais pas saisi cette occasion. Je n'étais pas prêt. Présentement, je suis bien dans mes fonctions », a noté Bouillon. 

Par contre, Bouillon semble accueillir avec plaisir le renfort de ressources dans le département du développement. Cette priorité de Jeff Gorton et Kent Hughes allégera ses nombreuses responsabilités. 

« Rob (Ramage) et moi, on couvrait beaucoup de joueurs. Quand tu veux une meilleure qualité de développement, il faut bien s'entourer. Ils ont ajouté Marie-Philip et Adam. C'est mieux pour le développement, ça prenait ça ». 

De son côté, Lecavalier prétend avoir la piqûre. Le mandat d'évaluer des joueurs l'a charmé. Il en profite également pour prodiguer des conseils à une multitude de joueurs. À titre d'exemple, c'était intéressant de le voir échanger avec Jonathan Drouin qui a été en mesure de pratiquer ses lancers mardi matin. 
  
« On se comparait (leur blessure à un poignet). C'est exactement à la même place. Je l'ai regardé tirer et je voyais qu'il était tapé. Je pensais qu'il allait juste patiner, mais ses lancers étaient vraiment bons. Je ne sais pas où il en est dans sa rééducation, mais il semble prêt à lancer comme dans la LNH. J'ai eu le même problème longtemps et t'es content quand c'est réglé », a conclu Lecavalier.