Il y a de quoi être satisfait du rendement du Canadien ces derniers jours durant la série aller-retour qu’il a disputée face aux Sénateurs d’Ottawa.

Ça lui donne une confiance additionnelle dans son objectif de terminer la saison régulière au premier rang de la division Atlantique.

Est-ce suffisant par contre pour prendre acquis que tous les maux qui ont affligé le Tricolore durant les mois de janvier et février sont pour autant disparus? Je n’irai pas jusque-là, pour la simple et bonne raison que l’équipe qu’il a battue deux fois durant le week-end a offert du hockey très ordinaire.

J’avoue que la formation de Guy Boucher m’a déçu, même si je suis conscient du fait qu'elle a joué trois rencontres en quatre soirs (elle s’était mesurée aux Blackhawks de Chicago jeudi) et que cela lui a fait grand tort, tout comme l’absence d’un pilier offensif en Mark Stone.

Défensivement, il y a des limites à ce qu’Erik Karlsson peut faire pour soulever son club, surtout lorsqu’on exige de lui qu’il dispute 33 minutes sur la surface glacée comme ce fut le cas samedi. Des gars comme Kyle Turris et Bobby Ryan auraient pu en faire davantage au cours de ces deux affrontements pour prendre la relève.

Les Sens forment une bonne jeune équipe, mais je ne suis pas convaincu qu’il s’agit d’une équipe capable de se rendre immédiatement en séries éliminatoires. On en a eu une preuve évidente en fin de semaine.

Le CH, pour sa part, a montré une plus grande structure et c’est de bon augure avec 10 parties à faire au calendrier. C’est d’autant plus encourageant de voir que les Montréalais ont connu du succès contre Ottawa en dépit d'une contribution minime des gros canons (une aide pour Alexander Radulov, rien pour Max Pacioretty et Alex Galchenyuk).

Je crois que Claude Julien a trouvé des combinaisons intéressantes en jumelant Phillip Danault à Andrew Shaw et Artturi Lehkonen, ainsi que Tomas Plekanec à Paul Byron et Brendan Gallagher.

Danault l’a prouvé à maintes reprises cette année : il possède la polyvalence pour évoluer avec plusieurs types de partenaires de jeu. Son excellente lecture du jeu l’aide dans plusieurs facettes et ça s’est soldé par une belle contribution offensive samedi au Centre Canadian Tire.

En ce qui a trait au retour à la forme de Brendan Gallagher, on voyait cela venir depuis maintenant deux semaines. La décision de le faire jouer avec Byron rapporte pour Julien jusqu’à présent, et Plekanec montre des signes de vie, notamment avec un but inscrit tôt en première période dimanche.

Un flagrant manque de cohésion

Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est le trio des ténors qui me fait le plus douter tandis que les autres montrent des signes encourageants. Je trouve que la cohésion prend du temps à s’installer entre Galchenyuk et Pacioretty. Je ne nie pas qu’ils avaient connu de bons moments ensemble vers la fin de la saison 2015-16, mais il demeure néanmoins qu’ils sont deux joueurs qui aiment être près du filet et prendre des tirs. Ils se ressemblent beaucoup sur ce point.

Galchenyuk apporte un aspect différent de Danault puisqu’il aime garder la rondelle plus longtemps sur sa lame de bâton. Quant à Radulov, sans dire qu’il joue du mauvais hockey, c’est moins convaincant dans son cas depuis son retour de blessure.

On a quand même affaire aux trois attaquants les plus talentueux sur une même unité, donc il pourrait s’avérer payant d’attendre qu’ils développent une chimie. C’est surtout par rapport au positionnement en zone offensive qu’il y a des correctifs à apporter à mon avis.

Le jeu de puissance doit débloquer

On a discuté longuement ces derniers jours du manque de finition du Canadien sur l’attaque massive. Malgré le but de Nathan Beaulieu au troisième vingt dimanche, il y a encore des éléments à rectifier et cela passe surtout par la qualité des entrées de zone offensives.

Le CH doit miser sur sa rapidité pour installer son attaque à cinq – c’est la recette qui lui a rapporté par le passé – et cela fait défaut présentement. Je pense aussi qu’il est important de faire confiance à Andrei Markov pour épauler Shea Weber à la pointe sur la première unité. Après tout, le vétéran russe a toujours été une présence stabilisante pour l’avantage numérique.

Il ne faut pas oublier que le jeu de puissance fonctionne généralement par séquences. On ne peut que se croiser les doigts et souhaiter qu’une séquence plus reluisante attend le CH dans cette facette du jeu.

Quel partenaire pour Petry?

Après avoir connu une rencontre ponctuée de quelques erreurs mentales samedi en compagnie de Brandon Davidson, Jeff Petry a été jumelé à Alexei Emelin lors du match retour face aux Sens, et ce tandem a été efficace dans la victoire acquise au Centre Bell.

Je persiste à croire que l’une des clés en défensive est de retrouver un partenaire qui saura faire ressortir le meilleur du no 26 du CH, et ce joueur est Nathan Beaulieu à mon avis.

Avant d’en arriver là, Claude Julien doit cependant reprendre confiance en Beaulieu au point de lui accorder une autre chance d’évoluer parmi les quatre premiers arrières. Toutefois, Julien ne doit pas être trop pressé de retenter l’expérience car tout compte fait, il se tire plutôt bien d’affaire aux côtés de Jordie Benn.

* propos recueillis par Maxime Desroches