COLLABORATION SPÉCIALE

 

Premier choix du CH en 2017, Ryan Poehling a eu de la difficulté à faire sa place avec l’organisation après son tour du chapeau dans son match inaugural. Deux points en 27 rencontres la saison suivante avant de passer une année complète dans la ligue américaine, ce n’était pas la progression qu’espérait le CH. Son année avec le Rocket de Laval nous a tout de même montré quelques signes positifs, avec 25 points en 28 rencontres, mais les partisans ont déjà vu plusieurs joueurs briller dans les ligues mineures et être incapables de faire la transition au grand club.

 

En 12 matchs avec le Canadien depuis son rappel, Poehling fait bonne impression. Ses 4 buts volent évidemment la vedette, mais son jeu aux deux bouts de la patinoire est encourageant. En particulier, son niveau d’effort est beau à voir, surtout pour un club qui semble trop souvent baisser les bras au premier signe d’adversité.

 

Tableau Ryan PoehlingÀ un peu plus de 11 minutes de temps de glace par soir, Poehling n’occupe évidemment pas un rôle sur les deux premiers trios que l’on espère d’un choix de premier tour, mais il maximise les opportunités que lui offre Dominique Ducharme.

 

Par 20 minutes de jeu à égalité numérique, aucun attaquant ne remporte plus de batailles à un contre un que Poehling depuis qu’il est dans l’alignement. Il est également actif défensivement, alors que Nick Suzuki est le seul qui bloque plus de passes que lui. Poehling est aussi l’attaquant du CH qui a la plus basse moyenne de buts attendus contre lorsqu'il est sur la glace, une statistique qui est essentiellement comme le différentiel plus-moins, mais qui prend en considération la qualité de tous les tirs lorsqu’il est sur la glace au lieu de seulement considérer les buts. Poehling n’affronte peut-être pas les meilleurs effectifs adverses soir après soir, mais ça reste une performance encourageante.

 

Si Poehling peut maintenir ce niveau d’effort, une place sur le 3e ou 4e trio est presque garantie pour lui, même si l’apport offensif ralentit quelque peu. Montréal aimerait bien avoir une contribution plus significative après avoir dépensé un choix de premier tour sur lui, mais faire de Poehling un atout à la formation est déjà un pas dans la bonne direction après deux saisons difficiles pour l’américain.

 

Cole Caufield

 

Le CH avait beaucoup d’attente pour Cole Caufield cette saison. Il a impressionné l’an dernier avec ses buts gagnants en prolongation et 4 buts en séries et le CH s'attendait à ce qu'il prenne un pas de l’avant. Il était un favori pour le trophée Calder, mais Caufield et les partisans ont eu un lourd retour à la réalité pour commencer la saison. Caufield n’a obtenu qu’une mention d’aide en 10 rencontres avant de faire un séjour avec le Rocket de Laval pour retrouver sa confiance. Il est plus productif depuis son retour, avec 5 points en 8 matchs. Il a marqué son premier but de la saison contre les Capitals, mais ça reste son seul but de l’année.

 

Tableau Cole CaufieldCaufield est pourtant un marqueur naturel. Il l’a prouvé avant d’être repêché, avec 72 buts en 64 matchs avec l’équipe nationale de développement des États-Unis. Il l’a prouvé lors de sa seule saison avec l’Université du Wisconsin, remportant le Hobey Baker. Et il l'a prouvé pour le CH l’an dernier avec des buts gagnants à ses 4e et 5e matchs en carrière. Cette saison, il semble pourtant hésitant à tirer et il n’arrive pas à se faufiler dans des espaces libres pour s’offrir comme cible pour les passes de ses coéquipiers.

 

Caufield n’a reçu que deux passes dans l’enclave en 8 matchs depuis son retour, un problème qui est très représentatif du club. Montréal est parmi les pires clubs de la LNH pour s’installer en zone offensive pour faire circuler la rondelle et créer de l'attaque en cycle offensif, où Caufield pourrait briller en se glissant dans les espaces libres. Caufield a un excellent tir, mais il a besoin de quelqu'un pour lui refiler la rondelle et Montréal est simplement incapable de le faire cette saison.

 

 C’est difficile pour lui de jouer à son plein potentiel quand le club en entier connaît une saison de misère, en plus d’être ravagé par des blessures. Il est aussi facile d’oublier qu’il n’a que 20 ans. Bref, une saison décevante, mais il est encore trop tôt pour s’inquiéter sur son potentiel à long terme.

 

Kale Clague

 

Pendant l’écriture de cet article, Jeff Gorton a fait sa première transaction depuis qu’il fait partie de l’organisation, réclamant Kale Clague des Kings au ballottage. Autant à Laval qu’à Montréal, les défenseurs tombent comme des mouches pour le CH. Shea Weber, Joel Edmundson, Jeff Petry, Sami Niku, Xavier Ouellet et Josh Brook manquent tous à l’appel. Clague vient apporter une autre pièce que peut utiliser Dominique Ducharme pour tenter de colmater les pertes défensives.

 

Clague a été sélectionné par les Kings en deuxième ronde lors du repêchage de 2016. Le défenseur de 23 ans n’a que 33 matchs d’expérience dans la LNH répartis sur trois saisons, mais il a tout de même réussi à obtenir 11 mentions d’aides. Les Kings sont aussi aux prises avec de nombreuses blessures à la position, notamment Drew Doughty et Sean Walker, ce qui a permis à Clague d’évoluer sur l’avantage numérique, où il a obtenu 3 de ses 5 points cette saison.

 

Le jeune défenseur a une bonne première passe, complétant 12,3 passes en relance offensive par 20 minutes de jeu, ce qui se classerait au premier rang chez le CH. Il est également sécuritaire avec la rondelle, avec un taux de revirement de 11,5%, ce qui devance tous les défenseurs du CH sauf Chris Wideman (10,9%).

 

Il ne viendra pas régler les problèmes du CH à lui seul évidemment, mais un défenseur qui évite les erreurs et qui est capable d’amorcer des relances ne peut pas faire du mal au CH en ce moment. Clague est un billet de loterie pour le CH, similaire à Sami Niku. Un défenseur encore jeune, qui a démontré un certain potentiel offensif et qui n’arrive pas à percer avec sa formation. Et si ça ne fonctionne pas, il ne fait qu’un peu plus de 750 000$ et est joueur autonome avec compensation à la fin de l’année. Aucun risque.