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RÉSULTATS

Pragmatisme rassurant!

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MONTRÉAL - Les partisans du Canadien déçus que Kent Hughes n'ait pas renforcer sa formation pour maximiser ses chances d'accéder aux séries devraient plutôt se réjouir du pragmatisme affiché par le directeur général.

Ils devraient se réjouir du fait qu'en dépit des succès récents de son équipe et de la séquence heureuse de quelques semaines en décembre et janvier dernier, le patron est bien conscient que son club est encore loin de pouvoir atteindre les vrais objectifs.

Je fais bien sûr référence à la coupe Stanley. Mais aussi à l'objectif de faire du Canadien un club qui sera considéré, dès le mois d'octobre, comme un prétendant logique à une des trois premières places de la division atlantique.

Ce que le Tricolore n'est pas encore. Surtout quand on regarde à quel point les formations de tête, dans les deux associations, se sont renforcées en vue de séries éliminatoires qui s'annoncent titanesques.

Ce pragmatisme affiché par Kent Hughes et l'état-major a permis d'éviter une volte-face qui aurait pu avoir des conséquences plus néfastes que positives, à long terme, qu'une acquisition à trop fort prix pour satisfaire l'appétit des journalistes et des partisans qui se laissent très souvent – des fois trop – emporter par les émotions positives d'une série de victoires, et celles plus négatives associées à une courte série des revers.

Le fait que l'état-major du Canadien ne se soit pas laissé hypnotiser par le chant des sirènes est loin de vouloir dire que le reste de la saison est gâché pour autant.

Au contraire.

Si Nick Suzuki joue comme il le fait depuis le retour de la pause, s'il remplit son rôle de capitaine avec le même brio qu'il le fait actuellement, et que ses coéquipiers démontrent, comme ils l'ont prétendu, qu'ils sont heureux de faire partie de la même meute encore aujourd'hui, le Canadien restera dans la course aux séries jusqu'à la fin.

Que le Tricolore accède ou non aux séries, la saison qui achève servira donc de tremplin vers des jours meilleurs.

Vendre à fort prix

Le fait que Kent Hughes ait décidé de ne pas profiter d'un marché payant pour les clubs qui acceptaient d'échanger des joueurs démontre d'ailleurs l'importance qu'il accorde aux 20 derniers matchs de la saison.

Quand on considère que les Capitals de Washington ont accepté de donner un choix de deuxième ronde aux Penguins de Pittsburgh pour faire l'acquisition d'Anthony Beauvillier – il est important de rappeler ici que le Québécois avait coûté des choix de cinquième ronde lors des deux précédentes transactions l'impliquant – on peut affirmer sans se tromper que Kent Hughes aurait pu obtenir autant pour Joel Armia et David Savard. Peut-être même pour Christian Dvorak qui joue du hockey efficace depuis deux mois.

Mais Kent Hughes a préféré les garder. Ce qui maximisera l'importance des matchs à disputer d'ici la fin de la saison.

Un trou béant à combler

Kent Hughes s'est aussi mis beaucoup de pression sur les épaules. Car bien qu'il ait affiché une certaine confiance à l'endroit de Kirby Dach qui est loin de répondre aux attentes, trois ans après son acquisition des Blackhawks de Chicago, le directeur général du Canadien devra combler le grand vide qu'il reste à combler au centre du deuxième trio.

Dylan Cozens, vers qui je me serais tourné pour combler ce vide, est passé des Sabres de Buffalo aux Sénateurs d'Ottawa vendredi matin.

Tant mieux pour les «Sens» et leurs partisans.

Scott Laughton est quant à lui passé des Flyers aux Maple Leafs. Une acquisition qui aidera Toronto.

Le Canadien devra donc trouver d'autres solutions.

Et c'est au cours de la saison morte que Kent Hughes devra relever le défi de combler le trou béant au centre du deuxième trio. Un défi imposant, oui! Mais un défi que Kent Hughes devra absolument relever.

Car si le Canadien est dans la même situation en octobre prochain qu'il l'est aujourd'hui alors qu'on doit se tourner vers un gars comme Alex Newhook pour remplir un rôle qu'il ne peut remplir, le directeur général aura raté son coup.

Et il le sait très bien.

D'ici là, les partisans devront aiguiser encore un peu plus leur patience. Ils devront accepter que leur club favori ait bougé… sans bouger.

Car j'insiste sur ce point : Kent Hughes a renforcé son équipe en gardant des Armia, Dvorak et Savard – j'exclus Jake Evans parce qu'il a signé un contrat plus tôt cette semaine – qui auraient changé de camp vendredi, n'eût été la séquence de cinq victoires consécutives amorcée au retour de la pause et de la défaite en prolongation encaissée jeudi à Edmonton.

Mais l'ère de la patience arrive à échéance.

La saison prochaine, le Canadien n'aura plus le droit d'exiger de ses partisans qu'ils soient patients. Ce sera au Tricolore de passer des paroles aux actes. De ne plus se contenter de flashs intéressants. D'habituer ses partisans à des séquences victorieuses plus longues que les passages à vide qu'il traverse.

Dans un an, le Canadien ne pourra plus se contenter de disputer des matchs significatifs à la date limite des transactions. Il devra être acheteur pour consolider sa place en séries et se donner la chance d'avoir du succès une fois en séries plutôt que simplement se contenter d'y avoir accédé.