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Pour une première fois cette saison, le premier trio du Canadien a vraiment pris les choses en mains samedi.

 

Ce trio n’avait pas été mauvais lors des quatre premiers matchs. Ça non! Mais il n’avait pas été assez bon. La nuance est importante.

 

Avec trois buts marqués et six points récoltés, avec les 11 tirs qu’ils ont obtenus sur les 38 que le Canadien a cadrés sur la cage défendue par Jordan Binnington, Phillip Danault, Brendan Gallagher et Tomas Tatar ont vraiment joué à la hauteur des attentes.

 

Mieux encore, ils se sont imposés offensivement tout en tenant tête aux meilleurs éléments offensifs des champions de la coupe Stanley.

 

Ce n’est pas rien.

 

Mais dans le vestiaire du Canadien, ce ne sont pas Gallagher, élu première étoile de la rencontre, Danault, élu troisième étoile du match ou Tatar qui tenaient le sabre remis cette année au joueur du match tel que choisi par les joueurs du Tricolore eux-mêmes.

 

C’est plutôt Jonathan Drouin qui tenait entre ses mains le symbole d’excellence qui remplace la cape que devait revêtir le héros de la rencontre l’an dernier.

 

Chaudement ovationné par les partisans

 

Pourquoi Drouin alors que les membres du premier trio étaient les héros les plus visibles de cette victoire ô combien nécessaire aux dépens des champions de la coupe Stanley deux soirs seulement après le revers désolant aux mains des Red Wings de Detroit qui sont loin de pouvoir prétendre ravir aux Blues leur titre remporté le printemps dernier?

 

Pour l’ensemble de son œuvre.

 

Samedi soir, Drouin a marqué un but et ajouté une passe. Son but, obtenu avec 73 secondes à écouler en première, a joué un rôle très important dans la rencontre. Il a permis au Canadien de retraiter au vestiaire avec une avance d’un but au terme du premier tiers. Une avance que les Blues venaient d’effacer 50 secondes plus tôt grâce à Brayden Schenn et à un tir sensationnel décoché de l’enclave.

 

Il a aussi ajouté une passe sur le but de Max Domi qui scellait la victoire en portant le score 6-3.

 

Ce but, cette passe, la deuxième étoile qui lui a valu une ovation impressionnante des partisans alors qu’il accordait l’entrevue d’après-match sur la patinoire et le sabre remis par ses coéquipiers auréolaient une soirée du tonnerre pour le Québécois qui s’est pourtant fait varloper plus souvent qu’à son tour depuis son arrivée à Montréal. Pour le Québécois qui semblait même en voie de devenir un autre mal-aimé du public et des médias lors du dernier camp d’entraînement. Un camp d’entraînement qui a été difficile il est vrai.

 

Mais plus encore que l’ovation offerte par les amateurs qu’il a remerciés candidement avant de les applaudir en retraitant au vestiaire ou le sabre offert par ses coéquipiers, c’est un commentaire de l’entraîneur-chef Claude Julien qui démontre le plus l’émergence de Jonathan Drouin depuis le début de la saison.

 

« Ce ne sont plus les autres qui rendent Jonathan meilleur, mais Jonathan qui rend les gars qui jouent autour de lui meilleurs. Il est vraiment très bon depuis le début de la saison », a lancé Claude Julien après la rencontre.

 

Tout un compliment!

 

Une « pénitence » payante pour tous

 

Et le plus beau de l’affaire pour Drouin, le Canadien et ses partisans, c’est que Drouin s’impose comme il le fait présentement au sein d’un trio composé pour mettre à l’index trois joueurs qui ont connu un camp d’entraînement et des matchs préparatoires plus difficiles encore.

 

Avant d’encenser son meilleur attaquant depuis le début de la saison, et pas seulement en raison de ses deux buts et six points amassés au fil des cinq premiers matchs de la saison – il s’est inscrit au pointage dans chacune des parties – Claude Julien a reconnu qu’il avait lancé un message à Drouin, Kotkaniemi et Armia en les regroupant au sein d’un même trio.

 

Le message a été compris.

 

Et ça aussi ça représente un gros changement de la part du Jonathan Drouin 2.0 qui s’est présenté au camp d’entraînement.

 

Car la première version de Jonathan Drouin aurait pu mal accueillir cette punition de se retrouver au sein d’un troisième trio avec d’autres joueurs mis en pénitence. Mais le Jonathan Drouin 2.0 s’assure de profiter de la situation. Peu importe les motifs qui ont incité le coach à le recaler ainsi.

 

« Je ne sais pas si c’était une pénitence ou un message particulier, mais je sais une chose : nous sommes en train de développer une belle chimie au sein de notre trio. Les choses vont bien depuis le début de la saison, mais je sens qu’elles continueront de s’améliorer. On travaille très fort ensemble à chacune de nos présences. On se parle beaucoup. On communique bien. Les messages passent. Et on passe du temps sur la patinoire et en salle vidéo pour vraiment comprendre ce qu’on doit faire et apporter les correctifs nécessaires à notre jeu », défilait Drouin après la rencontre.

 

Le Drouin qui, il y a quelques semaines à peine, défiait du regard les journalistes en répondant sèchement aux questions qu’il n’aimait pas était affable et souriant malgré les entrevues qui se succédaient.

 

Et le sabre qu’il tenait en mains était pointé au sol au lieu d’être brandi en l’air en guise de défense devant des questions un brin ou deux négatives.

 

Et le plus ironique dans tout ça, c’est que Drouin a marqué un but, ajouté une passe, obtenu la deuxième étoile, s’est fait chouchouter par les partisans qui l’ont ovationné, a obtenu le sabre remis par ses coéquipiers et s’est fait encenser par son entraîneur-chef dans le cadre de son match le plus tranquille de la saison.

 

Drouin a effectué 21 présences totalisant tout juste 14 minutes de temps d’utilisation. C’est près de trois minutes de moins que son utilisation des trois premiers matchs et quatre de moins que son utilisation jeudi dernier lors de la visite des Red Wings de Detroit.

 

Comme quoi Drouin a su maximiser ses présences.

 

« Jonathan a joué un peu moins ce soir parce que KK – Jesperi Kotkaniemi – n’avait pas ses jambes. Et comme nous faisons appel à nos quatre trios, il est impossible de donner 18 minutes à tout le monde. Ça va varier de soir en soir. Mais Jonathan a eu du temps de qualité en avantage numérique (2 min 36 s) en plus de ses présences régulières », a plaidé Claude Julien.

 

En bref

 

  • À l’image de Jonathan Drouin et de ses compagnons de trio, Phillip Danault a imputé au travail effectué en salle vidéo la performance de son trio samedi. « On veut produire comme ça à tous les matchs. Mais en regardant le vidéo, on s’est rendu compte que nous étions trop regroupés en zone adverse. On était facile à couvrir. En se séparant davantage, on a obligé la défense à être moins serrée également ce qui a ouvert des corridors de passes. Notre rapidité et l’efficacité des échanges de rondelle ont ouvert la porte à nos buts marqués ce soir », a indiqué Phillip Danault après le match...

 

  • Carey Price a été moins occupé samedi soir que lors des quatre autres matchs qu’il a disputés. Ses coéquipiers ont limité les Blues à 29 tirs seulement. C’était la première fois cette saison que le Canadien accordait moins de 30 tirs dans une rencontre...

 

  • C’était la première cette saison que le Canadien s’offrait une avance de plus d’un but dans un match...

 

  • Après avoir fait mouche à chacune des quatre premières parties cette saison, l’attaque à cinq du Tricolore a été blanchie samedi en quatre occasions...

 

  • Note négative au dossier du Tricolore : les spécialistes du désavantage numérique ont été incapables de freiner les Blues qui, samedi, ont marqué une fois en deux attaques massives. Une fois encore, ils ont été surpris par une passe qui a traversé la boîte protectrice d’un bord à l’autre avant de permettre à un adversaire – dans ce casci le tir est venu du défenseur Vince Dunn – de dégainer avant que le gardien du Canadien n’ait le temps de bouger. Après cinq matchs, le Canadien a déjà accordé six buts en 17 désavantages numériques pour une efficacité bien inefficace de 64,7 %.....

 

  • Joel Armia a obtenu un tir de pénalité en troisième période. Il a été incapable de déjouer Jordan Binnington qui a stoppé 32 des 37 tirs qu’il a affrontés alors que le sixième but du Tricolore – le troisième de la saison de Max Domi – a été marqué dans une cage déserte alors que Binnington avait été rappelé au banc à la faveur d’un sixième attaquant...

 

  • Le Canadien est en congé dimanche. Il reprendra l’entraînement lundi en vue des matchs de mardi et de jeudi alors que le Lightning de Tampa Bay et le Wild du Minnesota feront escale au Centre Bell.
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