Cette fois, Jonathan Drouin a tourné du bon bord.

Vingt-quatre heures à peine après avoir bousillé une couverture défensive qui a permis à Nico Hischier de niveler les chances en milieu de troisième période avant de mener ses Devils à une victoire en prolongation, Jonathan Drouin a fait oublier sa bourde de la veille – il a effectué un long virage vers la bande au lieu de converger vers l’enclave pour surveiller Hischier qui en a profité pour marquer – en inscrivant le but de la victoire en prolongation.

«Tu pourras écrire que j’ai tourné du bon bord aujourd’hui», m’a d’ailleurs lancé Drouin avec un sourire de satisfaction lorsque je l’ai croisé dans le vestiaire du Canadien après la victoire de 4-3 du Tricolore aux dépens des Oilers d’Edmonton.

Drouin a effectivement tourné du bon bord dimanche après-midi. Avec Phillip Danault qui fonçait au filet, Drouin a coupé rapidement dans l’enclave pour décocher un tir parfait qui a déjoué le gardien Mikko Koskinen sur le 27e et dernier tir du Tricolore.

Drouin a joué les héros en prolongation alors qu’il a finalement obtenu le feu vert de Claude Julien qui le gardait au banc depuis un certain temps en prolongation.

«J’avais hâte d’y aller, a d’ailleurs admis Drouin dans des commentaires d’après rencontre. C’est plaisant de jouer à trois contre trois. Il y a de l’espace, il y a de la vitesse, c’est spectaculaire. C’est le genre de situation que j’aime», a ajouté le Québécois.

En plus de marquer son 15e but de la saison – son troisième but gagnant –, Drouin a récolté une passe (24e de l’année) sur le premier but du Canadien. Un but marqué en attaque massive alors qu’il a offert à Shea Weber une passe parfaite pour décocher un puissant tir frappé.

Malgré le but de la victoire, malgré cette passe sur le premier but de la rencontre, Drouin s’est attiré des commentaires négatifs avec des présences plus timides entre ces deux jeux importants.

«C’est pour cette raison qu’il faut parfois être patient avec des gars qui peuvent faire la différence lors d’une bonne présence. C’est ce que je te disais hier (samedi) sur le mauvais jeu de Drouin qui a mené au but égalisateur des Devils. Tu peux punir un gars en le gardant au banc, mais parfois il vaut mieux lui offrir la chance de se reprendre. Jonathan n’est pas parfait sur la patinoire. Comme tous les joueurs. Mais il a cette capacité de pouvoir se reprendre et c’est pour cette raison que tu veux avoir ce type de joueur dans la mêlée et surtout être certain de le garder bien concentré et bien confiant en ses moyens», a analysé Claude Julien.

Kotkaniemi s’impose au lieu de s’éclipser

Dans l’ombre de Jonathan Drouin qui a marqué le but de la victoire, dans celle aussi de Max Domi qui a disputé un très fort match – son 17e but, sa 30e passe et son intensité en dépit deux pénalités mineures coûteuses lui ont d’ailleurs valu la première étoile de la rencontre – Jesperi Kotkaniemi s’est une fois encore signalé.

La recrue a d’ailleurs marqué le but le plus spectaculaire de la rencontre alors qu’il a logé la rondelle dans la lucarne à l’aide d’un tir du revers décoché tout juste devant le gardien des Oilers qui n’a rien vu sur le jeu.

Tout ça sous les yeux de Connor McDavid, le meilleur joueur de la LNH et sans l’ombre d’un doute l’un des meilleurs sur la planète hockey au grand complet en ce moment.

Kotkaniemi a marqué le filet qui a permis de niveler les chances en troisième période et de finalement envoyer le match en prolongation.

«J’ai bien sûr aimé ce but, mais j’ai surtout aimé la gestion du jeu de KK sur cette séquence. Il a été patient et il a démontré toutes ses habiletés pour loger la rondelle dans le but comme il l’a fait», a indiqué Claude Julien.

Après avoir marqué quatre buts à ses 45 premières rencontres dans la LNH, Kotkaniemi vient d’en marquer quatre à ses huit dernières parties. Dont deux en fin de semaine face aux Devils et aux Oilers.

Alors que plusieurs recrues connaissent des baisses de régime autour de la LNH avec la saison qui s’allonge, les matchs de plus en plus difficiles à disputer en raison de l’aspect physique qui prend plus d’ampleur, Kotkaniemi semble maintenir une courbe ascendante.

«C’est un jeune joueur vraiment spécial. Nos dépisteurs ont fait un excellent travail d’évaluation dans son cas. Plusieurs observateurs ne le plaçaient pas aussi haut qu’il l’était sur notre liste de sélection, mais KK prouve qu’il a été pris là où il méritait de l’être», a lancé Claude Julien au sujet de la troisième sélection du dernier repêchage.

«Il est doté d’un talent et d’habiletés hors du commun. Il a un bon physique qu’il développe depuis le début de la saison. Il est plus fort physiquement et il me force la main pour lui offrir plus de temps d’utilisation», a ajouté l’entraîneur-chef du Canadien qui tient toutefois à bien gérer cette utilisation.

Avec Paul Byron qui a quitté la rencontre en raison d’une blessure qui pourrait être sérieuse – on y reviendra plus loin – Kotkaniemi a obtenu des présences supplémentaires dimanche. En 22 présences, Kotkaniemi a totalisé 17 :08 de temps d’utilisation. Un sommet cette saison.

«Je dois lui trouver plus de temps de glace, mais en même temps je tiens à lui éviter des affrontements contre les meilleurs joueurs adverses. Ça n’a rien à voir avec son niveau de talent, mais tout simplement parce qu’il manque d’expérience. Mais il me force la main. Il a plus de temps en avantage numérique et il obtient plus d’occasions en situations importantes aussi. Je lui en donne de plus en plus, mais je tiens à éviter de lui en donner trop», a nuancé l’entraîneur-chef du Canadien.

Mete : plus de peur que de mal

Victor Mete l’a échappé belle en début de rencontre lorsqu’il a foncé tête première dans la bande derrière le filet de Carey Price après un impact avec Milan Lucic.

La reprise a démontré à quel point la nuque du jeune défenseur a encaissé le coup. Après avoir passé de longues secondes étendu sur la patinoire, Mete a retraité au vestiaire où il a passé le reste de la période. Il a finalement accompagné ses coéquipiers pour la reprise des activités au deuxième engagement.

«J’étais correct sur la glace. On a misé sur la prudence et j’ai dû me soumettre à plusieurs tests une fois de retour au vestiaire. Mais tout était ok», a d’ailleurs souligné Mete qui s’est frotté à Lucic dès son retour dans l’action.

«Tu ne dois pas jouer sur les talons après un incident du genre. C’était bien de tout de suite reprendre les contacts pour me replonger dans la partie», a indiqué Mete qui a obtenu une passe sur le but de la victoire en plus de terminer la rencontre avec un différentiel de plus-2.

Mete a été victime d’un combat inégal sur le plan physique alors qu’il s’est frotté à Milan Lucic dans une course pour une rondelle libre. Mais le geste du gros attaquant des Oilers n’avait rien d’illégal.

Depuis son séjour dans la Ligue américaine où il a beaucoup travaillé sous les ordres de Joël Bouchard afin de retrouver sa confiance, Victor Mete joue du gros hockey au sein du premier duo.

«On développe une belle complicité. On se complète bien alors qu’il apporte de la vitesse en relance», a d’ailleurs indiqué le capitaine et partenaire de travail de Mete : Shea Weber.

«Victor donnait trop d’espace aux attaquants en début de saison alors qu’on voulait qu’il bloque des attaques. Qu’ils s’imposent contre ses rivaux. Il a trouvé sa confiance à Laval et l’expérience l’a très bien servi, il réalise maintenant les jeux qu’on attend de lui. Dans la LNH, tu ne peux pas attendre que le jeu vienne à toi, tu dois t’imposer et il le fait beaucoup mieux maintenant», a analysé Claude Julien.

En bref

Connor McDavid et Lon Draisaitl ont obtenu une descente à deux contre Carey Price en début de prolongation. Malgré tout leur talent, les deux joueurs n’ont pas été en mesure d’obtenir un tir sur la séquence. Une conclusion inattendue. «Je m’attendais à tout sauf à ça», a d’ailleurs convenu Shea Weber, alors que Carey Price a esquissé un sourire avant d’ajouter : «disons que cela a bien fait mon affaire!» Quelques secondes après cette séquence bousillée, Price a toutefois dû s’imposer devant Darnell Nurse qui a décoché un bon tir de l’enclave. Cet arrêt, son 21e de la rencontre, a été l’un de ses meilleurs et certainement le plus important…

Le Canadien a été victime de trois buts en avantage numérique de la part des Oilers. Deux de Leon Draisaitl et un de Connor McDavid. Max Domi, Jordie Benn et Shea Weber étaient au cachot sur ces trois filets. Domi a aussi récidivé un peu plus tard dans la rencontre en accrochant Draisaitl par le cou avant de le projeter sur la patinoire dans un geste dénotant un manque de discipline. «On veut que Max soit agressif sur la glace, car c’est de cette façon qu’il est à son meilleur. Il doit toutefois s’assurer de rester bien en contrôle et de ne pas perdre son focus en embarquant dans les pièges que les adversaires lui tendent», a souligné Claude Julien après la rencontre…

Paul Byron s’est blessé en deuxième période à la suite d’une mise en échec encaissée en fond de territoire des Oilers. Son bras gauche – peut-être l’épaule – a essuyé le gros de l’impact. Byron a laissé tomber son bâton et un gant sur la patinoire en retraitant illico en direction du banc. Les nombreux coups de poing qu’il a assénés dans la baie vitrée avec sa main droite laissent croire que l’attaquant a été blessé sérieusement. Aucune mise à jour médicale n’a été fournie par le Canadien après la rencontre. Elle devrait venir après l’entraînement de lundi alors que Byron aura subi, d’ici là, des examens plus appronfondis…

Phillip Danault a disputé 20 des 59 mises en jeu déposées dimanche. Il a gagné 15 de ces 20 duels pour une efficacité de 75 %...